Ce sujet fait référence à la controverse prêt-don qui a débuté dans les années 1980 avec la première crise de la dette et qui continue à être l'un des grands débats de l'aide publique au développement (APD). Cette controverse oppose les partisans du don qui appellent de leurs vœux l'abandon des prêts, coupables selon eux d'un endettement excessif des pays du sud, à des points de vue d'économistes plus modérés prônant une utilisation mesurée des prêts concessionnels et des dons. Ce sujet nous invite cependant à dépasser cette controverse puisqu'on ne peut tirer de conclusions définitives en faveur de l'un ou de l'autre, l'utilisation du don ou du prêt ne pouvant être déterminée qu'au cas par cas. Il faut donc préciser dans quelle proportion utiliser le prêt et le don pour maximiser l'aide et ne plus être confronté à des crises de surendettement.
[...] Le pays aidé pourrait alors devenir parfaitement rentable. Les pays bénéficiaires ont intérêt à percevoir les aides sous la forme combinée de prêts et de dons car cela leur permet de faire face aux contraintes de liquidités dans la mesure où ils n'ont pas pleinement accès aux marchés privés de capitaux. Les prêts favorisent la croissance lorsque la gouvernance répond à certains critères car ils sont associés à des recettes fiscales et des taux d'investissement supérieurs, ainsi qu'à une consommation des administrations publiques et à un financement du déficit public local moindres. [...]
[...] Les agences bilatérales ont tendance à favoriser le don car il permet de créer du lien social (thèses de M. Mauss), il est donc privilégié par des entités politiques qui cherchent à renforcer leurs liens politiques ou culturels avec d'autres pays. Les agences multilatérales privilégient le prêt car elles disposent d'avantages comparatifs importants. Elles sont selon Rodrick capables d'évaluer le climat d'investissement, la qualité des politiques publiques des PED, et sont à mêmes d'imposer des conditionnalités. Les agences multilatérales sont enfin mieux armées pour affronter le risque financier d'un prêt à un PED puisqu'en se le répartissant entre elles, elles mettent en place un mécanisme de collectivisation des risques. [...]
[...] Les bénéficiaires ayant le souci de continuer à recevoir des dons, ils ont intérêt à maximiser les ressources qui leur sont données. L'analyse financière rapproche les deux instruments puisqu'elle interprète le don comme un prêt à horizon infini et taux d'intérêt nul et qu'elle conçoit le prêt concessionnel comme la combinaison d'un prêt aux conditions de marché et d'un don équivalent, en valeur actualisée, à l'économie de charges d'intérêt due à la différence entre les conditions du marché et les taux concessionnel consenti De même, en termes d'implications sur les politiques publiques, prêts et dons présentent des similitudes puisqu'ils s'accompagnent tous deux de conditionnalités. [...]
[...] Aide publique au développement : quand est-il préférable de prêter ? Quand vaut-il mieux donner ? Ce sujet fait référence à la controverse prêt-don qui a débuté dans les années 1980 avec la première crise de la dette et qui continue à être l'un des grands débats de l'aide publique au développement (APD). Cette controverse oppose les partisans du don qui appellent de leurs vœux l'abandon des prêts, coupables selon eux d'un endettement excessif des pays du sud, à des points de vue d'économistes plus modérés prônant une utilisation mesurée des prêts concessionnels et des dons. [...]
[...] La solution ne peut être tranchée, et réside sans doute dans le mélange de chacun de ces instruments. Pourquoi ne pas mettre en place une politique de dons liée aux résultats des programmes financés, et pourquoi ne pas prêter en mettant en place un système évitant le surendettement des pays et leur permettant d'avoir accès peu à peu aux marchés des capitaux privés ? Bibliographie - Pierre Jacquet, Jean-Michel Severino, Prêter, donner, comment aider ? [...]
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