L'ethnisme peut ainsi se comprendre comme esprit de conservation pour un petit peuple qui refuse de se dissoudre, de perdre son identité et son histoire dans un grand ensemble. L'unité historique serait alors à l'origine des ethnismes. C'est quand certains peuples ont voulu conquérir d'autres et établir sur eux leurs hégémonies guerrières, culturelles, économiques ou religieuses que ceux-ci, refusant la soumission ou l'abdication se sont réfugiés dans l'ethnisme comme repli sur eux-mêmes, sur leur histoire, origine, tradition, culture et religion pour puiser la force de résistance et de survie.
L'Afrique est un continent marqué par des diversités naturelles, des espaces, des peuples et des cultures, l'ethnisme, pourrait provenir du manque d'information sur les autres ou d'absence de rencontre avec eux. Il existe alors une phobie de l'autre dû au manque de contacts et de communication. Les frontières coloniales, l'accession à l'indépendance ou la création de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), ne suffisent pas pour faire d'un seul coup d'une population dispersée un ensemble cohérent, un peuple ou une nation
[...] En soutenant ces derniers, les ethnistes s'inscrivent dans le sens de l'Histoire qui fait osciller sans cesse les sociétés humaines entre différenciation et intégration, entre individualisation et homogénéisation. Etablir la justice entre ethnies en leur donnant notamment un État, cela veut dire dans bien des cas, séparer ce qui ne fonctionne pas. Il faut donc pouvoir compenser par une union à quelque chose de plus grand, les communautés économiques. Celles-ci deviennent autant nécessaires pour le développement matériel que pour celui des consciences nationales ethnique, macro régionale et mondiale. [...]
[...] C'est une indéniable réalité. La politique ethniste doit donc viser à les intégrer dans sa démarche : la fédéralisation des États actuels sur une base ethnique est la réponse la plus pragmatique qu'on puisse trouver aux inquiétudes des premiers; et le maintien des structures locales et tribales comme lieux d'apprentissage de la démocratie et un facteurs d'une effective intégration sociale et est de nature à rassurer les seconds L'intégration économique, facteur de développement Une nouvelle dimension s'impose dans la géopolitique africaine, celle de l'intégration économique régionale des États. [...]
[...] Le sentiment national n'est pas vécu comme un lien de solidarité transcendant les clivages ethniques, politiques, socio-économiques ou religieux mais comme une volonté du sentiment particulariste lorsqu'on participe, de près ou de loin, à l'exercice du pouvoir. Cette attitude entraîne tous les abus d'autorité que l'on constate depuis le début des indépendances Quels projets pour demain? 1 Etat, culture et rapports humains Une conception est claire, en Afrique comme ailleurs : ce sont la langue et la culture qui fondent les rapports humains. [...]
[...] L'échec de presque tous les États issus du partage colonial doit servir de leçon à très courte échéance. Le développement économique, la maîtrise de l'accroissement démographique, l'éradication des pandémies, la préservation des équilibres écologiques ainsi que l'élimination des séquelles du colonialisme ne peuvent être véritablement assurés que par une alphabétisation accélérée dans les langues autochtones et en prenant en compte le dynamisme des cultures locales. Tout cela ne peut exister que si leur dignité est rendue aux ethnies à travers des structures politiques, économiques et culturelles autonomes adaptées à leurs besoins. [...]
[...] Cela constituerait une injustice profonde. Dans les cas extrêmes, la création d'un État autonome au sein d'un État plus grand s'impose alors logiquement. En plusieurs endroits d'Afrique, on doit même envisager des formules associant des populations de faible importance démographique et très disparates sur le plan linguistique, comme au Tchad centre oriental par exemple. La dislocation de nombreuses aires ethniques en Afrique résulte des effets cumulés de la traite des esclaves tant par les esclavagistes européens qu'arabes, de ceux de la colonisation qui suivit et de ceux des dynamiques impérialistes interafricaines. [...]
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