L'expression « Afrique des Grands Lacs » désigne 4 pays de l'Afrique centrale : le Burundi, la République Démocratique du Congo (ex-Zaïre), l'Ouganda et le Rwanda. La région se caractérise par la présence d'une multitude de lacs formant les frontières naturelles entre les pays qui les entourent. Cette expression reflète pourtant une réalité plus politique que géographique.
En effet, l'Afrique des Grands Lacs connaît une importante instabilité depuis plusieurs années. Tous les pays de la région ont ainsi été impliqués dans des conflits qui ont dévasté la République Démocratique du Congo, et plus particulièrement la province du Kivu, située dans la partie est de la RDC, qui est au centre des convoitises. La crise qu'a traversée la région des Grands Lacs est particulièrement complexe par la multiplicité des enjeux et la diversité des acteurs.
Il s'agit alors d'essayer de comprendre les origines des conflits qui dévastent la région des Grands Lacs, de mettre en lumière les aspirations et le rôle des nombreux acteurs et de démêler l'enchevêtrement des différents conflits.
[...] Pendant les 4 mois d'affrontement et de tuerie, près de Rwandais Tutsi et Hutu modérés furent massacrés. En outre, ce sont plus de 1,2 million de réfugiés qui vont s'installer dans la province du Kivu à l'Est du Zaïre pour fuir le génocide et les représailles. Le premier conflit du Zaïre 1996-1997 Le premier conflit du Zaïre est une conséquence quasiment directe du génocide rwandais de 1994. En effet, l'arrivée en masse des réfugiés du génocide et l'hostilité anti-tutsi grandissante au Zaïre, incita le régime mobutiste à remettre en cause les acquis de la nationalité zaïroise aux populations d'origine rwandaise, les Banyamulenge et les Banyarwanda, pourtant installé depuis des décennies. [...]
[...] La communauté internationale s'est largement impliquée dans les conflits de la région des Grands Lacs. D'une part, l'ONU, l'Union européenne et le FMI sont intervenus activement pour arrêter les affrontements, maintenir la paix et aider à la reconstruction et à la pacification du pays. D'autre part, les pays occidentaux se sont aussi engagés dans la crise des Grands Lacs, notamment la Belgique, ancienne puissance coloniale de la RDC, du Rwanda et du Burundi. Quant à la France, elle s'est impliquée dans la préservation de l'intégralité territoriale de la RDC, mais avec précaution, en raison du poids du passé lié au génocide. [...]
[...] En février 1997, le Conseil de sécurité de l'ONU demanda la fin des hostilités et le retrait de toutes les forces extérieures. Mais les rebelles continuèrent leurs avancées : ils contrôlent les deux tiers du territoire et les ressources minérales.En mai, face à l'échec de ses armées, le président Mobutu part en exil après 30 ans de pouvoir et L-D Kabila s'autoproclame président de la République Démocratique du Congo mettant fin au premier conflit du Zaïre. C'est en millier de morts que se compte le bilan des affrontements. [...]
[...] La RDC s'engage alors dans un processus de réunification et de pacification du territoire, avec la signature, le 2 avril 2003 à Sun City (Afrique du Sud), de l'Acte final du dialogue inter congolais pour la restauration de la souveraineté nationale et de la paix. Mais, les combats ne cessent pas pour autant et le conflit se recentre autour des tensions entre la RDC et ses voisins rwandais et ougandais. Ils s'affrontent par milices congolaises interposées, qu'ils arment au gré de leurs intérêts et dont ils attisent les dissensions interethniques, afin de poursuivre l'exploitation des richesses naturelles de la RDC. [...]
[...] Mais la rébellion dégénère rapidement en une guerre sans précédent en Afrique, avec l'implication de sept pays africains. Le deuxième conflit de l'ex-Zaïre prend alors une dimension régionale d'une grande complexité avec l'atomisation des groupes rebelles concentrés dans l'est de la RDC et la multiplicité des enjeux des pays impliqués. Deux coalitions s'affrontent sur le sol congolais. D'un côté les troupes gouvernementales de Kabila, les milices rwandaises Interahamwé et les ex- Forces armées rwandaises, les milices tribales congolaises Maï-Maï, appuyées par l'Angola, la Namibie, le Zimbabwe, et le Tchad. [...]
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