Accords d'Helsinki, fin de la guerre froide, Europe, apogée de la Détente, relations Est/Ouest, bloc soviétique, OTAN
La signature, par 35 pays (les deux Grands, le Canada et les pays d'Europe, de l'ouest comme de l'est, à l'exception de l'Albanie) des accords d'Helsinki, le 1er août 1975, marque ce que certains ont appelé « l'apogée de la Détente », à savoir la conclusion d'une période marquée par un relatif apaisement des relations Est/Ouest, commencée dans les années 60.
Cette « détente » se manifeste après la crise des missiles de Cuba, en 1962, et ce de plusieurs façons : l'établissement d'une ligne directe entre Washington et le Kremlin après cette crise d'une grande ampleur n'en est en effet que la première manifestation. On peut évoquer tout d'abord évoquer la politique « d'indépendance » et d'ouverture menée en France par De Gaulle, qui se concrétise par l'établissement de relations diplomatiques avec la Chine communiste et une visite en URSS. Ensuite, on peut évoquer l'Ostpolitik menée par Willy Brandt, chancelier de la RFA, dès son arrivée au pouvoir en 1969, qui se manifeste par une ouverture à l'est, et débouche sur l'abandon de la doctrine Hallstein, autrement dit la reconnaissance de la RDA en 1972, et l'entrée des deux États à l'ONU en 1973.
[...] Malgré la conclusion d'accords de désarmement dans les années 70 et la signature des accords d'Helsinki, Moscou modernise son arsenal, avec la mise au point des missiles SS-20 en 1975, que l'URSS dispose dès 1977 au large de ses frontières. Ces missiles d'une portée moyenne de 500 à 5000 km menacent ainsi directement l'ensemble des pays européens membres de l'OTAN, mais aussi des alliés occidentaux comme le Japon ou Israël. Dès lors, les Européens craignent une attaque de l'URSS qui serait dévastatrice, car, par le biais de ces missiles, l'URSS dispose d'une possibilité de première frappe rapide à leur encontre. [...]
[...] La reconnaissance de l'inviolabilité des frontières issues de la Seconde Guerre mondiale ( Les États participants tiennent mutuellement pour inviolables toutes leurs frontières ainsi que celles de tous les États d'Europe et s'abstiennent donc maintenant et à l'avenir de tout attentat contre ces frontières constitue donc une grande victoire pour l'URSS : l'Ouest reconnaît officiellement la division de l'Europe, ce qui laisse espérer au régime soviétique un éloignement à terme des États-Unis des affaires européennes. Cet affaiblissement à long terme du lien entre l'Europe de l'Ouest et les États-Unis pourrait permettre à l'URSS, à terme, de regagner de l'influence à l'ouest. L'URSS poursuit donc des objectifs clairs visant à faire de cette conférence la consécration de la place quelle acquise dans le système international. [...]
[...] En effet, la solidarité entre les 9 a permis d'imposer leur vision quant à l'importance de la troisième corbeille et de soumettre le terme de frontières inviolables et non intangibles en ce qui concerne l'Allemagne. Si la conférence d'Helsinki et l'Acte final qui en résulte symbolisent la coopération entre les différents participants, il ne faut pas occulter les arrières-pensées propres à chaque négociateur. Ces accords, s'ils constituent un compromis, n'en ont pas moins été subordonnés aux intérêts de chacun, les deux camps cherchant à tirer un profit politique de cet accord. Pour l'URSS, il s'agit principalement de se voir reconnaître officiellement dans ses frontières et son statut de grande puissance. [...]
[...] Si des comités de surveillance essaiment un peu partout, comme en URSS sous le nom de le groupe pour contribuer à la mise en œuvre des accords d'Helsinki en URSS en 1976 sous l'impulsion de Sakharov, ou en Tchécoslovaquie sous le nom de Charte 77 sous l'égide d'intellectuels comme Vaclav Havel ou Jan Patocka ; ces mouvements sont surveillés et réprimés ; Vaclav Havel est par exemple assigné à résidence, et surveillé par des agents du Kremlin. Sakharov quant à lui, est expulsé d'URSS en 1980 après ses prises de position en faveur des droits de l'homme et contraint à l'exil à Gorki. Les Soviétiques se retranchent rapidement derrière le concept de non-ingérence pour ne pas appliquer les dispositions concernant les libertés fondamentales, décevant ainsi les espoirs occidentaux d'une relative libéralisation de l'URSS. Les contestations, d'intellectuels ou d'anonymes sont toujours réprimées de la même manière : arrestation, internement, ou expulsion. [...]
[...] Après la Seconde Guerre mondiale, l'Union Soviétique dispose d'un large territoire. Sa domination s'étend à de nombreux pays d'Europe centrale et orientale, pays dans lesquelles elle a installé de nombreux régimes satellisés par Moscou. Or, ces conquêtes n'ont jamais fait l'objet d'une approbation définitive par les autres puissances du fait de l'absence de traité de paix avec une Allemagne unifiée et du contexte de guerre froide entre les anciens alliés. Ayant pris conscience de l'impossibilité de parvenir à un accord sur l'Allemagne entre les blocs, l'URSS se mit à plaider pour une conférence sur la sécurité européenne que Molotov proposa dès février 1954, proposition rejetée par les Européens et qui fut réitérée de manière récurrente à partir des années 1960. [...]
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