Le 'Grand Bond en avant' -la politique lancée par Mao en Chine en 1958- aurait causé 10 millions de morts : il semble alors paradoxal de reprendre cette expression pour l'associer à l'idée de démocratie. 1989, année de la chute du Mur de Berlin et de l'ouverture du "Rideau de fer", symbolise plus généralement l'implosion des régimes communistes et la fin soudaine de la bipolarisation du monde et de la logique de bloc, confortée par la réunification allemande en 1990. L'effondrement de ces régimes totalitaires de gauche en 1989/1990 a-t-il permis l'essor de la démocratie?
[...] Revendications nationalistes à l'intérieur des Etats (URSS). -Libertés accrues : politiques (dès déc 89, loi tchécoslovaque sur droits civiques et politiques fondamentaux), d'expression (droit de grève), de presse (pluralisme), de circulation hors du territoire (Hongrie ouvre la première le Rideau de fer en sept 89 pour laisser les Allemands de l'Est gagner la RFA). Une ouverture à l'économie de marché: la démocratisation économique -En 89, modèle économique communiste délégitimisé au profit du modèle capitaliste. Ouverture à l'économie de marché facilitée en Europe de l'Est par les aides financières et les implantations occidentales (ex : usines automobiles), en Afrique sud-tropicale par les aides américaines. [...]
[...] Il a souvent laissé derrière lui des sociétés destructurées et un tissu social déchiré (surtout à l'Est). Or nécessaire culture politique de masse et participation de la population à la démocratie, sinon n'existe pas ; or "révolutions" de 89/90 sont souvent initiative de groupes d'intellectuels, la conscience nationale ne s'éveillera que lentement ; les changements ont été soudains et précipités devant ivresse de la liberté : pourtant, réformes auraient du être progressives et lentes mais ont parfois été brutales créant des enchaînements incontrôlables difficiles à maîtriser ; la démocratie dans ses premiers temps a déçu plus qu'elle n'a satisfait les attentes immédiates et les espoirs de peuples destabilisés à cause de ces changements de repères (capitalisme, affairisme) ; Perte de confiance en l'Etat et montée du nationalisme qui profite à des populistes (déjà en 89 en Roumanie : révolution brutale, Iliescu populiste ; aujourd'hui en Serbie : Milosevic) et à une extrême droite. [...]
[...] L'effondrement des régimes communistes et la mise en place de démocraties: un grand bond en avant Les signes préfigurant cette évolution : un contexte favorable -Détente entre les USA et l'URSS: fin de la course aux armements. -Nouvelle politique de l'URSS de Gorbatchev en 87, nouveaux objectifs. Politique de reconstruction économique (perestroïka) favorisant l'ouverture à l'économie de marché : synonyme d'une plus grande liberté, vers une modernisation et une démocratisation. But stratégique : URSS dépassée par les puissances japonaise et allemande. [...]
[...] Ainsi les Etats occidentaux et nordiques sont-ils encore dans nos esprits plus représentatifs de la démocratie véritable que les ex-Etats communistes. Aujourd'hui, il est certain que la démocratie n'est pas un modèle généralisé. Mais la question est de savoir si elle peut être universellement exportable. Bibliographie -NOUSCHI, Marc, Le XXème siècle, Armand Colin -TOURAINE, Marisol, Le bouleversement du monde - Géopolitique du XXème siècle, Seuil -HERMET, Guy, Le passage à la démocratie, Presses de Sciences-Po -L'Etat du Monde, 1989/ et 1999, La Découverte. [...]
[...] -Ramsès 99, IFRI. -Le Monde, dossiers et documents -GRESH, Alain, Six nations de l'Est à la recherche d'une politique nouvelle, in Le Monde Diplomatique, février 1990. -MALLET, Jacques, L'état du processus démocratique en Europe centrale et orientale, in R Européen, octobre 1997, édition Letizia. [...]
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