Le développement des sociétés a toujours été commandé par le besoin d'énergie, les hommes ayant tour à tour privilégié une ou plusieurs énergies, en fonction des découvertes, des techniques disponibles, des besoins, du niveau de développement. Jusqu'au XVIIIe siècle, les évolutions sont très lentes : l'homme utilise sa propre force, ou celle des animaux, ainsi que la force du vent ou de l'eau. La révolution industrielle est ainsi avant tout une révolution énergétique, qui voit s'imposer le charbon : se met ainsi en place un cercle vertueux ou énergie et croissance économique s'alimentent mutuellement, l'énergie permettant la croissance économique et technique et celle-ci permettant l'utilisation, l'exploitation de nouvelles énergies. Le charbon fut plus tard suivi du pétrole qui en raison de son prix, de sa facilité d'utilisation et de son pouvoir énergétique est devenu la base de nos sociétés : l'or de notre époque est désormais « l'or noir ». Ces deux sources d'énergie sont aujourd'hui encore les énergies utilisées par l'ensemble des sociétés mondialisées. D'autres énergies sont apparues, le gaz naturel notamment, « l'or blanc », qui constitue avec le charbon et le pétrole les trois principales sources d'énergie, sur lesquelles nous insisterons dans ce dossier. Ces énergies ont permis le développement économique, industriel, technique : elles ont donné l'impulsion au formidable développement économique, à la croissance, d'abord de l'Occident.
Le développement économique est ainsi fondé sur ces trois énergies. Aujourd'hui le politique et l'économique sont en butte avec un nouveau problème : les pays émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil qui accèdent à la puissance économique ont pour horizon de rattraper les nations opulentes par une croissance toujours plus forte, nécessitant une consommation d'énergie toujours plus importante. Ces nouvelles logiques de l'économie mondiale bouleversent le marché de l'énergie : les besoins inextinguibles des sociétés se retrouvent en butte avec un monde fini, aux ressources limitées qui s'amenuisent progressivement et dont les prix grimpent, d'autant plus que les pays producteurs de gaz et de pétrole prennent conscience de la richesse de leurs ressources. Ces questions d'ordre géoéconomique prennent ainsi une dimension géopolitique, le déroulement des échanges et le comportement des agents économiques devenant déterminés par des rapports de force, la volonté de maîtrise des ressources donnant lieu à des conflits de pouvoir sur des territoires.
Il est ainsi nécessaire de se demander en quoi la répartition géographique des ressources énergétiques ainsi que l'évolution de la consommation d'énergie sont à l'origine de tensions énergétiques au niveau mondial. Comment la situation énergétique actuelle (définie par les interactions entre les ressources et la consommation) fait-elle que l'on en arrive à un état de dépendance, par rapport à des énergies et donc par rapport aux pays qui les détiennent, suscitant des tensions, allant parfois jusqu'au conflit armé ? Comment l'énergie est-elle devenue sources de tensions internationales, s'est-elle imposée au cœur des préoccupations géopolitiques actuelles ? Quels sont les rapports de force qui déterminent aujourd'hui le marché de l'énergie et qui dictent le comportement des agents économiques ?
[...] Au-delà de 2000 ou 3000 km il est plus économique de transporter le gaz par voie maritime, sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL) beaucoup plus dense, dans des méthaniers. La liquéfaction se fait par refroidissement ce qui demande une énergie considérable, ainsi il est facile à transporter et à stocker et donc une souplesse d'approvisionnement qui commence à créer un véritable commerce international du gaz naturel. Les projets d'équipement des Etats-Unis en terminaux GNL sont impressionnants, quant au Japon il n'est approvisionné qu'en GLN. [...]
[...] Il s'agit de comprendre comment se manifeste cette dépendance. Il convient ainsi de dégager les principaux enjeux à l'échelle planétaire, et d'étudier différents types de tensions résultants de ces enjeux, localisées dans différentes régions du globe en prenant différents exemples représentatifs de ces types de conflits, sans bien entendu avoir l'ambition de traiter de manière exhaustive l'ensemble des tensions à l'échelle du globe. La seconde moitié du XXe a ainsi mis à jour ces dépendances envers les pays producteurs, montrant que l'économie de pays entiers pouvait être bouleversée par une augmentation du coût de l'énergie, suscitant des tensions inévitables avec de tels enjeux économiques et politiques. [...]
[...] Son territoire regorge de richesses naturelles dont beaucoup sont situées dans les zones de Sibérie. La Russie est le deuxième producteur mondial de pétrole, derrière l'Arabie Saoudite, et le deuxième exportateur ; elle est aussi le premier producteur de gaz naturel dont elle est également le premier exportateur ; sixième producteur de charbon, elle en est plutôt importatrice. Globalement c'est près de 44% de sa production d'énergie primaire qui est exportée, en priorité vers l'Union européenne. La Russie compte sur Gazprom pour assurer sa place mondiale. [...]
[...] Avec plus de 100 milliards de tonnes, le Moyen-Orient est crédité à lui seul de 62% des réserves prouvées mondiales. Il s'agit de pétrole de bonne qualité dont l'extraction est peu onéreuse. Ces réserves sont contrôlées par la Saudi Aramco. - L'Arabie Saoudite possède à elle seule un quart des réserves prouvées au monde et parmi les plus bas coûts de production. Cette production vient de quatre champs, dont un principal : le champ du Ghawar qui correspondrait à lui tout seul à 17% des réserves mondiales. [...]
[...] Il est à l'origine de l'énergie solaire bien sûr, mais aussi de la biomasse (masse totale des organismes vivants peuplant un milieu donné, renouvelable qu'en dessous d'un certain rythme d'exploitation sinon déforestation) et des énergies éolienne et hydraulique (par la photosynthèse chlorophyllienne, les différences de pression atmosphérique et le cycle évaporation/précipitation de l'eau). Les énergies renouvelables sont universelles et non palpables donc plus difficilement commercialisables : inépuisables, accessibles partout et non polluantes elles constituent l'énergie rêvée. Ainsi la prise de conscience des problèmes fait que l'on débute dans ce domaine qui reste marginal. [...]
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