Élément majeur de l'ancien Empire ottoman la Turquie a toujours joué un rôle central dans la région. Peu active pendant la Guerre froide où sa politique visait essentiellement à s'aligner sur l'Occident, elle occupe désormais un rôle géostratégique de premier plan. Il suffit pour s'en convaincre de jeter un coup d'oeil sur une carte : située à la jonction de l'Europe et de l'Asie, la Turquie se trouve au centre de régions comme les Balkans, le Caucase ou le Moyen-Orient, enjeux actuellement de tous les défis et vitaux pour la stabilité de notre continent.
Après avoir largement profité de la "rente" que constituait sa situation pendant la Guerre froide (notamment pour bénéficier d'aides économiques de la part des États-Unis), la Turquie est appelée à jouer un rôle nettement plus actif dans le nouvel ordre mondial en gestation. Puissance régionale majeure tant du point de vue de sa superficie que de son potentiel démographique, économique, militaire et culturel, la Turquie cherche à jouer un rôle de stabilisateur d'une région agitée, par la formation d'un tissu d'alliances important et en jouant le rôle de modèle pour les pays musulmans de la région.
Contrôlant la rive méridionale de la mer Noire, elle garantit sur son littoral oriental l'indépendance de l'Europe en général (Roumanie et Bulgarie en particulier). À l'Ouest, elle contrôle l'accès à la mer Égée par la Mer Noire et est donc une garantie pour la Grèce des velléités expansionnistes éventuelles de la Russie dans la région.
Première puissance des Balkans, elle aspire à y jouer un rôle de stabilisateur essentiel. Au sud, elle contrôle les mouvements en Méditerranée orientale. À l'est, elle est un bouclier pour le monde occidental, face à la Russie encore, et à l'Iran. Au sud-est, son contrôle sur les ressources en eaux lui donne un rôle majeur dans la situation au Proche-Orient. Contrefort et prolongement de l'Europe, la Turquie est donc devenue une pièce maîtresse de sa stabilité et de sa sécurité.
Plus largement, l'influence de la Turquie est mondiale : elle contrôle l'accès russe à toute la Méditerranée, à l'ouest, et, à l'est, elle est appelée à jouer un rôle fondamental pour l'ensemble de l'ancien Turkestan. Ainsi, l'intégration de la Turquie en Occident et notamment sa relation à l'Union européenne doivent être des objectifs prioritaires des diplomaties occidentales.
[...] Il semble donc que Moscou ait admis l'idée d'une présence importante de la Turquie dans la région. Autres facteurs importants de détente entre les deux pays : ils n'ont pas de frontière commune et la Turquie est, après l'Allemagne, le 2ème partenaire économique de la Russie . Toutefois, l'année 1993 a été marquée par un refroidissement des relations entre ces deux pays, confirmé en 1994. Le conflit entre Arméniens et Azéris à propos du Karabakh est une première source de vives tensions et dès le printemps 1993, Turquie et Russie s'accusent mutuellement d'ingérences dans le conflit. [...]
[...] mais elle s'est à nouveau opposée à la Grèce. La Turquie est donc devenue un acteur non négligeable dans les Balkans, avec le soutien de plusieurs petits pays (Albanie, Fédération croato- bosniaque, Macédoine, Bulgarie). On a assisté, après la chute du régime de Jivkov à Sophia, à un règlement du problème de la minorité turque (retrouve ses droits et libertés et participe activement à la vie politique) et un axe turco-bulgare semble se former. Au Kosovo, la Turquie se voulait acteur principal, au côté de l'Italie, de la résolution du conflit. [...]
[...] Divers articles tirés de la revue Athéna Articles intéressants, vision plus complète. Plus spécifiquement axé sur les relations entre la Grèce et la Turquie. Vision réhabilite plutôt la Turquie au détriment de la Grèce. Eléments intéressants sur l'importance de la Turquie pour la sécurité de la Grèce. Pose les problèmes de fond sur les rapports entre la Turquie et l'Europe. Le rôle géostratégique de la Turquie, Billion Ouvrage collectif. Le plus complet. Pose bien les différentes évolutions en les replaçant dans un contexte historique et géopolitique plus large. Vision globalement pro-turque. [...]
[...] Pourtant, la candidature de la Turquie à l'Union Européenne est contestée : par la Grèce d'abord (multiples contentieux mais aussi problème de transferts économiques) et par l'Allemagne (peur d'une arrivée massive de travailleurs turcs). Les principales raisons invoquées : les Droits de l'homme (cf. pratique de la torture dans les prisons, actions militaires contre les kurdes . le retard économique . mais aussi le problème fondamental des frontières de l'Europe et donc de sa raison d'être. Une association avec la Turquie est toutefois nécessaire compte tenu de son importance stratégique. [...]
[...] Les tensions entre la Turquie et la Grèce L'antagonisme gréco-turque actuel trouve son origine dans l'histoire de la région, notamment depuis la conquête de son indépendance par la Grèce en 1830. Les relations entre ces deux pays se tendent régulièrement, notamment pour les problèmes qui touchent les Balkans (cf. conflit en ex- Yougoslavie) et l'Europe. Les principaux pôles de conflit sont : la question chypriote : occupée par les Ottomans en 1571, l'île est toutefois restée peuplée majoritairement par une population grecque. [...]
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