Le terme de « service de renseignement » n'apparaît dans le dictionnaire de l'Académie française qu'en 1932. Ne pas méconnaître qu'une partie importante de l'activité des services spéciaux consiste à travailler à partir de sources ouvertes dont la compilation et l'analyse systématiques sont fort instructives. La difficulté est l'identification et la sélection des bonnes sources au bon moment.
Ne pas exagérer l'importance des informations que l'on a pu dérober par des moyens illicites, qui créent à long terme une dépendance dangereuse et que l'on court toujours le risque d'intoxication. Les domaines du renseignement sont multiples, aussi indéfinis que l'activité de l'Etat et ses relations extérieures elles-mêmes : sécurité, économie et diplomatie.
Phénomène aussi de phénomène de gestion privée. Division aussi entre les moyens humains et les moyens technologiques. Alors que la diplomatie repose sur le "pacta sunt servenda", le renseignement repose sur la méfiance méthodologique. Pour limiter les périls liés à ces services, il y a plusieurs solutions : la professionnalisation, la segmentation et le développement d'un contrôle public des activités des services.
[...] Ce fut le cas en Italie en 1977, en Allemagne en 1990, au Royaume- Uni en 1994 et en Espagne en 2002. En France, le livre blanc sur la défense et la sécurité nationale souligne la nécessité d'un renforcement des moyens du renseignement, selon quatre axes ; 1. Amélioration des ressources humaines : amélioration quantitative et qualitative du recrutement avec notamment une académie du renseignement, avec parallèlement un effort accru sur le renseignement humain Mise à niveau et développement des moyens techniques, dans le domaine des NTIC, de l'imagerie et de l'écoute Rénovation du pilotage et de la coordination des services de renseignement avec la mise en place du Conseil national du renseignement, présidé par le président de la République. [...]
[...] Le renseignement technologique et économique est ainsi très présent. Enfin, pour éviter les lourdeurs, la pertinence du renseignement est directement analysée pour les ministres et la présidence par le Groupe dirigeant chargé de la Sûreté de l'Etat Cf aussi l'affaire Katrina Leung La montée en puissance du renseignement dans les relations internationales aux XIXe et XXe siècles L'approche des relations internationales par le renseignement est tardive. Les relations franco-allemandes, en particulier les défaillances du renseignement stratégique, tant au sein du gouvernement de Napoléon III que dans le haut commandement militaire, en constituent le laboratoire. [...]
[...] Les agences de renseignement privé dissimulant des activités étrangères d'espionnage ont rendu nécessaire la montée en puissance d'un renseignement économique national plus offensif. On peut citer l'agence française France-expansion, l'agence britannique Bradstreet's International ou allemande Schimmelpfeng. Le renseignement économique ne constitue pas une mission naturelle des services secrets en Europe. En URSS, les représentations diplomatiques abritèrent très tôt des agents spécialisés dans le renseignement politique, militaire et économique (exemple de l'espionnage de la firme Arcos en France et en Grande Bretagne). [...]
[...] Il relève entièrement de l'appréciation de l'exécutif. Le secret de la défense nationale trouve son origine historique dans la volonté de réprimer les activités d'espionnage. Un décret de la Convention du 16 juin 1793 punissait de mort l'acte d'espionnage, tout comme le Code pénal de 1810 pour intelligence avec les puissances étrangères C'est seulement le décret-loi du 20 juillet 1939 qui tente une définition des secrets de la défense nationale Cette définition comportait toutefois de graves lacunes. Renonçant à toute définition matérielle, l'ordonnance du 4 juin 1960 se borne à interdire la divulgation de tout renseignement, objet, document ou procédé qui doit être tenu secret Aujourd'hui, il n'existe pas d'information secrète par nature, mais seulement une définition qui considère comme confidentielle une information qui a fait l'objet de mesures de protection particulière de la part de la puissance publique. [...]
[...] La République de Venise, la Ligue hanséatique et l'Empire britannique furent les premiers à mettre en place une politique d'intelligence économique fondée sur l'idée simple que le partage et la circulation de l'information entre les acteurs économiques étaient de nature à favoriser durablement le développement économique. Ils furent rejoints en 1950 par le Japon et par les Etats-Unis dans les années 1960 et a fortiori depuis l'administration Clinton qui a élevé le soutien des entreprises nationales au rang des priorités gouvernementales. En France, la prise de conscience est tardive. [...]
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