Envisager les deux siècles de la période historique qualifiée de contemporaine requiert de disposer de notions précises. Ces notions ne sont pas seulement des thèmes, mais davantage des enjeux problématiques, dans la mesure où la pluralité des dimensions de ces notions tissent la trame historique. Cela se vérifie aussi bien pour le XIXe siècle que pour le XXe siècle. Au demeurant, la coupure entre ces deux siècles mérite elle-même réflexion, puisque différents événements ont été tour à tour revêtus de ce rôle essentiel de pivot. Ainsi, les découpages opérés ne sont que rarement absolument tranchés.
[...] Pourtant, si elle prolonge et accentue, de fait, certaines évolutions perceptibles entre 1914 et 1918, elle présente des caractéristiques nouvelles. Ce conflit, contrairement au précédent, concerne directement le monde tout entier : le jeu des alliances et la mobilisation des colonies, mais également les mutations de l'armement et la dimension de certains projets expansionnistes expliquent une telle mondialisation. La guerre frappe avec une ampleur inédite l'ensemble des populations : les civils sont moins épargnés encore que durant la Première Guerre mondiale. Ce continuum ascendant de la brutalisation en fait une guerre totale. [...]
[...] Ils se caractérisent par une dimension contestataire. Les titres des différents ouvrages ou publications de la mouvance écologiste sont révélateurs de son état d'esprit : Nous allons tous crever Le Pouvoir empoisonneur La Gueule ouverte Le Jugement dernier Ils se font connaître du public par les actions contre la construction de centrales nucléaires (Fessenheim) ou par les occupations des terrains destinés à l'armée au Larzac. Ces mouvements se nourrissent aujourd'hui de quatre thèmes principaux : la peur de la surpopulation et de ses conséquences (invasion, famine), la peur de “manquer” par épuisement des matières premières, la peur atomique, dont l'objet était d'abord la guerre nucléaire, symbolisée aujourd'hui par les centrales nucléaires et leurs sous-produits (les déchets radioactifs) et enfin, depuis le milieu des années soixante-dix, la crise économique, qui joue le rôle de révélateur à l'égard des thèmes précédents en leur donnant une espèce de plausibilité immédiate. [...]
[...] L'adoption d'une monnaie commune, l'euro, est une troisième étape. En parallèle, l'UE a défini une politique extérieure : la mise en place d'un tarif douanier commun de seulement de moyenne, affirme le désir européen de ne pas être une aire de protectionnisme ; la volonté de coopération Nord-Sud est une autre ligne de force. Dès 1963, la CEE signe avec 17 Etats associés (Afrique et Madagascar) la convention de Yaoundé qui établit une zone de libre-échange, tout en prévoyant pour un pays associé la possibilité de recourir à la clause de sauvegarde en raison des nécessités de son développement. [...]
[...] Kaspi, Histoire des relations internationales, tome I de 1919 à 1945, tome II de 1945 à nos jours, Paris, Armand Colin Encel, F. et Guez, O., La Grande alliance. De la Tchétchénie à l'Irak, un nouvel ordre mondial, Paris, Flammarion Gerbet, P., et alii, Le Rêve d'un ordre mondial, de la SDN à l'ONU, Paris, Imprimerie Nationale Girault, R., Diplomatie européenne. Nations et impérialisme, 1871-1914, Paris, Masson Girault, R., et Frank, R., Turbulente Europe et nouveaux mondes, 1914-1941, Paris, Payot Michel, M., Décolonisation et émergence du Tiers Monde, Paris, Hachette Mougel, F-Ch, et Pacteau, S., Histoire des relations internationales, 1815-1997, PUF Nouschi, M., Le XXe siècle, Paris, Armand Colin Schirman, S., Quel ordre européen ? [...]
[...] Surtout, un esprit de Genève favorable à la conciliation internationale, se répand. Cela ne doit pourtant pas faire illusion. La formule quasi magique du Protocole de Genève (1924), arbitrage, sécurité, désarmement, reste purement formelle, en raison du projet britannique. Le ministre français Aristide Briand (qui connaît une grande longévité aux Affaires étrangères), élevé au rang de pèlerin de la paix signe les accords de Locarno (octobre 1925) destinés à garantir le statu quo des frontières occidentales de l'Allemagne et à réconcilier Français et Allemands. [...]
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