Le 28 juin dernier, le Honduras entrait dans une crise politique d'envergure qui a impliqué de nombreux États dans un processus de médiation internationale. Le coup d'État opéré par Roberto Micheletti pour destituer le président Manuel Zelaya élu en 2005 a fait immédiatement réagir l'ensemble des membres de l'organisation des États américains qui ont décidé unanimement d'en exclure le Honduras.
Le déroulement très récent du conflit ne permet sans doute pas une analyse présentant le recul toujours profitable à la réflexion. Cependant, la spécificité du cas du rétablissement d'un ordre constitutionnel par le dialogue, la négociation et dans une relative paix présente assez d'intérêt pour choisir de le développer dès à présent. Pourquoi cette crise a-t-elle pu faire l'objet d'une médiation alors que tant d'autres coups d'État ont provoqué des guerres civiles?
Certes, Zelaya n'a pas été remplacé par une junte militaire, mais, par des civils de son propre parti, cet élément rend la situation atypique. Mais comment le processus de médiation a-t-il pu aboutir dans un climat si tendu entre les deux opposants? Quels étaient les intérêts en jeu ?
[...] Le 6 novembre, Micheletti dissout bien le conseil issu du coup d'État, mais, dans les faits, ce gouvernement est constitué par le président illégitime et aucun membre du gouvernement de M. Zelaya n'y a été intégré. La priorité devait pourtant être accordée au retour de la démocratie. D'autre part, M. Zelaya devait être restitué dans sa fonction après consultation du Congrès, mais il n'a jamais été fixé de date pour cette consultation. Elle n'a finalement pas eu lieu. Etant donné l'application de l'Accord de San José, on peut considérer que la tenue du scrutin présidentiel est déjà une victoire pour les putschistes. [...]
[...] Le rôle de la règle de conflit dans le règlement des rapports internationaux. Paris : Dalloz p. Ministère des Affaires étrangères et Commerce international Canada, (22 août 2009). Communiqué - Le Canada participera à la mission de l'OEA au Honduras- http://www.international.gc.ca/media/state-etat/news- communiques/2009/.387492aspx?lang=fra Ministère des Affaires étrangères et Commerce international Canada, octobre 2009). Communiqué - Le Canada joue un rôle de premier plan dans les efforts faits par l'OEA pour entamer le dialogue au Honduras. http://www.international.gc.ca/media/state-etat/news- communiques/2009/326.aspx?lang=fra PARANAGUA, PAULO A., (03 Juillet 2009). [...]
[...] Jamais aucun pays, hormis Cuba en 1962, n'a été exclu de l'OEA. La délégation de l'OEA dépêchée au Honduras comprend des représentants de l'Argentine, du Canada, du Costa Rica, de la Jamaïque, du Mexique, du Panama et de la République dominicaine ainsi que son secrétaire général, José Miguel Insulza. Ces actions exercent une pression considérable sur le gouvernement putschiste, car durant son mandat M. Zelaya a soudé de nombreux partenariats économiques avec plusieurs pays d'Amérique centrale. Ces partenariats sont indispensables au fonctionnement du Honduras. Le 30 juin, M. [...]
[...] Zelaya au pouvoir, alors que ce dernier souhaite que ce soit le Congrès (monocaméral) qui tranche. Ce point n'est pas de l'ordre du détail étant donné l'origine institutionnelle du conflit et le fait que Micheletti est l'ancien président du Congrès. Le processus de négociation semble engagé, mais difficile. Cette proposition montre que le camp putschiste est en position de force, car elle ne prend pas en compte le fait que M. Zelaya a été élu démocratiquement. Chaque partie est appelée à faire la même concession. [...]
[...] Les médias d'opposition au coup d'État sont à nouveau victimes de suspensions. Les médias favorables au putsch ne sont, quant à eux, pas à l'abri de violentes manifestations populaires, comme en témoigne l'attentat commis le 4 novembre contre la station HRN, à Tegucigalpa. La campagne ne se déroule donc pas exactement dans une atmosphère de paix et de dialogue Un processus visant au respect de la démocratie fortement dépendant des enjeux économiques Les événements qui ont commencé au mois de juin 2009 au Honduras ont bien pour point de départ une crise politique, mais à quel point l'implication de la communauté internationale et surtout l'acceptation d'un compromis de la part des opposants résultent de pressions économiques plutôt que de conviction de légitimité démocratique? [...]
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