Politique coloniale, diplomatie européenne, expansion coloniale, crises diplomatiques, relations internationales
La diplomatie désigne la mise en œuvre de la politique étrangère des Etats. Les diplomates s'attachent ainsi à défendre les intérêts nationaux et appliquer au mieux les décisions de l'Etat en matière de politique internationale, notamment via la négociation.
Or, à partir des années 1880, les relations internationales sont marquées par l'expansion coloniale des Etats européens, à commencer par la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne. Cette colonisation est encouragée par des facteurs de diverses natures. Les historiens évoquent entre autres des raisons économiques avec la nécessité de développer des marchés préférentiels à cause de la Grande Dépression (1873-1896) ainsi que des enjeux géostratégiques évidents. En effet, l'impérialisme donne aux Européens l'occasion d'accroître leur puissance, leur prestige et leur poids dans les relations internationales. Aux yeux des Européens, la colonisation apparaît comme un prolongement extra-européen de la recherche de solutions aux problèmes économiques et politiques du continent. C'est dans cette perspective que les colonies sont par exemple tenues de fournir des ressources naturelles et des moyens militaires à la métropole.
[...] Guillaume II accepte la proposition de réplique de son secrétaire d'Etat Alfred Kiderlen-Waetcher. Celle-ci consiste à envoyer un navire de guerre au sud du Maroc afin de protéger les commerciaux allemands et surtout d'intimider la France. Au-delà du conflit marocain, cette décision s'apparente à une mise au défi des militaires français. La politique coloniale apparaît alors comme un outil visant à mettre en exergue les rapports de forces entre Européens. Ainsi, une canonnière est envoyée en rade d'Agadir le 1er juillet 1911 ; on nomme cette provocation le « coup d'Agadir ». [...]
[...] Pour Bismarck, la politique coloniale n'est qu'un instrument de la diplomatie continentale et son rôle n'est pas essentiel. Elle sert avant tout à maintenir l'équilibre de son système. Le chancelier, homme du XIXe siècle, estime en effet que l'Europe prime et que la diplomatie européenne fait office de diplomatie mondiale. De fait, si l'Allemagne n'adopte pas de politique impérialiste très ambitieuse et très agressive, c'est pour mieux consolider la position d'arbitre de Bismarck dans les rivalités coloniales et donc dans la diplomatie européenne. [...]
[...] Dans quelle mesure la politique coloniale est-elle un enjeu de la diplomatie européenne entre 1880 et 1914 ? En quoi participe-t-elle à la formation d'alliances continentales et joue-t-elle un rôle dans la marche à la guerre qui achève la période étudiée ? Dans un premier temps, nous verrons que l'expansion coloniale de 1890 à 1896 est contrôlée par l'équilibre diplomatique européen. Puis nous évoquerons l'importance de la politique coloniale dans la diplomatie européenne de 1896 à 1904, avec des tensions, des crises mais aussi des tentatives de formation d'alliances. [...]
[...] Le concert européen en Chine rapproche temporairement les puissances rivales (1900-1901). Si les Européens tentent d'éviter les conflits armés pour régler leurs différends, à l'inverse, face aux révoltes des peuples colonisés, ils n'hésitent pas à employer la manière forte. Ainsi, la révolte des Boxers en Chine révèle une certaine solidarité entre Européens qui organisent une coalition pour mater la rébellion. Le 21 juin 1900, l'impératrice Ci Xi déclare la guerre aux puissances étrangères européennes qui exercent une influence commerciale majeure en Chine. [...]
[...] La conférence réunit 11 Etats européens et des tendances de rapprochement se dégagent. Ainsi, la France bénéficie déjà d'un soutien appuyé de la Grande-Bretagne et de la Russie et prend peu à peu conscience de la solidité naissante de ses alliances. L'Allemagne, qui apparaît plus isolée, demande un principe de porte ouverte sur le modèle chinois avec une internationalisation du commerce sans administration européenne. L'Acte final maintient l'intégrité du Maroc et du sultan mais la France est favorisée (on lui accorde des droits particuliers sur les ports et les banques). [...]
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