organisations internationales, relations internationales, Etat-nation, organisations supranationales, H. Morgenthau
Des innovations qu'ont connu les relations internationales au cours du XXème siècle, peut se sont révélées aussi difficiles à expliquer et intégrer à la théorie réaliste que l'émergence et le développement de processus d'intégration.
Comment expliquer en effet que des États souverains, acteurs rationnels des relations internationales qui, selon l'anthropologie pessimiste adoptée par les auteurs réalistes, ne recherchent que la puissance, puissent accepter de renoncer ne serait-ce que partiellement à leur souveraineté afin de s'associer au sein d'organisations supranationales ?
[...] Ainsi, le nationalisme tend à pousser l'Etat-nation à privilégier la lutte pour le pouvoir, alors que sa raison d'être première est d'assurer le bien-être social de ses citoyens pour Mitrany, que H. Morgenthau exprime plus volontiers en termes de sécurité. Pour H. Morgenthau comme pour D. Mitrany, de plus, le nationalisme, qui prône que chaque nation dispose de son Etat propre, n'est pas une base viable pour assurer un ordre mondial stable : un tel principe n'organise qu'une paix précaire car basée sur le statu quo, la séparation sur la base de frontières qui ne font qu'institutionnaliser une ignorance mutuelle. B. [...]
[...] Dans les relations internationales, les courants de l'interdépendance complexe et du transnationalisme avec J. Nye et J. Rosenau en particulier mettent l'accent sur la nouvelle donne avec laquelle les États doivent compter dans les relations internationales : de nombreux acteurs transnationaux (firmes transnationales, ONGs, mouvements sociaux transnationaux . ) autonomes et indépendants se sont affirmés durant les dernières décennies et agissent avec ou contre les États. B. Le nouveau multilatéralisme Dans ce contexte, le thème du nouveau multilatéralisme s'impose comme mode de gestion des relations internationales innovant et réconciliant d'une certaine manière l'approche bottom-up de D. [...]
[...] Si l'Etat- nation est dépassé, l'Etat en tant que notion garde son importance puisqu'il est placé au centre du processus d'intégration : il doit l'impulser, puis le gérer, pour enfin dépasser le cadre de la souveraineté nationale dans un nouveau cadre étatique plus large. On peut noter que H. Morgenthau se rapproche ici du courant néo-fonctionnaliste développé à partir de la fin des années 1950 par Ernst B. Haas notamment, et qui remet l'accent sur l'importance du rôle des décideurs politiques dans le processus d'intégration. III Avec la fin de la GF, vers un modèle plus ambitieux, le nouveau multilatéralisme ? [...]
[...] De cette citation de H. Morgenthau commentant lui-même la thèse fonctionnaliste de D. Mitrany ressort ainsi une approche réaliste des processus d'intégration qui, si elle admet voire préconise la création d'entités supranationales, le fait en insistant sur l'importance des États et du politique dans ce domaine, une approche qui apparaît plus complémentaire que contradictoire avec celle adoptée par D. Mitrany si on les replace toutes deux dans l'optique d'un nouveau multilatéralisme. [...]
[...] Morgenthau, la paix et l'ordre national A. Le défi des nationalismes La menace le plus directe à la sécurité collective, pour Mitrany dont l'ouvrage A Working peace system est publié en 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale donc, comme pour H. Morgenthau qui l'exprime sans ambiguïté dans la citation considérée puisqu'il en fait un défi [ ] à la paix et à l'ordre mondial est le nationalisme. Outre le fait que nationalismes et susceptibilités nationales ont participé au déclenchement des Première et Seconde guerres mondiales, remettant radicalement en cause l'ordre mondial dont il est question dans la citation de H. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture