Après la Guerre froide, on a parlé d'un « renouveau de l'ONU ». L'argument serait que la polarisation entre l'Est et l'Ouest paralyse l'ONU qui ne peut pas assurer son rôle de sécurité collective. La première Guerredu Golfe (de la fin 1990 à 1991) le prouve. Le « Nouvel Ordre international » est une solidarité des États dans le cadre de la sécurité collective (Bush).
Mais il y a des désillusions avec la Somalie, l'Ex-Yougoslavie et le génocide rwandais (1994). La guerre froide n'est pas la cause de la paralysie, qui résulte plutôt des difficultés des grandes puissances à définir des critères communs. Existe-t-il un droit international ? On a une inflation des droits internationaux : droit militaire, droit financier, etc. On peut donc objecter à chaque fois un autre droit à la juridiction de l'ONU, par conséquent très relative.
L'histoire de l'ONU (« directoire de la planète » selon Roosevelt) est cyclique : les espérances et les désillusions se suivent. L'ONU a bien joué un rôle de coopération mondiale, mais elle a souvent été une arène d'affrontement et d'éclatement des clivages mondiaux, entre l'Est et l'Ouest puis le Nord et le Sud. De même, l'ONU a certes été un organe de paix, mais pas de pacification. Elle n'a pas pu empêcher la multiplication des conflits : il y a eu, entre 1975 et 1995, 44 conflits et plus de 10000 résolutions de l'ONU dont on considère que 80% n'ont pas eu d'effet. L'ONU est-elle une nouvelle SDN ?
L'ONU est issue d'une réflexion rétrospective sur les échecs de l'Entre-deux-guerres, particulièrement sur la « faillite de la SDN » qui a cependant réussi la reconstruction financière de l'Autriche, un énorme travail statistique, l'aide à Tchang-Kaï Tchek dans les années 1920, la régulation des conflits dans les Balkans, etc. Pourquoi parle-t-on de faillite ?
Il y a tout d'abord une faillite institutionnelle avec la règle de l'unanimité et l'absence de moyens militaires, qui sont des défauts rédhibitoires. De plus, la démission des démocraties et le repli après la crise de 1929 accentuent ceci. C'est une réflexion principalement américaine, qui prend la forme d'un mea culpa. Roosevelt est très impliqué dans le Wilsonisme. Le Secrétaire d'État de Roosevelt, Cordell Hull, est qualifié de « père spirituel des Nations Unies ». Il y a un investissement très actif des États-Unis dans l'instauration d'une sécurité collective.
[...] La question de l'organisation mondiale est évoquée et les Soviétiques l'approuvent. En novembre 1943, la conférence de Téhéran, en présence de Tchang-Kaï Tchek a lieu (il approuve également). En août-septembre 1944 a lieu la conférence de Dumbarton Oaks, où s'élabore le projet de la Charte des Nations Unies (organigramme institutionnel). Les questions les plus délicates sont rejetées à Yalta en février 1945. Le mode de vote au Conseil de sécurité est choisi. C'est le principe du droit de veto au Conseil de sécurité. [...]
[...] L'Office des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) est créé. Il permet aujourd'hui la survie de 4 millions de Palestiniens. Le discours de Yasser Arafat à l'ONU le 13 novembre 1974, en militaire, a fait date. Il se dit porte-parole des damnés de la terre C'est un discours de la paix, il veut créer un État palestinien avant que toute reconnaissance d'Israël ne se fasse. De même en décembre 1988 à Genève, devant l'Assemblée Générale, mais cette fois en civil. [...]
[...] De plus, la démission des démocraties et le repli après la crise de 1929 accentuent ceci. C'est une réflexion principalement américaine, qui prend la forme d'un mea culpa. Roosevelt est très impliqué dans le wilsonisme . Le Secrétaire d'État de Roosevelt, Cordell Hull, est qualifié de père spirituel des Nations Unies Il y a un investissement très actif des États-Unis dans l'instauration d'une sécurité collective. Pour Roosevelt, deux points essentiels : - il faut une collaboration étroite des grandes puissances au sortir de la guerre ; le quatuor de l'équilibre mondial est composé par les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'URSS et la Chine (rôle survalorisé car il faut une grande puissance en Asie autre que le Japon) - il faut une solidarité économique, mais pas de protectionnisme (qui mène à la guerre) ; c'est un wilsonisme économique et social, il faut créer les conditions d'une stabilité économique, sociale et monétaire pour permettre aux rouages de l'ONU d'empêcher un nouvel octobre 1929 Les effets du traumatisme de Pearl Harbor sont la fin de l'isolationnisme américain. [...]
[...] Le représentant soviétique, Jakob Malik, ne peut pas opposer son veto, car il boycotte le Conseil depuis janvier 1950 pour protester contre le fait que les nationalistes de Taïwan représentent encore la Chine. Le 27 juin, de nouvelles résolutions prévoyant l'intervention militaire des Nations Unies sont votées. Il y a la participation de 51 États, le plus souvent symbolique. L'essentiel des forces provient des États-Unis des forces terrestres des forces navales et aériennes). Le commandement du contingent est confié aux États-Unis (général Mac Arthur, administrateur du Japon). Le 29 juin, les troupes américaines débarquent en Corée du Sud. La préoccupation principale est de maintenir une tête de pont en Corée du Sud. [...]
[...] La guerre de Corée a créé les conditions de la coexistence pacifique. Après la mort de Staline, les Soviétiques annoncent dès 1953 et surtout après 1956, les cinq principes de la sécurité collective. Ces cinq principes sont le respect de l'intégrité territoriale, la non-agression, la non-ingérence dans les affaires intérieures, la non-discrimination et le renforcement de la coopération. C'est un changement profond dans l'équilibre institutionnel de l'ONU. La guerre de Corée, un tournant capital (1950-1953) La crédibilité de l'ONU sauvée Il y a un précédent mandchou et éthiopien : c'est le syndrome de Munich. [...]
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