Instruments de la politique de la concurrence aux Etats-Unis et dans l'Union Européenne, ressources, cadre institutionnel, Sherman Act, école de Chicago, profit, marchandises
Dans son ouvrage l'Esprit des Lois, Montesquieu a écrit que "c'est la concurrence qui met un prix juste aux marchandises et qui établit les vrais rapports entre elles". Mais qu'est-ce que la concurrence ? Au sens économique du terme, cela renvoie à une compétition sur le marché entre des agents économiques (on s'intéressera ici aux entreprises et aux Etats) afin d'obtenir le maximum de ressources rares ou bien de disposer de ces ressources au meilleur prix.
[...] Les objectifs d'une politique de la concurrence relèvent d'un savant dosage entre différents intérêts et logiques économiques. La politique de la concurrence doit en effet arbitrer d'une part entre le bien-être des consommateurs et le bien-être des producteurs, d'autre part entre l'incitation à l'innovation et le respect des objectifs du droit de la concurrence. Pour cela, la politique de la concurrence dispose de plusieurs instruments. On entend par instruments ici des outils permettant d'effectuer une opération, un travail ou les moyens utilisés pour atteindre un objectif. [...]
[...] Or, pour une autre école théorique (l'école de Chicago), les économistes considèrent la concurrence comme un phénomène nécessaire et auto-entretenu qui permettrait le tri et la sélection des firmes les plus efficaces. C'est donc dans ce débat théorique que doivent composer les Etats afin d'atteindre un optimal économique réel. Dans les faits, les Etats-Unis et l'Union Européenne ont adopté depuis un certain temps l'économie de marché et avec elle l'esprit de libre- concurrence entre les firmes, garantie par une politique de la concurrence. Pourtant, les objectifs dans les politiques de concurrence sont variables en fonction des périodes et des pays. [...]
[...] Par conséquent, les agents cherchent à atteindre une situation de monopole sur le marché pour fixer le prix optimal qui maximisera leur profit. En outre, la concurrence apparait également comme un phénomène paradoxal voire autodestructeur : en effet, la concurrence amène les entreprises à rentrer en concurrence entre elles c'est-à-dire essayer d'éliminer les concurrents par l'élaboration de stratégies afin que l'entreprise la plus forte demeure, ce serait donc la fin de la concurrence car l'entreprise serait en situation de monopole sur le marché. La concurrence aboutirait à la fin de la concurrence en d'autres termes. [...]
[...] Il y a aussi atomicité c'est-à- dire qu'il y a beaucoup d'entreprises de taille similaire sur le marché ainsi que le fait que les entreprises sont libres d'entrer et de sortir du marché. Les produits proposés par les entreprises sont également homogènes et enfin toutes les informations sont transparentes sur le marché. Or, cet idéal théorique se révèle bien utopique dans la réalité économique c'est pourquoi les économistes de l'école d'Harvard recommandent une politique assurée par des organismes afin d'assurer la concurrence. [...]
[...] En effet, la politique de la concurrence est plus ancienne aux Etats-Unis avec le Sherman Act (1890) que la politique de concurrence européenne apparue au début de l'intégration communautaire dans les années 1950. De plus, la politique de la concurrence européenne se différencie de celle américaine car elle a aussi pour mission de favoriser l'intégration des économies nationales et demeure prioritaire par rapport à la politique industrielle, cette dernière visant à constituer des « champions européens » face aux entreprises concurrentes japonaises et américaines. [...]
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