Le Proche-Orient est un des carrefours les plus importants du monde : à la fois berceau de la grande civilisation sumérienne, lieu théorique des jardins suspendus de Babylone, point de départ des trois grands monothéismes et épicentre du jaillissement culturel arabe du VIIe au XVe siècle, cette région fut le théâtre d'affrontements et de guerres répétitifs tout au long de la deuxième moitié du XXe siècle. Si, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Proche-Orient vit toujours sous la double domination franco-anglaise, l'Égypte, la Syrie, le Liban, la Transjordanie et la Palestine réclament leur indépendance. À genoux, les deux grands colonisateurs ne peuvent conserver leurs possessions arabes. Outre les réserves de pétroles, c'est surtout la guerre idéologique avec l'URSS qui pousse la superpuissance américaine à s'intéresser plus directement au Proche-Orient.
Pourtant, dès 1945 la région porte en germe un conflit dont la Grande-Bretagne est en partie responsable : la Palestine. Au cours de la Première Guerre mondiale, les Anglais expriment en effet deux positions contradictoires : soutien au nationalisme arabe contre les Turcs, c'est-à-dire indépendance des Arabes sur leur propre terre et promesse aux sionistes d'un État juif indépendant sur ce même territoire. C'est à partir de là que va se nouer un certain nombre de conflits entre Arabes, Juifs, Américains et Soviétiques.
[...] Exaspérés depuis longtemps par la politique sinueuse du monarque hachémite, ils décident alors de ne pas respecter le cessez-le-feu à la frontière jordano- israélienne et en Cisjordanie occupée. En outre, résolus à populariser leur cause pour ne pas rester les grands oubliés de l'Histoire, des membres du FPLP détournent trois avions de ligne occidentaux les 6 et 9 septembre 1970 et les font se poser sur l'aéroport jordanien de Zarka avant de les faire exploser sans leurs passagers. Convaincu de ne plus être maître en son royaume, Hussein de Jordanie saisit ce prétexte pour ordonner à son armée de les mater. [...]
[...] Il est remplacé par Hosni Moubarak qui est encore aujourd'hui le président égyptien. Pour Israël, la paix avec l'Egypte permet de lever la plus grande crainte puisque ce pays était à la fois le plus belliqueux et le plus puissant des Etats arabes. Cependant, les accords de Camp David restent largement imparfaits : le problème palestinien reste entier. Nahum Goldman, Le Paradoxe juif, Editions Stock, Paris p C Street : C'est le nom de la rue où se situe le département d'État à Washington. [...]
[...] Affolée devant cette raclée magistrale, Golda Meir se tourne alors vers son allié américain pour lui réclamer au plus vite des chars et des Phantom. Habitués aux victoires foudroyantes de Tsahal, Nixon et Kissinger tombent des nues. De son côté, irrité devant les déclarations alarmantes de Tel-Aviv, le ministre français des Affaires étrangères Michel Jobert déclare, non sans une certaine ironie : «Est-ce que tenter de remettre les pieds chez soi constitue forcément une agression imprévue ? Leur mobilisation achevée et leur moral de vainqueur retrouvé, les Israéliens décident de s'occuper d'abord des Syriens sur le front Nord. [...]
[...] Guère étonné de l'appui des Américains à Tel-Aviv, le président Sadate est davantage préoccupé par le sort réservé à ses troupes dans le Sinaï. En effet, après leurs exploits des premiers jours, celles-ci affrontent désormais le rouleau compresseur de Tsahal. Frappées par de lourdes pertes, elles opèrent alors un repli vers le canal. Mais au même moment, le général Ariel Sharon s'apprête à faire passer une partie de ses forces sur la rive occidentale et menace d'encercler les hommes de la IIIe armée égyptienne. Conscient du désastre annoncé, Anouar el-Sadate décide de prendre la parole le 16 octobre. [...]
[...] Mais en vain. Dans le même temps, l'Amérique de Johnson se garde bien de jouer un rôle quelconque. L'élection du prochain président des États-Unis en novembre 1968 est alors attendue avec impatience par l'ensemble des dirigeants arabes, français et soviétiques. V. la guerre de Kippour de 1973, un tournant : les pays arabes renoncent à détruire Israël Lorsque Richard Nixon entre à la Maison Blanche en janvier 1969, le Proche- Orient vit au rythme d'une guerre d'usure particulièrement meurtrière. Inquiet à l'idée de voir celle-ci dégénérer en un conflit généralisé dans lequel les deux Grands risquent d'être entraînés aux côtés de leurs alliés respectifs, il autorise alors ses diplomates à entamer des conversations avec les Soviétiques pour dénouer la crise. [...]
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