« Les frontières sont des lignes. Des millions d'hommes sont morts à cause de ces lignes » a écrit Georges Pérec. Il est vrai que les frontières, comme l'indique leur étymologie guerrière de lignes de front, sont les limites qui séparent deux Etats et, dans un sens dérivé, deux activités ou deux concepts. Elles sont ainsi à la fois des lignes qui délimitent l'intérieur d'un Etat, et des droits qui sont applicables sur son territoire, et le distinguent des autres Etats extérieurs. Les Etats et leurs relations politiques semblent donc le fondement des frontières. Le principe d'inviolabilité des frontières est d'ailleurs le principe de base des relations internationales, reconnu à ce titre par la Charte des Nations Unies (chapitres VI et VII). Pourtant, les frontières entre Etats paraissent désormais franchies et ignorées, en permanence et de manière régulière, par la mondialisation des échanges matériels et numériques. Les frontières existent-elles encore ? Et, de fait, les Etats qu'elles délimitent ?
L'effacement de la notion de frontières entre Etats, fondatrice des relations internationales, par la mondialisation des échanges, paraît s'accompagner d'un renforcement des barrières protégeant le monde industrialisé et l'apparition de nouvelles frontières sociales.
[...] Dans le monde économique contemporain, elle sépare les richesses ; - au sein même des Etats s'établissent ainsi des frontières entre les villes et les banlieues, des zones franches et de non-droit, délimitées par le couvre-feu ; - cette ségrégation peut prendre la forme d'un mur (Israéliens/Palestiniens), d'une fracture numérique, de frontières ethniques, culturelles ou religieuses. Elle demeure au fond une ségrégation sociale. Conclusion Les frontières entre Etats ont connu une évolution symétrique à celle des Etats eux-mêmes. Délimitations territoriales servant à la fois à séparer les Etats entre eux et à déterminer les bénéficiaires de droits nationaux, les frontières sont devenues floues Alors qu'elles paraissent ainsi dépassées par les échanges mondiaux, les frontières semblent avoir retrouver le sens ancien qu'elles avaient au Moyen-âge de protection de zones délimitées. [...]
[...] Les Etats et leurs relations politiques semblent donc le fondement des frontières. Le principe d'inviolabilité des frontières est d'ailleurs le principe de base des relations internationales, reconnu à ce titre par la Charte des Nations Unies (chapitres VI et VII). Pourtant, les frontières entre Etats paraissent désormais franchies et ignorées, en permanence et de manière régulière, par la mondialisation des échanges matériels et numériques. Les frontières existent-elles encore ? Et, de fait, les Etats qu'elles délimitent ? [...]
[...] La souveraineté impériale celle du monde marchand, dépasserait ainsi la notion de frontière et de territoire. L'Empire est un espace ouvert, en réseau, un non-lieu ; - la révolution numérique des moyens de communication permet de s'abstraire des frontières physiques et des distances ; - historiquement, la montée des nationalismes à la fin de l'opposition des deux blocs a également entraîné de fait le bouleversement des frontières en Europe centrale ; - des notions de fond telles que le droit des peuples à disposer d'eux- mêmes, institué par l'article 1 de la Charte des Nations Unies, ou plus récemment le droit ou le devoir d'ingérence humanitaire médecins sans frontière ont pu aller dans le même sens et justifier des sécessions internes aux frontières ou des interventions au-delà des frontières existantes ; - enfin, la plus grande facilité des transports et l'apparition du tourisme de masse Nouvelles frontières a transformé en profondeur les relations entre peuples et la pertinence d'une frontière de nature étatique Le renforcement des barrières et l'apparition de nouvelles frontières Le renforcement des barrières - pour Sebastiao Salgado, les mouvements de migration massive et d'exode de population constituent le phénomène humain majeur de notre temps, que ce soit pour des motifs de guerre (Rwanda, Bosnie), d'exil économique ou politique. [...]
[...] Les frontières extérieures ne sont pas seulement terrestres, elles sont aussi portuaires et aéroportuaires ; - le patriotisme économique est également une illustration de ce phénomène de protectionnisme frontalier : le décret du 30 décembre 2005 réglementant les relations financières avec l'étranger autorise ainsi le ministère de l'économie a demandé des garanties aux investisseurs étrangers souhaitant racheter une société française d'un secteur sensible, sur la pérennité de ses activités et de ses capacités industrielles Les nouvelles frontières - la frontière dans ce sens renouvelé ne définit plus véritablement le cadre territorial d'application de droits. Ces droits peuvent en effet être décidés au niveau européen. Elle trace simplement la barrière protectrice autour de zones de richesses auxquelles l'extérieur, les zones pauvres, ne peut avoir accès. [...]
[...] Les frontières évoluent-elles ? Introduction Les frontières sont des lignes. Des millions d'hommes sont morts à cause de ces lignes a écrit Georges Pérec. Il est vrai que les frontières, comme l'indique leur étymologie guerrière de lignes de front, sont les limites qui séparent deux Etats et, dans un sens dérivé, deux activités ou deux concepts. Elles sont ainsi à la fois des lignes qui délimitent l'intérieur d'un Etat, et des droits qui sont applicables sur son territoire, et le distinguent des autres Etats extérieurs. [...]
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