Après plus de quarante ans de confrontation idéologique, de crispations et de périodes de détente, la « Guerre Froide », vocable popularisé par Bernard Baruch, s'achève en très peu de temps par une « victoire froide » du « monde libre » polarisé autour des Etats-Unis. La politique de désengagement menée par Gorbatchev dès son arrivée au pouvoir en 1985 aboutit à l'implosion du bloc soviétique entre 1989 et 1991, année du discours de M. Gorbatchev, le 25 décembre, entérinant de facto la disparition de l'URSS, pour laisser place à la Russie de Boris Eltsine et à la CEI. Le terme « victoire par KO » des Etats-Unis semble approprié.
Ainsi, la victoire du camp occidental devrait signifier le triomphe de la démocratie libérale sur les forces « du Mal » et inaugurer une ère de paix et de prospérité à échelle mondiale, le « Nouvel Ordre Mondial » esquissé par Georges Bush Senior dans son discours du 2 décembre 1991. Mais est-ce vraiment le cas ? Ce projet s'est-il réalisé, ou ne s'est-il avéré être qu'une utopie, biaisée par une vision particulière de l'Histoire ?
Dans un premier temps, le système de sécurité collective, représenté par l'ONU, paralysé depuis le début des hostilités en 1947 par le principe du droit de veto opposable par les membres permanents du Conseil de Sécurité, semble retrouver le rôle originel pour lequel il avait été conçu, celui de garant de la paix mondiale. (I)
Cependant, les Etats-Unis en prennent vite le contrôle, devenant ainsi les véritable « gendarmes du monde » (II).
In fine, la fin de la Guerre Froide n'a-t-elle pas abouti à un « Nouveau désordre mondial » ? (III)
[...] L'organisation de sécurité collective s'appuie pour ce faire sur ses forces d'interposition, les casques bleus qui ont pour mission d'empêcher les affrontements entre les belligérants, comme ceux installés dans le Sud du Liban, garantissant une zone tampon entre les Israéliens et les Libanais ou plus exactement les réfugiés palestiniens du Liban. Ce rôle pacificateur peut exceptionnellement être assorti d'un recours à la force armée à l'instar des raids aériens menés sur la Serbie en 1994, réalisés par l'OTAN à la demande de l'ONU. Mais la majorité des actions de l'ONU prennent la forme de missions de type diplomatique ou humanitaire, principalement sous la forme d'aides alimentaires, récurrentes dans chaque conflit. [...]
[...] Douze ans plus tard, Georges Bush Junior n'hésite pas à outrepasser l'accord de l'ONU, prouvant que les Etats-Unis sont devenus les véritables gendarmes du monde dont l'objectif primordial est désormais d'imposer une pax americana L'absence de contrepoids à la suprématie américaine dans le monde Il est vrai qu'aucune puissance ne pouvait faire contrepoids aux Etats- Unis en termes de leadership politique, militaire et technologique. En 1991, l'URSS est mise hors-jeu du fait du marasme économique provoqué par l'explosion du bloc. [...]
[...] La Chine, quant à elle, est absorbée par son développement économique ; tandis que le Japon, nain politique demeure dépendant des Etats-Unis pour la sécurité de son territoire dans sa Constitution. L'Europe, malgré les élargissements successifs et l'avancée institutionnelle du Traité de Maastricht février 1992), manque de représentativité sur la scène internationale. Preuve en sont son incapacité à empêcher le conflit yougoslave sur son propre territoire, et ses divisions face à l'intervention américaine en Irak dès 2003. Ces divisions nuisent à sa crédibilité tout en réduisant à néant ses chances de peser face à la Superpuissance américaine ; de facto hégémonique et omnipotente. [...]
[...] La fin de la Guerre froide a-t-elle donné naissance au Nouvel Ordre mondial ? Après plus de quarante ans de confrontation idéologique, de crispations et de périodes de détente, la Guerre Froide vocable popularisé par Bernard Baruch, s'achève en très peu de temps par une victoire froide du monde libre polarisé autour des Etats-Unis. La politique de désengagement menée par Gorbatchev dès son arrivée au pouvoir en 1985 aboutit à l'implosion du bloc soviétique entre 1989 et 1991, année du discours de M. [...]
[...] Les Etats-Unis, malgré la multiplication de leurs interventions militaires et de leur ingérence dans les affaires intérieures de nombre d'Etats, mais surtout l'ONU, se révèlent incapables de garantir la paix mondiale et d'empêcher des conflits de plus en plus nombreux, et en sont souvent réduits à réagir après coup. En outre, la prolifération des armes dans le Tiers-Monde constitue une menace non-négligeable car toujours susceptibles de tomber entre les mains d'extrémistes fanatiques. C'est pourquoi le système international depuis 1990 pourrait être qualifié de Nouveau désordre mondial à moins qu'une nouvelle forme d'équilibre ne soit trouvée. [...]
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