Géopolitique, Etats-Unis, Guerre froide, heartland, Russie, URSS
L'appréhension des relations entre les deux grandes puissances que sont les États-Unis et la Russie requiert l'utilisation de certains outils d'analyse qui s'articulent dans le prisme de compréhension de la discipline qu'est la géopolitique.
Mais, tandis que la tradition géopolitique allemande se concentre sur la puissance continentale et l'idée d'unité du contient eurasiatique, les Anglais et les Américains soulignent le caractère déterminant de la puissance maritime dans la quête de la domination mondiale.
[...] Son maître-ouvrage, Géopolitique : le combat pour l'espace et le pouvoir, va même servir de base à Roosevelt. L'objectif est de créer un Empire américain où l'Europe serait une province organisée en fédérations et donc soumise à l'OTAN, seule capable de sauver la civilisation occidentale face à l'impérialisme russo- soviétique. Ces thèses seront ensuite largement reprises durant la Guerre froide, notamment par Richard Nixon, puisqu' Henry Kissinger et Zbiegniew Brzezinski, deux de ces principaux conseillers (ainsi que ceux de nombreux autres présidents américains), furent formés à l'école de géopolitique de Strausz-Hupé, le Foreign Policy Research Institute créé en 1955. [...]
[...] Notons, pour terminer, que des esprits aiguisés avaient dès le départ décryptés la stratégie américaine. C'est l'exemple de Charles De Gaulle qui, déjà en son temps, avait pressenti cette manœuvre en déclarant que l'OTAN était une organisation imposée à l'Alliance Atlantique et qui n'est que la subordination de l'Europe occidentale aux États-Unis d'Amérique. Le réveil de la Russie : vers l'émergence d'un monde multipolaire L'Alliance Atlantique vise d'abord à garantir le contrôle du heartland. Mais la pénétration américaine sur le continent se fait plus profonde comme en témoigne la situation balkanique bien après la guerre du Kosovo. [...]
[...] Ainsi, les États-Unis, en isolant le heartland russo-soviétique, parviennent à maintenir leur hégémonie mondiale et, même si l'écroulement communiste n'est factuel qu'en Europe occidentale avec la chute du mur de Berlin en 1989, cette stratégie se poursuit. Cela souligne la prééminence de l'Europe occidentale comme rimland de premier plan. Pour approfondir l'analyse ci-dessus, quelle que soit la situation, comme cela sera soulevé par la suite, le but réel est d'empêcher l'édification d'une grande Europe des nations articulée autour d'une alliance entre l'Europe péninsulaire et la Russie continentale, c'est-à-dire le rimland principal et le heartland. [...]
[...] Peu après a alors éclaté outre-atlantique la vision d'un néoconservateur américain d'origine japonaise, Francis Fukuyama, qui dans son ouvrage La Fin de l'histoire, érigeait l'hégémonie américaine au rang de seule super-puissance mondiale : le modèle des démocraties libérales empêcherait, selon lui, tout conflit. Or, paradoxalement, pour parachever une telle ambition, les stratégies précédemment évoquées sont non seulement restées opérantes, mais ont acquis encore plus d'ampleur. Effectivement, pour reprendre la terminologie d'un Strausz-Hupé désirant l'émergence d'un Empire américain, il convenait de créer un bloc euro-atlantique dans lequel le rimland qu'est l'Europe péninsulaire serait une tête de pont de l'hégémonie américaine en Eurasie. C'est ce qu'aborda Brzezinski dans son Grand échiquier, où il exiga la maîtrise de l'Eurasie comme rimland essentiel à contrôler. [...]
[...] États-Unis : une politique d'endiguement De l'URSS à la Russie poutinienne Introduction : L'appréhension des relations entre les deux grandes puissances que sont les États-Unis et la Russie requiert l'utilisation de certains outils d'analyse qui s'articulent dans le prisme de compréhension de la discipline qu'est la géopolitique. Ainsi, nous allons utiliser des concepts qui virent le jour sous la plume de John Halford Mackinder, l'un des pères de la géopolitique anglo- saxonne, et de Nicolas Spykman, un célèbre journaliste américain, tous les deux ayant puisés dans les thèses du grand géopoliticien allemand Karl Haushöfe. [...]
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