Cette époque plaçait en porte-à-faux les discours paternalistes sur la liberté des peuples énoncés dans les pays d'Europe occidentale, et qui confortaient le caractère dominateur des relations nord-sud modernes.
Firouzeh Nahavandi évoque la mission, prétendument qualifiée de « civilisatrice » par un impérialisme imposant son hégémonie militaire, économique et politique à la quasi-totalité du Monde. Les espoirs de changements, générés dans l'hémisphère sud par la décolonisation d'après-guerre, étaient énormes : les pays nouvellement indépendants espéraient voir s'amenuiser le fossé qui les séparait des pays occidentaux. C'était le début d'un « mythe du rattrapage » sur les plans économique, politique et sociologique.
[...] Cette guerre acharnée de trente-cinq jours, largement diffusée par les chaînes arabes, illustre l'audace islamiste prenant le pas sur le nationalisme des régimes au pouvoir. - Par le hamas palestinien, ensuite. Dans les années 1970, Israël entame une politique de soutien aux associations islamiques. Leur chef, Ahmed Yassine autorisé à recevoir de l'argent de l'étranger, fonde une association debienfaisance en contrepoids au Fatah de Yasser Arafat. Tandis que les militants laïcs palestiniens sont l'objet d'une constante répression, les islamistes peuvent s'atteler à bâtir un réseau parallèle, par lequel ils financent l'aide aux démunis et créent une université à Gaza. [...]
[...] La décision de ralentir le flux provoque l'hostilité juive, qui s'amplifie après la Seconde Guerre mondiale. Les tensions entre les deux peuples virent au conflit armé lorsque l'idée de Foyer juif, préconisé par Balfour, fait place à une réelle volonté de créer une entité juive indépendante. L'opinion occidentale se montre très favorable à l'octroi d'un Etat aux rescapés de la Shoah. Les Britanniques décident de remettre leur mandat aux Nations unies qui adoptent, en 1947, une résolution prévoyant le partage de la Palestine. [...]
[...] L'assassinat de ce dernier occultera, peu à peu, ces accords. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, peu après son accession au pouvoir, libère Ahmed Yassine pour raison humanitaire tout en exigeant d'Arafat la neutralisation du hamas. Une libération qualifiée par Yossi Sarid,député de gauche, de machiavélisme à la petite semaine La création, par les Gardiens de la Révolution iranienne, de ce parti de Dieu découle de l'invasion du Liban par Israël en 1982 et l'occupation qui s'ensuit. Les relations de son chef Nasrallah avec l'Iran sont excellentes, même s'il a su développer une forme d'autonomie politique nationale. [...]
[...] Cette défaite sera suivie de deux autres. Globalement, les pouvoirs arabes se sont appliqués dès leur apparition, à occulter les libertés et à réprimer toute velléité démocratique. Les peuples arabes n'ont, dès leur indépendance, eu le choix qu'entre les pouvoirs forts et les islamistes, qui n'ont cessé de se renforcer ces dernières décennies. Nombre de théologiens sont convaincus que l'islam offre implicitement une Constitution cadrant avec une conception religieuse de l'Etat. En 1956, suite à la nationalisation du canal de Suez par le président Nasser, une coalition franco-anglaise rejoint l'armée israélienne pour s'emparer du Canal de Suez. [...]
[...] Les relations de clientélisme développé avec les dictateurs arabes sont un autre aspect de ce gâchis. L'Occident n'a jamais vraiment condamné la répression des régimes arabes. Pire, ces derniers n'ont cessé de brader les richesses nationales durant les décennies de pouvoir autoritaire. En fin de compte, la transition démocratique ne sert qu'à porter au pouvoir l'islamisme. Car la révolution populaire arabe doit à présent se rendre à l'évidence : la seule alternative à l'autoritarisme est le radicalisme religieux. On sait que depuis longtemps, le pouvoir islamiste attend son heure. [...]
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