Après Copenhague une UE à 27?
[...] La légitimité politique sera plus forte, mais il sera plus difficile de concilier les intérêts et les sensibilités. Dans une certaine mesure, les deux organisations devront se réinventer : l'OTAN en définissant de nouvelles missions stratégiques (proposition de Response Force), l'UE en élaborant un nouveau cadre institutionnel, presque un nouveau pacte fondateur. Les nouveaux membres seront impliqués d'emblée dans les deux processus. [...]
[...] La Convention sur l'avenir de l'Union représente d'autre part un investissement politique majeur de la part des Etats membres, décidés à réformer en profondeur les règles d'un jeu institutionnel qui, à 27, doit pouvoir concilier la diversité des positions et l'efficacité de l'action commune. Le couple franco-allemand enfin s'est de nouveau investi de sa mission historique de moteur et de gardien de la dynamique européenne, notamment dans sa version la plus ambitieuse d'une Union assumant ses responsabilités d'acteur politique sur la scène internationale. De Copenhague, on retiendra donc que les Quinze ont réussi à conjuguer une extension historique majeure de l'Union avec une série de prudences non moins cruciales (sur le calendrier turc notamment). [...]
[...] En outre, les seuls pays qui n'en font pas officiellement partie (les Balkans) sont justement ceux qui sont le plus directement sous le contrôle et l'influence de l'Alliance (dans le domaine militaire) et de l'Union (pour tout le reste). Ils peuvent également être invités ou admis ultérieurement. Pour les deux organisations, le défi est grand. Le processus de ratification de l'élargissement sera peut-être plus facile pour l'OTAN que pour l'UE, mais son impact immédiat pourrait être le même : à plus de 25, la prise de décision sera plus élaborée, les procédures internes plus complexes, les résultats politiques plus incertains. [...]
[...] Après Copenhague : UE à 27 Risques et avantages Depuis le Sommet de Copenhague coexistent deux visions de l'avenir politique européen : 1. La première vision anticipe sur le délitement de l'Union comme acteur international. La thèse du délitement ne manque pas d'arguments : L'arithmétique d'une Union à 27 réduira les possibilités de consensus et transformera le veto de quelques-uns en garantie pour l'impuissance de tous. L'obsession souverainiste, déjà si prégnante à 15, connaîtra un véritable boom avec l'arrivée de nouveaux pays d'autant plus jaloux de leur souveraineté qu'elle ne fut reconquise qu'il y a à peine une dizaine d'années. [...]
[...] Bénéfices des élargissements : Les deux élargissements ont facilité la création d'un cadre (plus que nécessaire et très attendu) de coopération qui, à son tour, doit permettre une dévolution en douceur de certaines tâches de l'OTAN à l'UE. Après tout, il y a une certaine similitude entre les forces disponibles tout comme entre les membres. A partir de mai 2004, l'OTAN comptera 26 membres et l'UE 25 ; 19 d'entre eux seront communs aux deux organisations : un chevauchement sans précédent, qu'accroîtra encore l'adhésion probable à l'UE de la Bulgarie et de la Roumanie en 2007, puis, éventuellement, de la Turquie. [...]
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