Les approches doctrinales des relations internationales

Thèmes abordés

théorie, théorie libérale, sécurité, constructivisme, libre-échange, théorie réaliste, théorie marxiste

Résumé du document

Quels sont les outils conceptuels à la disposition de l'étudiant dans son travail d'analyse des relations internationales ? Souvent ignorée, la question est pourtant fondamentale. Aucune vision du monde n'est neutre, aucune explication du réel, même si elle semble participer du sens commun, n'est véritablement naturelle, vierge de tout a priori ou de tout préjugé. Plusieurs approches existent pour analyser les relations internationales, et aucune de ces approches ne mène aux mêmes interprétations des phénomènes qui nous entourent. Un accord de libre-échange signé entre plusieurs États est vu par certains comme le résultat d'une logique de rapport de force (les réalistes), par d'autres comme une avancée satisfaisante de la coopération internationale (les libéraux ou fonctionnalistes), par d'autres encore comme une illustration regrettable des rapports de domination existants entre des États faibles et des États forts (les marxistes), par d'autres enfin comme l'aboutissement des efforts d'acteurs variés (les socioconstructivistes et transnationalistes).

Extraits

[...] Elle apparait donc comme normative. Avec son héritage philosophique, le postulat libéral est que « la guerre ne paye pas » (Erasme). Les États peuvent vivre en paix en se comportant « aimablement avec leurs voisins ». On le retrouve chez J. Bentham, mais surtout chez E. Kant dans son « projet de paix perpétuelle 1795 » avec une idée fédérative des États ; plus tard Richard Cobden au 19[e] S reprendra les hypothèses d'Adam Smith pour défendre la liberté de commerce comme mécanisme pacificateurs des relations entre États. [...]

[...] Lénine dira en 1917, « l'impérialisme est le stade suprême du capitalisme ». Le marxisme est une théorie de la dépendance dans les RI le sous-développement étant l'envers du développement (S. Amin). La théorie du « système monde » est développée par I. Wallerstein dans les années 1970, elle conçoit la société internationale comme une société stratifiée où chaque nation remplit une fonction nécessaire au bon déroulement de la division internationale du travail. Les manufactures au Nord et la production des matières premières au Sud. [...]

[...] Fukuyama y voyait la « fin de l'histoire ». L'analyse des RI est révisée : les deux grands ne s'affrontant plus, l'ouverture des frontières, des marchés, la circulation dense des individus, des biens et des capitaux sont autant d'évolutions qui remettent en cause la pertinence d'une division de l'analyse entre politique interne et politique internationale (Ian Clark). Elle oblige à reconsidérer beaucoup de concept (souveraineté, sécurité, territoire . ) et découvrir d'autres (supranationalité ou la post-souveraineté). Ici on prend en compte de nouveaux acteurs, les acteurs transnationaux (d'où le transnationalisme), l'État n'étant plus le seul acteur, il est désormais concurrencé par des acteurs non-gouvernementaux à savoir les ONG, les entreprises, les groupes divers, les individus, les médias . [...]

[...] Elle met en exergue l'interactionnisme et la multiplication des acteurs. L'analyse des RI comme les « boules de billards » (A. Wolfers) mute en une analyse des RI en « toile d'araignée » de J. Burton. Ses principaux auteurs sont J. Rosenau, B. Badie, M.C. Smouts, Luc Sindjoun. Les renouveaux théoriques prônent la recomposition des savoirs : recomposition des principes et recomposition des pratiques. [...]

[...] Ces auteurs classiques inspirent les auteurs du 20[e] S : H.J. Morgenthau (Politics among nations), Kenneth Waltz, H.Kissinger (Diplomacy), R.Aron (Paix et guerre entre les Nations) ; en s'efforçant de comprendre les préoccupations des responsables des politiques étrangères. Ils ont préféré la lucidité de l'action à une spéculation jugée idéaliste. Le réalisme, souvent accusé de bellicisme, se défend par obsession d'éviter le conflit et table pour y parvenir sur la sécurité et la dissuasion : « si tu veux la paix, prépare la guerre » (J. [...]