L'OTAN et L'Union européenne naissent à la fin du dernier conflit mondial accompagnées par toute une série d'organisations (Conseil de l'Europe, OECE, UO) dont le but commun est la pacification de l'Europe. La chute du mur de Berlin de 1989 suivi par l'implosion de l'URSS en 1991 change les rapports de force en Europe et ces deux organisations s'élargissent vers l'est. Aujourd'hui l'OTAN compte 26 Etats membres et l'Union 27, dont une partie est aussi membre de l'OTAN.
Le propos de ce travail est d'analyser le développement du degré d'autonomie dont dispose l'UE en matière de sécurité et de défense par rapport à l'OTAN. Cela sera fait du point de vue des Etats-Unis en raison de leur centralité dans le Pacte de l'Atlantique du Nord et pour la difficulté à rendre compte d'une vision unitaire européenne de la PESD (politique européenne de sécurité et de défense), étant celle-ci influencée par différents institutions, à plusieurs niveaux, notamment le Conseil européen, la présidence tournante de l'Union, les différentes positions de chaque Etat membre - divisés entre pro-atlantiste, souverainistes et neutres - et les différents groupes d'intérêts. Nous avons choisi de développer notre analyse à travers un article académique qui retrace de façon claire et efficace les étapes et les enjeux principaux de l'évolution des relations OTAN-PESD. Sur cette base de fond nous avons confronté le discours des Etats-Unis entre l'article de 1998 de son Secrétaire d'Etat, Mme Madeleine Albright et le discours du 2008 à la London School of Economics de son ambassadeur auprès de l'OTAN, Mme Victoria Nuland.
[...] Dans le respect de l'autonomie de décision et d'action de l'UE comme de l'OTAN, ce cadre prévoit les modalités d'un dialogue et de coopération lorsqu'une opération militaire de l'UE, en dehors d'un engagement de l'Alliance en tant que telle, fait appel aux moyens et capacités collectifs de l'OTAN. Il est régi par l'arrangement dit de "Berlin plus" finalisé en mars 2003 et utilisé depuis à deux reprises : EUFOR Concordia en Ancienne République yougoslave de Macédoine de mars à septembre 2003 et EUFOR Althéa en Bosnie-Herzégovine depuis décembre 2004[4]. [...]
[...] Sources Petit guide de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD), Représentation de la France auprès du Comité politique et de sécurité de l'Union européenne, Bruxelles, juillet 2005. Nous noterons que l'Union européenne, proprement dite, naît en 1992 avec le traité de Maastricht regroupant les trois communautés européennes, à savoir la CECA, la CEE et la CEEA. Dans le cadre de ce travail, cependant, nous ne ferons pas des distinctions et nous nous referons à l'Union européenne indistinctement pour la période avant et après le Traité de Maastricht. [...]
[...] 159-172. cf. http:// www.defense.gouv.fr/europe_de_la_defense/layout/set/wai/partenariats/ue_onu_ otan/ relations_ue_otan/relations_ue_otan cf. http://www.assembly- weu.org/fr/documents/sessions_ordinaires/rpt/2003/1824.html#P104_14900 Robert KAGAN, Puissance et faiblesse Commentaire, nº99, automne 2002, pp. 517-535. [...]
[...] Avec la fin de la guerre froide lors du sommet de Rome de 1991, l'OTAN redéfinit ses priorités et ses missions et lance, au sommet de Bruxelles de 1994, le concept de groupe de forces interarmées multinationales dans le but de constituer une identité européenne de sécurité et de défense (IESD). Les GFIM forment la base conceptuelle des futures opérations auxquelles participeront des pays membres et non membres de l'OTAN permettant au commandement des forces européennes d'être assemblée aux forces de l'OTAN. [...]
[...] D'un coté, les Etats-Unis ont fait preuve d'une vision plus souple et acceptent que l'UE conduite des opérations autonomes avec ses propres moyens, mais dans des situations bien précises, soit dans des zones où ils ne peuvent intervenir directement, comme au Liban, soit dans les missions de maintien de la paix (mission de Petersberg), comme actuellement en République démocratique du Congo. De l'autre côté, ils continuent à adopter l'action unilatérale, convaincus du bien-fondé de l'action préventive dès lors que leur sécurité est mise en danger. En d'autres termes, l'OTAN permet aux Etats-Unis de réserver son potentiel militaire pour sa tâche principale, à savoir les guerres de la Nation et de préparer d'autres forces pour les missions de moins haute intensité. [...]
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