Dans cette étude collective publiée sous le nom "Les nouvelles relations internationales de la politique étrangère" aux Presses de Sciences Po en 1998 et dirigée par Marie-Claude Smouts, Samy Cohen aborde la place de l'approche décisionnelle dans la politique étrangère. Il convient pour comprendre cette analyse de savoir que Samy Cohen est un critique de l'approche décisionnelle. En effet, il reconnaît que celle-ci a pointé des éléments importants du processus décisionnel, mais que, dans le même temps, elle a minimisé l'importance de certains autres, par exemple le décideur.
Loin d'être ici question d'une théorie générale ou même simplement d'une théorie sur l'organisation et la nature des acteurs dans le système international, l'analyse décisionnelle se penche sur le processus plus que sur la finalité, sur le cheminement de la décision (parler de ce que le décideur veut et de ce que finalement il obtient). Pour reprendre une phrase de Snyder que Battistella, « pour comprendre le pourquoi, il faut analyser le comment », c'est ce à quoi l'analyse décisionnelle se prête.
Qu'apporte l'analyse décisionnelle dans l'étude des décisions en politiques étrangères et dans quelle mesure trouve-t-elle à s'appliquer ?
[...] Enfin, Samy Cohen réhabilite le modèle du décideur rationnel. En effet, il réfute l'interdépendance prônée par Allison, entre la fonction exercée par un acteur et la position qu'il défend Selon Cohen, il n'y a aucun stéréotype prévisible. Un tel cas signifierait que le libre arbitraire de l'acteur n'entre pas en compte dans le processus décisionnel. Alors, faudrait- il croire que les militaires serait a priori des faucons et les dirigeants civils, des colombes évidemment non. D'après Sammy Cohen les civils se montrent souvent davantage va-t-en- guerre que les militaires, comme la fait remarquer Welch, une fois la décision prise, les militaires font pression pour élever le volume des forces engagées Pour Samy Cohen, lors du blocus de Cuba, le président Kennedy a eu un rôle bien plus important que l'affirme Allison. [...]
[...] L'idée qu'il est possible de prévoir une décision de politique étrangère, ainsi que son impact dans les relations internationales d'un Etat avec les autres, en se fondant sur le système international et national, donne une appréciation erronée et inexacte de la réalité. Quand bien même la compréhension des conditions sociales soit indispensable, si l'on souhaite définir la politique étrangère dans son ensemble, en extraire ses principaux caractères et paramètres et vouloir prédire ses effets sur une société, il est nécessaire de tenir compte de certains facteurs mis sous silence dans les différentes approches étudiées. [...]
[...] Samy Cohen, "Pouvoir, décision et rationalité dans l'analyse de la politique étrangère" Explication d'un extrait de Samy Cohen, décision, pouvoir et rationalité dans l'analyse de la politique étrangère chapitre 3 pages 75 à 98. Samy Cohen, docteur en science politique et chercheur au Centre d'études et de recherches internationales, est un défenseur du rôle de l'Etat au sein des relations internationales. Son champ d'études est axé en grande partie autour du pouvoir de l'Etat et des acteurs qui gravitent autour. [...]
[...] Au final, Sammy Cohen estime que les modèles d'Allison sont davantage des outils conceptuels de l'analyse décisionnelle que des paradigmes, car selon lui, développer une théorie à partir d'un cas unique, le cas de la crise de Cuba est dangereux et insatisfaisant. Néanmoins, Cohen concède que l'étude d'Allison a offert une alternative autre que le modèle de l'acteur rationnel. L'importance des approches cognitives et de l'opinion publique Après avoir défini l'approche décisionnelle dans l'analyse de la politique étrangère en l'écartant et la distinguant, comme nous l'avons vu, des approches rationnelles, sociétales et structuralistes entre autres, et après avoir exposé et montré les limites du paradigme développé par Allison, Samy Cohen, termine cet article en exposant l'importance grandissante qu'ont pris au sein de l'analyse décisionnelle l'approche cognitive et la prise en compte de l'opinion publique. [...]
[...] Cependant, Kennedy avait à sa disposition d'autres alternatives outre le blocus. Il aurait pu soit, entamer des procédures diplomatiques, soit envahir Cuba ou encore exécuter des frappes aériennes chirurgicales sur les armes soviétiques. Analysant la crise des missiles de Cuba, Allison reprend à son compte le programme de recherche de Snyder, Bruck et Sapin : Nous ne devrions pas nous demander quels buts rendent compte des choix d'action d'une nation, mais plutôt quels facteurs déterminent les résultats Ainsi, l'attention de l'auteur se porte sur la compréhension de l'acte décisionnel et non pas sur son explication. [...]
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