Il s'agit d'un extrait du texte du néoconservateur Robert Kagan, qui parait s'aligner sur les thèses de l'administration Bush. Toutefois notre démarche consiste à le décortiquer et l'analyser de manière critique tout en le situant dans le débat de politique étrangère américaine et dans l'étude des relations internationales pour en saisir le sens et la portée. Les éléments importants invoqués dans le texte – l'unilatéralisme, la marginalisation des institutions internationales, l'option nationaliste, le recours excessif à la puissance militaire et la stratégie américaine à l'encontre des nouvelles menaces – constituent la trame de ce commentaire. Deux idées maitresses feront l'objet des développements qui suivent. D'une part, la problématique de la puissance et de l'hégémonie américaine, d'autre part, l'exacerbation de la force pour répandre les valeurs démocratiques dans le Moyen-Orient.
Les États-Unis d'Amérique commencent à afficher ostensiblement leur puissance démesurée, que l'auteur appelle ici l‘unilatéralisme, voire une pax americana à l'égard du monde. Concomitants et surtout pour des raisons d'ordre interne (l'hostilité du Congrès pour l'ONU), les responsables américains marginalisent les organisations internationales, notamment l'ONU et l'OTAN.
[...] les États-Unis et la propension hégémonique Face aux mutations survenues dans le monde, les Américains ne pensent que la sécurité nationale ne peut être assurée, devant les préoccupations de menaces potentielles y compris le totalitarisme des Etats Voyous, que par une manifestation d'une hyper puissance. A l'exaltation de la puissance et l'unilatéralisme américain : L'auteur en parlant de l'hégémonie américaine, il fait allusion à l'attitude américaine d'après la période bipolaire. Avec la présidence de Georges W Bush, Washington a affiché une volonté hégémonique, et marque une nouvelle étape d'ascension des USA depuis le XXI siècle. [...]
[...] Comme le réaffirme l'auteur, les EU prennent prétexte de leur position dominante pour s'affranchir des contraintes internationales, en l'occurrence l'ONU et l'OTAN. Ce qui est paradoxal, c'est qu'elle-même qui a contribué à créer institutions. Dans cette situation inédite d'une Amérique unilatérale, Washington se montre prudente dans son implication dans un ordre international fondé sur la règle de l'égalité souveraine, de crainte que la coopération soit une réduction de son autonomie politique ou de sa capacité à exercer son influence. D'autant plus, et selon les adeptes du courant de Kagan, la poursuite de la politique étrangère américaine, y compris leurs relations avec les institutions internationales doit obligatoirement à un intérêt national bien défini, sinon il est inutile de s'engager sans cause. [...]
[...] Le concept de stratégie préventive qu'ils ont défendu toujours a été officialisé en septembre 2002 et mis en pratique en Irak en mars 2003. Cette inflexion marque une rupture avec les doctrines d'endiguement et de dissuasion poursuivie jusqu'alors avec constance par l'Etat américain. Ce discours sur l'axe du Mal suivi e la doctrine de la préemption a certes ces pays parias (Rogue State) et les a incités à acquérir plus vite une dissuasion nucléaire pour se prémunir et se protéger d'une intervention militaire américaine. [...]
[...] Les événements du 11 septembre ont été l'occasion d'un renforcement puissant de la tentation nationaliste aux États-Unis. Parallèlement au traumatisme du 11 septembre, le caractère aléatoire et diffus de cette attaque a renforcé le rôle de l'exécutif. En matière de politique étrangère est d'ordre de politique intérieure. Au plan de la sécurité, les USA qui ont des intérêts planétaires, doivent faire face à des menaces spécifiques qui parviennent des Etats totalitaires. Et voient leur devoir de les démocratiser pour chasser les racines du Mal (la menace terroriste). [...]
[...] Elle est réapparue, en 1917, sous la forme d'une responsabilité nationale pour sauver la démocratie en Europe : Woodrow Wilson a servi le messianisme pour une paix basée sur le droit et une Société des Nations (S.D.N.). Ce messianisme américain se poursuit après par la création des Nations unies, après la Seconde Guerre mondiale. En conclusion, la politique étrangère américaine présente, sur la longue durée, un certain nombre de lignes de force, de constantes liées à la nature même des États-Unis. Mais des variations importantes de styles et de modalités d'action, principalement dues à l'alternance entre républicains et démocrates, peuvent apparaitre. Ainsi, la mission de démocratisation remonte à l'époque de Jefferson le troisième président américain. [...]
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