Relations internationales, droit et mondialisation, Robert Charvin, ICAN International Campaign to Abolish Nuclear weapons, associations caritatives, géopolitique, enjeux géopolitiques
En pleine période de tensions internationales en Iran et en Corée du Nord, le prix Nobel de la paix 2017 a été décerné, le 6 octobre, à la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN), une coalition d'ONG. Cette reconnaissance internationale fait écho à la critique que Robert Charvin, professeur émérite de l'Université de Nice, émettait en 2000 sur l'implication croissante des organisations non gouvernementales au sein des rapports globaux (Relations internationales, droit et mondialisation : un monde à sens unique, 2000). Dans son article « Les ONG prisonnières des rapports globaux » 2, R. Charvin tente d'expliquer le plus objectivement possible la place que les ONG occupent dans l'identification des problèmes locaux, régionaux ou mondiaux, ainsi que dans leur résolution.
[...] 9 Robert Charvin, opt, cit. [...]
[...] Certains le sont, nul n'en doute, mais les meilleurs d'entre eux ne sont jamais reconnaissants. Ils sont ingrats, mécontents, indociles, ingouvernables, et c'est leur droit strict. Ils sentent que la Charité est un moyen de restitution partielle ridiculement inadéquat, ou une aumône sentimentale, presque toujours aggravée d'une impertinente indiscrétion que l'homme sentimental se permet pour diriger tyranniquement leur vie privée » (Wilde, 1891)8. [...]
[...] Relations internationales, droit et mondialisation : un monde à sens à sens unique, Les ONG prisonnières des rapports de forces globaux - Robert Charvin (2000) En pleine période de tensions internationales en Iran et en Corée du Nord, le prix Nobel de la paix 2017 a été décerné, vendredi 6 octobre, à la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN), une coalition d'ONG. Cette reconnaissance internationale fait écho à la critique que Robert Charvin, professeur émérite de l'Université de Nice, émettait en 2000 sur l'implication croissante des organisations non-gouvernementales au sein des rapports globaux (Relations internationales, droit et mondialisation : un monde à sens unique, 2000). Dans son article "Les ONG prisonnières des rapports globaux"2, R. Charvin tente d'expliquer le plus objectivement possible la place que les ONG occupent dans l'identification des problèmes locaux, régionaux ou mondiaux, ainsi que dans leur résolution. Cela l'amène à souligner l'obligation de positionnement politique et la fonction "antalgique". Dans ce commentaire, nous tâcherons de déconstruire de manière critique la façon qu'a R. Charvin de dénoncer l'action des ONG globales. D'abord, nous soulignerons son utilisation d'outils rhétoriques servant son propos, suite à quoi nous identifierons son axiome et la base théorique communiste sur laquelle il construit son argumentaire. [...]
[...] Robert Charvin, membre du parti communiste français, utilise des arguments historiques afin de convaincre son lecteur alors que ceux-ci ne font l'unanimité que dans son camp idéologique. Une lecture communiste de l'Histoire et des inégalités Très investi dans le mouvement altermondialiste, Robert Charvin a beaucoup écrit sur le socialisme et sur les inégalités Nord-Sud (Socialisme(s) (avec François Cohen), 1986, Les tiers mondes. Du Sud aux suds, 2012), et l'article ici commenté s'inscrit bien évidemment dans cette lignée. Lorsqu'il parle de la fonction "antalgique" des ONG, il en vient à souligner un paradoxe : "L'approche humanitaire tend à devenir un anti-humaniste lorsqu'elle se satisfait de limiter occasionnellement (comme en Somalie) les conséquences du sous-développement"7. Encore une fois, il s'appuie sur D. Bauman avec qui il semble partager une certaine vision des rapports humains et des inégalités mondiales. Le manque de variété des points de vues trahit malheureusement le prosélytisme trop prononcé de R. [...]
[...] 3 Ibidem 4 Ibidem 5 Ibidem Base de la doctrine communiste, l'idée selon laquelle la charité renforcerait les inégalités va à l'encontre de toute logique, et surtout contre toute observation. Elle entretient également encore une fois un imaginaire du complot comme lorsque R. Charvin évoque "ceux qui dominent le monde aujourd'hui", ou bien ceux qui favorisent "l'édification d'une société internationale néolibérale débarrassée de la régulation juridique"9. Que ce soit lorsqu'il mentionne les Khmers rouges en 1979, ou l'Afghanisation de la guerre du Golfe, R. Charvin n'oublie jamais de mentionner que la situation était contrôlable sous régime soviétique, avant de se dégrader après l'intervention des États-Unis, ou de "l'aide humanitaire entrée clandestinement"10. [...]
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