L'arrivée de François Mitterrand au pouvoir en 1981 inquiète beaucoup les Américains, notamment à cause de la présence de quatre ministres communistes dans le gouvernement Mauroy. Cependant, le Président de la République marque une certaine rupture avec ses prédécesseurs puisqu'il coupe les relations diplomatiques entre la France et l'URSS.
Le contexte international est en effet marqué par un regain de tensions entre les deux blocs avec l'invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques en 1979 et la crise des euromissiles (les Soviétiques avaient déployé des missiles SS-20 qui pouvaient atteindre les centres économiques et démographiques de l'Europe de l'Ouest, ce qui avait entraîné le déploiement des fusées américaines Pershing II, au début des années 1980).
Mais l'arrivée de Gorbatchev au pouvoir le 11 mars 1985 en URSS, après la mort de Tchernenko survenue la veille, est tournant dans les relations internationales.
Le texte que nous allons commenter se place dans ce contexte puisque c'est le discours prononcé par Mitterrand le 2 octobre 1985 lors d'un dîner offert à Gorbatchev et son épouse au cours de leur voyage officiel en France. Changement de Secrétaire général, premier voyage dans le bloc occidental, Mitterrand établit ses considérations sur les relations internationales pour tenter d'infléchir le cours des événements (comme un débriefing).
Aussi paraît-il intéressant de se demander comment Mitterrand place la France au sein des relations internationales dans ce discours.
[...] Mitterrand insiste donc sur ce qui lui paraît être important pour la réussite de ces deux événements L'espace Concernant l'espace, où a débuté la guerre des étoiles Mitterrand exprime ses craintes quant à la course à la maîtrise de ce nouveau lieu et à la nouvelle course aux armements. Il ne se place ici dans aucun camp, en rappelant un exploit de chacun des grands : le premier voyage dans l'espace du cosmonaute Gagarine le 12 avril 1961, pour l'URSS et les premiers pas sur la lune de Neil Armstrong et Buzz Aldrin le 21 juillet 1969 lors de la mission Apollo 11, pour les États-Unis. [...]
[...] Il invite l'URSS et les pays de l'Est à prendre part à la construction européenne : l'histoire et la géographie se conjuguent pour nous y inviter. (référence à Napoléon ? Et à la frontière naturelle de l'Europe = Oural = en Russie Enfin, Mitterrand place également la culture et la science comme un moyen d'aller au-delà du conflit La culture et la science Mitterrand invoque la culture comme moyen de transcender l'idéologie, d'amener à la paix : Qui dira le pouvoir des idées et du génie lorsqu'il s'agit de transcender les idéologies ? [...]
[...] Indirectement, Mitterrand invective les deux grandes puissances. Ici, il place cette thématique comme une voie médiane, commune aux deux grands et qui transcende la logique bipolaire. Il place la nécessité de la lutte contre les inégalités Nord-Sud comme une question majeure : Les pays industrialisés n'ont pas assez réalisé que la lutte contre la faim et le sous-développement était pour eux une tâche prioritaire. Néanmoins, le bilan reste mitigé à l'égard du Tiers-Monde : généreux en paroles, celles-ci ne se sont, majoritairement, pas réalisées dans les faits. [...]
[...] C'est un enjeu important pour les deux grands à l'image du discours de Kennedy devant le Congrès américain en 1961 lors duquel il exprime la volonté américaine d'aller sur la lune avant 10 ans. D'ailleurs, lors de son voyage à Paris, Gorbatchev va proposer de diminuer les armes stratégiques des deux camps, sous réserve que les États-Unis renoncent à la guerre des étoiles. Au-delà d'un appel au dialogue entre les États-Unis et l'URSS, Mitterrand exprime sa réserve concernant la logique bipolaire des relations internationales La réserve sur la politique des blocs Il critique doucement la politique des blocs en invoquant notamment le droit des peuples à disposer d'eux même ; Mitterrand est d'avis qu'il faut dépasser cette logique manichéenne le droit des peuples à disposer d'eux même Il critique indirectement le contrôle soviétique sur les démocraties populaires : nous considérons comme la base du droit des nations la non- ingérence dans les affaires d'autrui Mais c'est également une critique envers les États-Unis et leur tendance à vouloir contrôler les pays du bloc occidental. [...]
[...] C'est pourquoi, on peut dire qu'il place la France en arbitre du conflit entre les deux Grands. Mais, il n'est néanmoins pas question que la France soit uniquement passive dans les relations internationales. II- LA FRANCE, ACTEUR DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES Mitterrand affirme en effet que la France fait partie des acteurs du conflit. Il pose la France à la fois en partenaire et en opposant potentiel et il montre que celle-ci prend part aux questions majeures de la période Le rappel des relations franco-soviétiques Mitterrand fait un état des lieux des relations franco-soviétiques. [...]
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