Dans La politique américaine au Moyen-Orient, Barah Mikail expose la politique au Moyen-Orient des Etats-Unis, qui, malgré les difficultés rencontrées en Irak, continuent de menacer d'entrer en guerre contre certains pays de la région. Nombreux sont ceux qui voient dans cette politique apparemment incohérente l'expression de priorités stratégiques telles que les besoins en pétrole. Afin d'apporter un éclairage sur la question, Barah Mikail propose une mise en perspective historique de la politique américaine au Moyen-Orient, de sa formulation au XVIIIe siècle jusqu'à son application contemporaine, en passant par ses premiers pas concrets au milieu des années 1940, alors que le pétrole était déterminant dans la configuration des relations internationales.
Dans la cinquième et dernière partie, il s'interroge sur les conséquences du 11 septembre 2001 sur la politique américaine au Moyen-Orient. C'est ici que se situe l'extrait étudié, le chapitre 3, intitulé : « Le projet de « Grand Moyen-Orient », projet d'envergure ou trouvaille de circonstance ? » Il y expose les idées principales de ce projet (démocratie, réforme des moyens de transmission de la connaissance, ultralibéralisme économique), pan incontournable de la stratégie esquissée par les USA sur la scène moyen-orientale en réponse aux attentats terroristes du 11 septembre 2001, et s'interroge sur les perspectives de démocratisation du Moyen-Orient.
[...] Ce dernier est en effet pour une large part l'explication conjoncturelle aux blocages et tensions politiques au Moyen- Orient qui empêchent la démocratisation, et ainsi nuisent au développement économique et social de la région. On peut assimiler à un ethnocentrisme aveuglant cette volonté de démocratisation et de libéralisation qui néglige la réalité locale. Au prétexte que son système politique, économique et social est le meilleur de tous, les États-Unis voudraient l'étendre à tous les pays, même si la culture de ces derniers est très différente. [...]
[...] C'est ici que se situe l'extrait étudié, le chapitre intitulé : Le projet de Grand Moyen-Orient projet d'envergure ou trouvaille de circonstance ? Il y expose les idées principales de ce projet (démocratie, réforme des moyens de transmission de la connaissance, ultralibéralisme économique), pan incontournable de la stratégie esquissée par les USA sur la scène moyen- orientale en réponse aux attentats terroristes du 11 septembre 2001, et s'interroge sur les perspectives de démocratisation du Moyen-Orient. II- Abstract L'auteur, Barah Mikaïl, étudie ici dans quelle mesure la démocratisation du Moyen-Orient prônée par le projet américain Great Middle East au G8 de juin 2004, est compatible avec la réalité locale. [...]
[...] Ainsi, en voulant procéder à des réformes structurelles avant de s'attaquer à la cause conjoncturelle, mais profonde des maux de la région, les États-Unis témoignent aussi et surtout d'un empressement qui pourrait bien cacher des priorités géostratégiques. Nous l'avons vu, la démocratisation est une condition du développement économique et social. C'est pourquoi Barah Mikaïl s'attelle dans une deuxième partie à étudier plus spécialement la disposition du Great Middle East Project la concernant. Cette dernière illustre particulièrement l'ethnocentrisme et la méconnaissance des réalités locales dont font preuve les rédacteurs du projet, puisque la démocratie est un régime principalement occidental, qu'il s'agit d'imposer à des populations hétérogènes de culture orientale, donc différentes. [...]
[...] Cependant, l'auteur ne considère pas qu'il faille prendre les principes affichés par ce projet de Grand Moyen-Orient au pied de la lettre. Il y voit plutôt la volonté qu'avaient entretenue les néoconservateurs durant le premier mandat de Bush de refondre de fond en comble les perspectives politiques régionales. Ce projet lui semble aujourd'hui durablement en suspens, faute de crédibilité des Américains aux yeux de l'écrasante majorité des opinions publiques du Moyen-Orient, et surtout étant donné que les opérations démocratiques dans la région ont généré le plus souvent un succès pour des formations islamistes radicalement antiaméricaines (cf. Territoires palestiniens, Égypte, Arabie saoudite). [...]
[...] Alors que les Américains en font un projet d'envergure, voyant dans la démocratie un moyen de pacifier et développer la région, Barah Mikaïl y voit, outre la preuve d'un ethnocentrisme prononcé, une trouvaille de circonstance fondée sur des stratégies économiques et politiques sous- jacentes parmi lesquelles l'affirmation de la puissance américaine et l'enjeu pétrolier. Il défend cette thèse en soulignant que ce projet ne tient compte ni de l'hétérogénéité des peuples arabes et de leurs gouvernements, ni de la cause profonde de l'instabilité politique au Moyen- Orient, à savoir le conflit israélo-palestinien, ni de l'échec annoncé d'une instauration forcée de la démocratie. [...]
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