Entre Libye et Soudan : la fermeture d'une piste transsaharienne, Olivier Pliez, Martine Drozdz, migration soudanaise, migration subsaharienne, transport de marchandises
Olivier Pliez est un géographe de formation, Directeur de recherche au CNRS. Ses travaux portent sur les territoires et les territorialités urbains liés aux mobilités au Sahara et dans le monde arabe. Martine Drozdz est doctorante en Géographie à l'Université de Lyon -2. Spécialisée sur les mobilités sahariennes et égyptiennes, elle est aujourd'hui affectée en Égypte et au Soudan par le CEDEJ (Centre d'Études et de Documentation Économiques, Juridiques et Sociales).
[...] Ainsi, en plus d'être une terre d'émigration vers la Libye, le Soudan devient également une terre de transit : même si l'accès à la Libye par cet axe est interdit, nombreux subsahariens tentent d'accéder à la Libye par cet axe. D'après les chiffres officiels des immigrés par cet axe sont soudanais, alors qu'il devrait y avoir normalement que des Soudanais. Néanmoins, après ces vagues d'immigrations, des tensions naissent au début des années 2000 en Libye : la politique intérieure de Kadhafi et sa politique africaine sont remises en cause par l'opinion publique puisque le pays est frappé par une crise économique et des tensions sociales. [...]
[...] Ainsi, il semblerait que la vision du migrant entre deux frontières comme clandestins, comme le voient les Européens pour tout migrant non-européen, se propage au sein même de l'Afrique. [...]
[...] Dès lors, la Libye fait preuve d'une volonté de réguler les flux entrant, avec la mise en place de quotas entre autres. Si elle a fait preuve d'une volonté de régulation dès l'année 2000, son application ne se fera que deux ans plus tard : alors que celle-ci privilégie les relations diplomatiques avec l'Italie (qui considère que la population subsaharienne immigrées en Libye voudrait rejoindre l'Union européenne) plutôt qu'avec les pays régionaux, notamment à cause d'intérêts économiques (fin d'un embargo sur la vente d'armes notamment). [...]
[...] De plus, la fermeture brutale des frontières libyennes n'a fait qu'augmenter les flux de migrants clandestins. Par ce phénomène, le Soudan a été obligé par le Communauté Internationale d'accueillir les immigrés en Libye refoulés à la frontière en attendant qu'ils retournent dans leur pays d'origine. Ainsi, on voit que la question de l'immigration n'est pas un mal purement Occidentale. Alors que la majorité de la migration de l'Afrique subsaharien se fait entre les pays de cette région, les pays qui connaissent un essor se ferment aux autres pays de la région. [...]
[...] Entre Libye et Soudan : la fermeture d'une piste transsaharienne est un article d'Olivier Pliez et Martine Drozdz publié dans le Numéro 39 (Mars 2005) de la revue Autrepart (pp. 62-72) et disponible sur CAIRN. Olivier Pliez est un géographe de formation, Directeur de recherche au CNRS. Ses travaux portent sur les territoires et les territorialités urbains liés aux mobilités au Sahara et dans le monde arabe. Martine Drozdz est doctorante en Géographie à l'Université de Lyon -2. Spécialisée sur les mobilités sahariennes et égyptiennes, elle est aujourd'hui affectée en Égypte et au Soudan par le CEDEJ (Centre d'Études et de Documentation Économiques, Juridiques et Sociales). [...]
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