De la surprise à l'incertitude stratégique, deux concepts qui ont jalonné l'histoire contemporaine depuis 20 ans : la chute du mur de Berlin en 1989, l'effondrement de l'URSS, en 1991 puis les attaques du 11/09/01 perpétrées par Al Qaïda. On pourrait rajouter la surprise de la bombe pakistanaise qui n'avait pas été anticipée en 1998 et enfin la découverte d'un réacteur nucléaire en Syrie fourni par la Corée du Nord et qui a été détruit par un raid israélien en septembre 2007.
La perception des différentes menaces militaires traditionnelles s'est effacée au profit d'un sentiment selon lequel les démocraties occidentales sont désormais confrontées à des menaces à la fois polymorphes et globales. Transnationales et occultes, différentes entités étatiques et non étatiques ont démontré leur capacité à frapper au cœur de nos sociétés occidentales.
En effet le délitement ou l'absence d'Etat génère un ensemble de « violences moléculaires » ou « millimétriques » prenant la forme de trafics, actes de pirateries ou de terrorisme susceptibles de porter atteinte aux intérêts français à l'étranger. Elles opposent à nos forces armées et de sécurité une menace de type « asymétrique » usant des nouvelles technologies sans abandonner certaines postures archaïques.
La disparition de l'URSS a favorisé l'émergence de ce monde multipolaire qui rend incertain la sécurité de nos pays. D'autre part l'enkystement d'un « arc de crise vert » islamiste depuis le début des années 80, avec son aboutissement le 11 septembre, a contribué à accroître la vulnérabilité de nos systèmes de défense.
[...] En avril 2007, AQMI a mis fin à cette tradition en lançant des attentats suicides en Algérie notamment le 11 avril 2007 à Alger. Cela peut être des attentats de masse coordonnés sur un territoire donné et organisés à partir de moyens limités par une cellule locale composée de membres ré-islamisés et inconnus des Services ce qui fût le cas pour les attentats de juillet 2005 à Londres. Ces mouvements peuvent également user de la pratique des enlèvements afin de faire pression sur les gouvernements occidentaux mais également dans le seul but de monnayer leurs otages. [...]
[...] La découverte du site cache de Fordoo (prés de Qom) en septembre 2009 relance les spéculations sur l'avancée de son programme. La seconde phase du programme consistera à miniaturiser afin de l'adapter sur la tête d'un missile. Cela peut prendre de deux à quatre ans pour arriver à ce stade. En effet il existe six phases dans le processus de construction de la bombe : 1/Conversion du minerai en hexafluorure d'uranium 2/Enrichissement à d'U235 dans des centrifugeuses (Phase civile) (Nombre 3000). [...]
[...] En dernier lieu, deux scientifiques du programme pakistanais, Suleiman Assad et Muhamed Ali Mukhtar, ont entretenu des liens avec la nébuleuse al-Qaïda. Cette dernière a toujours été en quête de nouvelles technologies afin d'augmenter sa capacité de terreur. Pour rappel, Mohamed Yacine Kassab, idéologue de l'ex- FIS, déclarait dans son ouvrage L'Islam face au nouvel ordre mondial 1992 : Seul l'Islam est démuni de l'armement atomique et reste à la merci de la moindre provocation En 1998, Abou Hamza, figure des réseaux Djihadistes du londonistan affirmait lors d'un article intitulé la première épée nucléaire et paru dans la revue Al Ansar Si la guerre nucléaire est le moyen de défendre les musulmans, alors il faut la faire. [...]
[...] La victoire du Hezbollah sur Tashal en 2006 a confirmé la capacité de ces réseaux hétérogènes à frapper les armées occidentales en opposant une réponse asymétrique dont les actions terroristes constituent l'une des facettes. La guerre par procuration menée par l'Iran s'inscrit dans une volonté de s'imposer comme puissance régionale incontournable. Cette reconnaissance a pour objectif de faire pression sur la communauté internationale sur la question d'accession au statut de puissance nucléaire. Il s'agit à travers ce terrorisme d'état de convaincre que le prix à payer pour remporter la victoire est disproportionné au regard des dommages infligés. [...]
[...] La France demeure vulnérable tel est le constat du dernier Livre Blanc sur la Défense (2008)[1]. Ce dernier décline les principales menaces qui pèsent sur la France en fonction de leur probabilité d'occurrence et de l'ampleur de la crise qu'elles peuvent susciter : Attentats terroristes : probabilité forte, ampleur moyenne à sévère (risque NRBC réel)-Attaques informatiques : probabilité forte, ampleur faible à forte Menace balistique en provenance de puissances majeures ou émergentes compte tenu des portées prévisibles des missiles à l'horizon 2025 : probabilité faible à moyenne, ampleur potentiellement sévère. [...]
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