La première moitié du 20éme siècle, à la faveur des deux conflits mondiaux notamment, a vu l'irrésistible montée en puissance des États-Unis sur la scène internationale. A la fin de la seconde guerre mondiale, levant le doute quant à un possible retour à la tradition isolationniste toujours bien ancré dans certains milieux de décideurs, les États-Unis s'imposent en véritable architecte des institutions du nouvel ordre mondial. La guerre froide les a ensuite naturellement intronisés « leader du monde libre » dans l'opposition idéologique entre le bloc occidental et le bloc soviétique. La chute du mur de Berlin et la dissolution de l'empire soviétique marquent l'apogée de l'hégémonie américaine, nous sommes alors, selon l'expression consacrée de Charles Krauthammer dans « le moment unipolaire ».
Cette courte période, qui correspond à la décennie des années 1990, est caractérisée par une grande confiance, qui confine parfois à l'arrogance, affichée par les États-Unis dans leurs politiques extérieures et par un sentiment de toute puissance. Sentiment que viennent confirmer les succès militaires de la première guerre du golf et de l'intervention en Serbie qui démontrent la suprématie technologique et stratégique des États-Unis. Il ne semble alors faire nul doute que les États-Unis seront la puissance dominante du XXIe siècle tant aucun challenger, ni même aucune coalition ne paraissent en mesure de contrebalancer la domination politique, économique, militaire et culturelle des États-Unis au niveau global.
[...] En vertu de sa force l'Amérique de Kagan peut donc se permettre d'outrepasser le droit international sans conséquence majeures, de l'autre côté, il présente l'Europe comme faible et devant se réfugier derrière le droit et les institutions internationales car elle ne dispose pas de la puissance nécessaire pour faire autrement, que cela soit le résultat d'un choix ou d'une incapacité. Ainsi dans une argumentation digne du sophiste Calliclès il présente le droit international comme l'arme des faibles. Pierre Hassner, philosophe et spécialiste des relations internationales, dans États-Unis: l'empire de la force ou la force de l'empire? [...]
[...] - Entretien avec Pierre Hassner, Retour d'empire Courrier de la planète Avril-Juin 2006. [...]
[...] La vitalité démographique des États-Unis leur offre également un atout de poids comparativement aux autres pays développés. Un autre atout dont disposent les États-Unis et que pointent aussi bien Robert Kagan que Josef Joffe réside dans le fait qu'il existe encore en Amérique une culture martiale ou guerrière. Alors que les Européens seraient entrés, selon la typologie développée par Alexander Wendt, dans un système d'anarchie kantienne dans lequel les relations inter étatiques sont basées sur le droit et le moyen de la puissance n'est plus la force militaire mais celle des la norme. [...]
[...] Pour Pierre Hassner les États-Unis contemporains constituent, dans l'histoire, l'exemple le plus aboutit d'empire mondial. L'ascendant technologique, les révolutions dans le domaine de la communication et l'aptitude étatsunienne à projeter sa puissance de manière globale consacrent la domination américaine. Robert Kagan fait le constat de la puissance américaine sans même se sentir obligé de venir y apporter des preuves statistiques ou théoriques tant c'est pour lui une évidence. L'argumentation la plus complète et la plus convaincante à ce sujet est sans doute celle de Josef Joffe, qui par son approche modérée et plurifactoriel dresse un portrait difficilement réfutable de la position quasi hégémonique que les États-Unis occupent, malgré les obstacles et challenges pointés du doigt par de toujours plus nombreux commentateurs de la vie politique internationale, dans le système international contemporain. [...]
[...] Les États-Unis sur la Scène Internationale La première moitié du 20éme siècle, à la faveur des deux conflits mondiaux notamment, a vu l'irrésistible montée en puissance des États-Unis sur la scène internationale. A la fin de la seconde guerre mondiale, levant le doute quant à un possible retour à la tradition isolationniste toujours bien ancré dans certains milieux de décideurs, les États-Unis s'imposent en véritable architecte des institutions du nouvel ordre mondial. La guerre froide les a ensuite naturellement intronisés leader du monde libre dans l'opposition idéologique entre le bloc occidental et le bloc soviétique. [...]
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