Il s'agit d'un commentaire de texte sur le discours de Vladimir Poutine le 10 février 2007 à Munich.
Première partie : Une période d'entente terminée avec les Occidentaux.
Deuxième partie : Une paix garantie par le multilatéralisme et le droit international ?
[...] A l'inverse, le président Poutine affirme que la Russie n'utilise pas l'économie, et en particulier sa position dominante sur le marché de l'énergie, dans un but politique. Ainsi, l'Europe bénéficie largement du gaz et du pétrole russe indépendamment de désaccords politiques. Par ailleurs, il appelle de ses vœux un accord global avec l'Union Européenne, non seulement sur l'énergie mais également dans d'autres domaines économiques stratégiques pour le Russie, notamment l'agriculture. De manière générale, la Russie dénonce ici les manœuvres diplomatiques et économiques occidentales (très probablement avec raison, mais nie entièrement les siennes qui existent également). [...]
[...] Surtout, la Russie ne faisant pas partie de ces instances, et ayant un droit de veto au Conseil de Sécurité, elle souhaite favoriser cette instance. Par ailleurs, le président russe rappelle très rapidement que le droit international autorise les interventions militaires en cas de légitime défense, ce que la Russie peut mettre à profit. Ces interventions en cas de « légitime défense » sont un moyen pour la Russie d'intervenir lorsque les pouvoirs en place en font la demande, et donc de soutenir ses alliés, parfois contre les Occidentaux. [...]
[...] La course aux armements qui continue est également mise aux frais des américains. Ainsi, le développement d'armes stratégiques offensives russes est présenté par V. Poutine comme une réponse purement économique pour maintenir l'équilibre avec les Etats-Unis qui développent une défense anti-missile, comparable selon lui à l'Initiative de Défense Stratégique. Il s'agit d'une « réponse asymétrique » qui, dans les faits permettrait de maintenir un équilibre de destruction mutuelle assurée. Enfin, la présence de défenses anti-missiles en Europe, prétendument installés face à un risque iranien, agace également la Russie. [...]
[...] Le traité sur les forces armées conventionnelles en Europe de 1990, qui était supposé mettre fin à la guerre froide en Europe, est également évoqué lors de ce discours. Il n'est alors ratifié que par la Russie et certains de ses alliés, mais non par les membres de l'OTAN. A la suite du discours, la Russie annoncera suspendre le traité en 2007, puis en sortira formellement en 2015. Outre les traités diplomatiques, sont également dénoncées des violations d'annonces et de promesses informelles qui avaient été faites à la Russie au moment de la chute de l'URSS, sur la présence de force de l'OTAN dans les pays d'Europe orientale. [...]
[...] Sur la non-prolifération nucléaire aussi, Vladimir Poutine entend montrer que la Russie est prête à travailler de manière multilatérale. Il réaffirme que la Russie a réduit drastiquement son nombre de têtes nucléaires depuis la fin de la Guerre Froide, et salue une déclaration du ministre américain de la Défense affirmant que les EtatsUnis font de même, et qu'il ne s'agit pas de cacher des armes superflues en attendant un regain des tensions. Il propose également de créer des centres d'enrichissement d'uranium, sur le territoire russe et ailleurs, contrôlés par l'Agence Internationale pour l'Energie Atomique, de manière à contribuer au développement du nucléaire civil sans risquer qu'un pays développe un programme militaire illégal. [...]
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