Ce discours, qui exprime la ligne officielle des Nations unies, a été prononcé devant l'association américaine pour les Nations unies. Organisation à but non lucratif dédiée au renforcement de la compréhension et de l'implication de la population américaine aux idéaux et aux projets onusiens. Ce document permet de voir le bilan qu'un acteur des relations internationales fait de celles-ci, de voir comment il envisage le processus de décolonisation.
U'Thant en profite également pour attirer l'attention sur un nouvel acteur qui a émergé et qui va jouer selon lui un rôle de premier ordre : le tiers monde. Il aborde trois thèmes majeurs dans ce discours : la guerre froide, la décolonisation et les contrastes Nord/Sud. Il a été prononcé dans une période de coexistence pacifique entre les deux grands, un an après la crise de Cuba dont U'Thant a été l'un des principaux interlocuteurs. Il est directement concerné par les événements qu'il raconte et nous en propose un bilan instantané.
En quoi le discours de U'Thant propose de recentrer les questions internationales sur le continent africain, et montre que la résolution des problèmes internationaux passe par l'Afrique, que le nouvel ordre international doit se faire avec l'Afrique?
[...] A ce facteur exogène, U‘Thant en mentionne un autre, endogène cette fois-ci. Selon lui les colonies ne sont pas des facteurs de stabilité : les points de tensions sur le continent africain sont principalement localisés dans les territoires coloniaux qui progressent trop lentement vers l'autonomie (L8-9). Ainsi la décolonisation serait un facteur de stabilité mondial. L'exemple du Congo belge est un exemple flagrant : en 1955, est envisagée pour le Congo belge une décolonisation sur 30 ans. Mais jugée trop lente face à au reste de la décolonisation de l'Afrique noire, des émeutes en janvier 1959 éclatent à Léopoldville, ce qui va obliger le gouvernement belge à précipiter le processus tout en essayant de conserver d'une part une main mise sur l'économie, d'autre part sur des dirigeants politiques. [...]
[...] Il fait une mention spéciale pour l'Afrique du Sud qui continue officiellement de faire la différence entre les hommes selon la couleur et leur origine ethnique et qui a fait de cette discrimination un principe fondamental de la politique de l'Etat (L13-14) dont il est un de principal détracteur. L'Afrique du Sud dispose d'une autonomie interne depuis 1910 et elle devient complètement autonome en 1961 quand elle cesse d'être un dominion britannique. Mais il n'y a pas d'égalité entre la minorité blanche et la majorité noire. [...]
[...] Les manifestations furent réprimées dans le sang par la police. Le congrès national africain mouvement noir africain créé en 1912 fut en outre interdit. La situation continua à s'envenimer lorsque l'ANC rentra en 1961 dans la lutte armée. C'est pourquoi l'auteur déclare que les perspectives sont loin d'être réjouissantes et je ne puis considérer l'avenir de cette partie du globe avec sérénité (L14-15). A l ‘heure du discours, Nelson Mandela a été arrêté et mis en prison depuis un an, et de nombreux dirigeants de l'ANC sont appréhendés. [...]
[...] Cet handicap est un héritage du colonialisme : une croissance faible et une dépendance technologique étaient maintenues dans les colonies. Les administrations coloniales ont par ailleurs privilégié les cultures rentables, les produits tropicaux, sur les productions vivrières Ainsi, dès leur indépendance acquise, les nouveaux états doivent faire face à de nombreux problèmes économiques, à des lacunes technologiques et à un manque de produits de première nécessité. De tous ces problèmes résultent un fossé entre le Nord et le Sud (L17-18) : il y a un contraste énorme de développement entre les pays riches et les pays pauvres ; les échanges inégaux (hérités du colonialisme) creusent ce fossé avec le Nord, qui vend des produits manufacturés alors que le sud ne dispose que de matières premières. [...]
[...] L'indépendance du Congo belge à peine proclamée le 1er juillet 1960, la région minière du Katanga fait sécession. Il s'agit avant tout d'une question tribale mais également d'une question économique, les Belges étant liés aux entreprises minières. Cet exemple présente trois problèmes que doit faire face le continent africain : le problème économique, la question ethnique et l'ingérence occidentale parfois taxée de néo-colonialisme. Ainsi l'aide économique à elle seule, ne peut résoudre le problème (L20-21). C'est pourquoi les pays africains vont tenter de s'imposer sur la scène internationale. [...]
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