Le présent texte est extrait de l'ouvrage « Challenges to peacebuilding : managing spoilers during conflict resolution », dirigé par Edward Newman et Oliver Richmond et paru aux “United Nations University Press” en 2006. En outre, Marie-Joëlle Zahar est professeur au département de science politique de l'Université de Montréal et membre du groupe de recherche sur la sécurité internationale.
Ce texte a pour objet principal de traiter de la problématique du règlement des conflits dans des pays en situation de guerre civile et des conditions dans lesquelles peut émerger un processus de paix, en répertoriant les différents acteurs susceptibles d'y prendre part. En effet, en distinguant les "insiders", qui sont les parties au conflit qui ont accepté de prendre part aux négociations et qui s'y sont vus autorisées par les "custodians" (qui sont l'acteur extérieur, étranger, supposé neutre et qui va chapoter le processus de paix) des "outsiders", qui eux sont les parties au conflit qui ont souhaité rester à l'écart du processus ou qui s'y sont vus forcés par les "custodians" en raison de leur apparent manque de sincérité ou penchant trop affirmé pour la violence, Zahar nous donne le cadre de son analyse.
[...] Ces puissances ne sont pas forcément neutres et ne sont que très rarement perçues comme telles par certaines parties au conflit. Ainsi Zahar affirme- t-elle que ce type de pouvoir imposé par la puissance étrangère gardienne de la paix peut contribuer à augmenter l'insécurité des insiders, qui ne voient dès lors pas cette puissance étrangère comme une puissance neutre et gardienne de la paix Elle peut même être vue comme une troisième partie hostile Il est donc important ici de souligner que la stratégie d'instauration de la paix pour laquelle opte un custodian est cruciale : elle va déterminer le type de loyauté dont vont faire preuve les insiders à l'égard du processus de paix. [...]
[...] Ensuite, Zahar développe l'idée selon laquelle il est de plus en plus difficile pour les pays concernés de justifier, auprès de leur opinion publique, des interventions extérieures qui mettent en danger la vie de leurs concitoyens (les fameux Body bags ramenés du Vietnam, de Somalie ou d'Irak aujourd'hui, ont choqué les populations). Crettiez rappelait à ce sujet que moins une société est violente, plus elle est sensible aux différentes manifestations de la violence Cela se traduit par des stratégies de sorties de crises précoces, et par la conclusion d'accords de paix qui ne garantissent la stabilité qu'à court terme, car ils ne prévoient pas les conditions pacifiques de leur propre modification, nécessaire pour que les termes de l'accord conservent une cohérence avec les évolutions économiques, sociales, démographiques des pays en crise. [...]
[...] Understanding the violence of insiders: loyalty, custodians of peace, and the sustainability of conflict settlement”, par Marie-Joëlle Zahar Le présent texte est extrait de l'ouvrage Challenges to peacebuilding : managing spoilers during conflict resolution dirigé par Edward Newman et Oliver Richmond et paru aux “United Nations University Press” en 2006. En outre, Marie-Joëlle Zahar est professeur au département de science politique de l'Université de Montréal et membre du groupe de recherche sur la sécurité internationale. Ce texte a pour objet principal de traiter de la problématique du règlement des conflits dans des pays en situation de guerre civile et des conditions dans lesquelles peut émerger un processus de paix, en répertoriant les différents acteurs susceptibles d'y prendre part. [...]
[...] Il est important de souligner ici que les insiders ne sont pas des inconditionnels de la paix : ils choisissent cette voie, car c'est pour eux la moins coûteuse, soit parce qu'ils ne sont pas parvenus à vaincre militairement leur adversaire (Fearon parle de military stalemate soit parce qu'il leur a été garanti une place qui leur convient dans le champ de la représentation politique de l'après-accord de paix. Zahar manie d'ailleurs dans ce texte des concepts mis en place par le sociologue et économiste américain Albert Hirschman (dans exit, voice and loyalty : further reflections and a survey of recent contributions et principalement celui de loyauté. [...]
[...] Mais il existe selon l'auteure au moins deux autres raisons qui expliquent la reprise d'un conflit après l'engagement de pourparlers de paix : la première souligne la difficulté qui réside dans la logique même de l'engagement en faveur d'un processus de paix, tandis que la deuxième vient rappeler la responsabilité que peuvent porter les custodians eux-mêmes dans les échecs des processus de paix. Tout d'abord, faisons état de ce qui est appelé dans le texte le problème de l'engagement : il est propre à tout pays en situation de crise qui voit s'affronter plusieurs parties voulant accaparer le pouvoir. [...]
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