Commentaire de texte, conférence de presse, Charles De Gaulle, 23 juillet 1964, ordre mondial de Yalta, nouvelles évolutions mondiales, Europe européenne
« Je parlerai de l'Europe telle qu'elle doit être, c'est à dire européenne et non américaine. L'Europe qu'ils voudraient faire, ils en feraient cadeau aux Américains. Je leur démontrerai qu'il y a les partisans de l'Europe, et les partisans du protectorat. Alors, je suis pour l'Europe, je ne suis pas pour le protectorat. » Ainsi s'exprimait de Gaulle, dans le Salon doré de l'Élysée, le 23 juin 1964, face à Alain Peyrefitte.
Leader de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale, puis chef du gouvernement provisoire à la Libération, avant de devenir le premier Président de la Ve République française en 1958, Charles de Gaulle, né en 1890 à Lille, est une figure majeure de l'histoire française du XXe siècle. Passionné par l'histoire française et la France elle-même, « le général » a, tout au long de ses écrits et de ses actions défendu ce qu'il appelait une « certaine idée de la France », fondé en grande partie sur la poursuite de la « grandeur française », que seules son indépendance et la conservation de sa souveraineté nationale pouvaient garantir.
[...] Les bombardements ont réduit en cendres de nombreuses villes allemandes (Dresde, Cologne, Berlin ) ou polonaises (Varsovie). Londres a subi la guerre aérienne à outrance et des centaines de milliers de logements ont été détruits. En France, on ne compte plus les villes martyres (Le Havre, Brest Une grande partie des canaux, des infrastructures portuaires, des ponts, des voies ferrées sont hors d'usage. De nombreux civils sont sans-abri. Par exemple, pour le cas de la France, ce sont 200 gares sur 300 qui sont inutilisables d'immeubles détruits, et seulement km sur km de chemin de fer qui restent opérationnels. [...]
[...] Ensemble, ils posent les principes du neutralisme actif autrement dit le refus de l'adhésion à l'un ou l'autre des deux blocs, et le rejet du néocolonialisme, autrement dit le remplacement d'un asservissement politique par un asservissement économique. Ce sont pas moins de vingt-cinq pays qui se réunissent ensuite, en 1961 à Belgrade sous la présidence des trois leaders de Brioni, autour de ce principe de neutralisme actif. Prenant acte de ces transformations, de Gaulle voit dans l'affirmation du tiers-monde un signe supplémentaire de l'effritement de la logique des blocs, qui ne répond plus à la situation nouvelle (l.29- 30). [...]
[...] La demande d'adhésion est formulée le 31 juillet 1961. Les négociations débutent en octobre 1961 et, au printemps 1962, l'adhésion de la Grande-Bretagne semble acquise. Mais J.F. Kennedy et son grand dessein atlantique renversent pourtant l'ordre des choses : sa proposition d'un partenariat entre l'Europe naissante et les États-Unis, au-delà d'une simple association commerciale, recueille un écho favorable chez les États membres de la CEE, à l'exception du général de Gaulle. Sa méfiance est encore renforcée par le renoncement britannique à leur indépendance atomique militaire. [...]
[...] Ce traité fixe les objectifs d'une coopération accrue entre l'Allemagne et la France dans les domaines des relations internationales, de la défense et de l'éducation. Sur le plan politique, il établit un programme pour l'organisation de sommets militaires ou intergouvernementaux, afin de soutenir une coopération dans de nombreux domaines notamment les Affaires Étrangères et la Défense. Le lien personnel entre les deux hommes d'État a joué un rôle décisif dans la conclusion de cet accord, dix-huit ans seulement après la chute du nazisme. [...]
[...] On s'arrange avec Rolls-Royce, on s'arrange avec Pratt et Whitney, et on leur achète leurs moteurs. Les Anglais et les Américains trouvent ça très bien ! Mais pendant ce temps-là, nous ne faisons jamais de moteurs, nous nous plaçons dans leur dépendance. Ce refus de ce que de Gaulle considère comme une ingérence américaine a aussi des répercussions concrètes dans la façon d'aborder les questions européennes qui surviennent dans les années 60. En effet se pose dès 1961 la question de l'adhésion de la Grand-Bretagne à la Communauté Economique Européenne (CEE). [...]
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