"Des goûts et des couleurs, on ne discute pas". Cet adage populaire rappelle la subjectivité que l'on prête à tout jugement lorsque celui-ci concerne la chose perçue. D'un individu à l'autre en effet, l'appréciation d'une sensation peut varier, de sorte qu'il ne semble pas exister de réalité objective sur laquelle s'accorder.
[...] A partir de 2002, elle incorpore le principe d'une aide publique au développement sélective et ciblée afin de réduire efficacement la pauvreté. Ce principe de sélectivité relégitime l'aide au développement et rend responsable les PVD eux-mêmes et non l'institution internationale de l'échec de cette politique. Par la suite, elle développe une série d'indicateurs pour mesurer la bonne gouvernance et la qualité des institutions des Etats dans le monde. La prise en compte de la dimension politique et des institutions par la Banque Mondiale apparaît au grand jour en 2000 et fait suite à l'influence de son ancien économiste en chef Stiglitz. [...]
[...] Puis, elle prône en 1997 l'intégration commerciale et sur le rôle de l'Etat (qui se voit ainsi réhabilité après deux décennies de rejet). Enfin en 2008, elle défend le rôle joué par l'agriculture alors qu'elle fut négligée durant plus de 20 ans. Toutefois, malgré ces évolutions dans le discours et la pensée de cette institution de Washington, le décalage perdure du point de vue de l'application pratique de ses recommandations Les années 90 marquent ainsi une crise de légitimité de la part de la Banque Mondiale. D'une part, les Programmes d'Ajustement Structurels ont échoué à réduire la pauvreté, à améliorer le développement. [...]
[...] La Banque Mondiale critique également à cette époque le phénomène de corruption, généralisé dans la plupart des Pays en Voie de Développement. Toutefois, derrière ce nouveau discours, il s'agit pour l'institution de défendre une stratégie de développement basée sur le tout marché incorporant des institutions de qualité. A travers ces diverses évolutions et en particulier au cours de la décennie 2000, l'institution de Washington semblerait a priori être sur la voix du changement ; toutefois, il ne s'agit pas de réformes en profondeur. [...]
[...] Toutefois, malgré les changements opérés, la Banque Mondiale souffre toujours de contradictions, ce qui amènent Cling et al. (2011) à proposer les transformations futures de cette institution de Washington. Tout d'abord, la Banque Mondiale fait preuve de difficultés à se réformer pour deux raisons majeures. D'une part, elle souffre de contradictions inhérentes aux trois missions qu'elle joue simultanément en tant que « banque d'affaires » (i.e octroyer des financements aux pays en difficulté), « banque de développement » (i.e lutter contre la pauvreté) et « banque de savoirs » (i.e concevoir des politiques de développement). [...]
[...] Depuis sa naissance, la Banque Mondiale a évolué en matière de domaine d'intervention. Elle était ainsi focalisée à ses débuts dans le financement des investissements des pays en développement en matière d'infrastructures (routes, barrages), laissant de côté les secteurs sociaux (éducation, santé) et de l'agriculture, dont la rentabilité et le remboursement étaient incertains. Toutefois, avec la création en 1960 de l'Agence Internationale pour le Développement qui octroie des prêts à taux réduits pour les pays les moins avancées, la Banque Mondiale élargit alors ses financements à d'autres secteurs publics (éducation, santé, logement, eau . [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture