La thèse de Huntington exposé dans un article de 1993, puis un essai de 1997 (Clash of civilisations) commence par remettre en question le mythe de l'occidentalisation et de la civilisation universelle. En effet, l'idée répandue que la mondialisation réduirait les distances aussi bien physiques que culturelles est une illusion selon Huntington. Internet n'a pas rétréci le monde : de vastes espaces (Afrique, Asie) restent à l'écart des « autoroutes de l'information » (Al Gore).
De même les produits culturels et modes de vie occidentaux et plus particulièrement américain font l'objet de réinterprétation (exemple : Titanic en Chine est perçu comme l'image de la lutte de classes au début du XXe siècle en Occident), ce qui démontre bien qu'il n'y a pas de culture globale commune réelle. Les autres indicateurs d'une éventuelle civilisation universelle sont aussi : l'anglais n'est pas une langue universelle, mais une simple "lingua franca" sans signification culturelle pour tous, il n'existe pas de religion unique, enfin la modernité n'est pas facteur commun tant la diversité des régimes, niveaux de développement caractérisent les pays du monde.
[...] Si la théorie de Huntington a pris une signification particulière après les attentats islamistes du 11 septembre 2001 à New York, il semble pourtant que le choc des civilisations demeure une explication simplifiée, voire simpliste, des relations internationales. C'Est-ce qu'a montré la seconde partie de l'exposé. Le monde d'aujourd'hui tend malgré tout vers une uniformisation culturelle (socle commun de représentations après des siècles de colonisation). Les modèles économiques (exemple de la stratégie Macdonald reprise par une société de fast-food philippin) sont aussi vecteur d'harmonisation des pratiques culturelles et sociales. Les soi-disant conflit de civilisation (guerre en Irak.) sont souvent et avant tout des conflits d'intérêts (économiques.). [...]
[...] Le 11 septembre 2001, attentats de Londres en juillet 2005, les guerres en Afghanistan, en Irak, l'affaire des caricatures de Mahomet semble confirmer l'idée d'un antagonisme profond entre Occident et monde islamique. Cependant, il faut rappeler que des accords de coopération, d'échanges existent (USA-Arabie Saoudite). Enfin, les guerres américaines au Moyen Orient peuvent aussi être interprétées comme des conflits d'intérêts (économiques : pétrole et gaz). Les stratégies de mobilisation de chacun des deux camps reposent cependant sur des principes religieux ou idéologiques (démocratie ) - le critère religieux est-il suffisant pour définir une civilisation ? [...]
[...] : chiisme et sunnisme - la thèse de Huntington rend-elle invalide celle de Fukuyama ? Si Huntington contredit l'idée de Fukuyama d'un monde finalement en paix. Le choc des civilisations n'empêche pas l'extension de la démocratie, même imposée (Irak, Afghanistan.) - un oubli : le commerce et les diasporas ? Dans un monde en mouvement, la thèse de Huntington semble ne pas prendre assez en compte les flux aussi bien économiques (commerce, capital ) qu'humains (tourisme, diaspora, migrations du travail ) qui tendent à unifier la planète en créant des interdépendances. [...]
[...] Huntington découpe le monde en 9 civilisations menées par des États phares : Occidentale (USA, France-Allemagne), Orthodoxe (Russie), Latino- Américaine, Chinoise, Indienne, Japonaise, Africaine, islamique (Iran, Turquie, Arabie Saoudite, Indonésie). Huntington dégage les grandes tendances qui caractérisent le monde de ces dernières décennies et de celles à venir : déclin de l'Occident, montée en puissance des civilisations chinoises (croissance économique renforce les idéaux et modèle culturel) et islamiques ( forte croissance démographique et résurgence de l'Islam). Ces grandes tendances permettent à Huntington de modéliser les relations internationales passées et futures qui s'articuleront autour d'un double antagonisme : Occident-Chine et Occident- Monde Islamique. [...]
[...] Le choc des civilisations, Huntington : une fiction ou une réalité ? L'exposé s'articule en deux parties : la présentation de la thèse de Huntington puis sa confrontation au monde réel, aux relations internationales. La thèse de Huntington exposé dans un article de 1993, puis un essai de 1997 (Clash of civilisations) commence par remettre en question le mythe de l'occidentalisation et de la civilisation universelle. En effet, l'idée répandue que la mondialisation réduirait les distances aussi bien physiques que culturelles est une illusion selon Huntington. [...]
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