Le 7 mars 1999, le chef de la diplomatie chinoise Tang Jiaxuan dressait un vaste tour d'horizon de la politique extérieure de la Chine (1 milliard 200 millions d'habitants, 9 560 000 km2) largement dominée par l'avenir de ses délicates relations avec les Etats Unis et la question de Taiwan (23 millions d'habitants, 35 966 km2), appelée de nouveau le 11 février à se réunifier avec la Chine. L'histoire de l'île de Formose est en effet liée à celle du continent. En 1945, après une période d'occupation japonaise, Taiwan peuplée dès le XVIè siècle par des Chinois originaires de la province côtière du Fujian, redevient province chinoise. Mais depuis 1949 Taiwan et la Chine sont de nouveau séparés. Cette année-là, les nationalistes chinois menés par Tchang Kaï-chek se réfugient sur l'île et fondent la République de Chine (RDC), espérant de là reconquérir le continent. Au même moment, les communistes instaurent à Pékin la République populaire de Chine (RPC) et étendent leur régime sur tout le continent. Pendant toute la guerre froide, Taïwan, allié aux Etats Unis, se retrouve dans le bloc politique opposé au continent communiste. Bien que séparés par moins de trois kilomètres de mer au niveau de l'île de Quermoy, tous leurs contacts directs, aériens, téléphoniques et postaux, sont interrompus et plusieurs affrontements sporadiques ont eu lieu autour des îles du détroit, la tension atteignant même son apogée lors de la crise des missiles en 1996. Cependant, depuis le début des années 1980, Pékin, qui se considère comme seul dépositaire de la souveraineté, propose une réunification négociée à Taiwan, la «province rebelle». Mais le climat politique et social ayant fortement évolué dans l'île au cours des dernières années, les Taiwanais, dont le gouvernement s'est démocratisé très rapidement depuis la fin des années 1980, souhaitent aujourd'hui le maintien du statu quo. Les échanges commerciaux et culturels se multiplient. Taiwan est actuellement le premier investisseur sur le continent. Sur le plan international, le président Lee Teng-hui, Taiwanais de souche, tente en vain depuis plusieurs années de faire admettre la République de Chine - le nom officiel de Taiwan ? aux Nations Unies.
Après avoir rappelé certaines des caractéristiques du développement de la Chine et de Taïwan et de l'interaction de leurs économies, on s'attardera sur la difficile question de la réunification
[...] Relations internationales, (print.1995), p. 23-37. - Mengin, Françoise. Trajectoires chinoises. Paris - Relations Chine-Taiwan. Security dialogue, (1996-12), vol p. 449-484. [...]
[...] Ce projet nationaliste de réunification, ce mythe, a constitué le fondement même du régime de Tchang Kaï-chek et de la dictature du Guomindang. Les nationalistes ont en réalité réinventé une culture chinoise tradititionnelle, dont l'île de Taïwan devait devenir conservatoire» face aux «errements communistes» sur le continent. Cela s'est exprimé par la diffusion sans partage de la langue et de la culture chinoise (généralisation du mandarin rebaptisé langue nationale, accent mis sur l'enseignement de la Chine impériale), par le culte des héros «républicains anticommunistes» de la «grande terre». [...]
[...] Le dernier appel de la Chine à la réunification avec Taiwan le 11 février 1999, s'est ainsi accompagné du renforcement de son arsenal de missiles pointés sur l'île. Quant à Taiwan, où l'on assiste à l'émergence d'une nation taiwanaise, la majorité de la classe politique, comme la population, mesure les risques de l'aventure indépendantiste et préfère le statu quo. La «province rebelle» qui prétend toujours user d'un drapeau et d'un hymne nationaux, ne se reconnaît absolument pas dans le gouvernement de Pékin. [...]
[...] Un système de contrats fut ainsi mis en place entre les familles et les services d'achat de l'Etat. Cette liberté, alliée à l'apparition de surplus, favorise la renaissance des marchés ruraux. L'ouverture de débouchés extérieurs rémunérateurs a incité les paysans à se spécialiser et la balance commerciale agricole s'est améliorée. Les réformes ont cependant été beaucoup plus limitées dans l'industrie, même si l'artisanat et le petit commerce ont été légalisés, même si depuis 1979, les usines d'Etat peuvent conserver une partie de leur profit et si la propriété privée vient juste d'être reconnue comme «importante» pour l'économie. [...]
[...] Normalisation qui peut être le préalable à la réunification. Cependant seuls des Taiwanais, selon de récentes enquêtes, se prononcent pour cette dernière. ( la volonté de réunification chinoise La position stratégique de Taiwan au centre de la mer de Chine (réservoir d'hydrocarbures), où sa position permet de contrôler les accès vers le Japon au Nord, les détroits indonésiens et l'archipel convoité des Spratley au Sud, tandis que la côte orientale de l'île s'ouvre sur le pacifique Nord, de même que sa proximité avec le continent et la communauté de culture qu'elle partage avec lui permettent de mieux comprendre pourquoi la Chine populaire est tant attachée à la réunification et pourquoi elle s'oppose systématiquement à la coexistence de deux Chine. [...]
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