La bombe au service des Occidentaux, Claude Delmas, armement nucléaire, guerre froide, coalition occidentale, 1949
Claude Delmas nous invite à considérer l'année 1949 comme une année charnière dans les relations internationales. En effet, la Chine de Mao Tse Toung bascule dans le communisme. Il s'agit alors d'un nouvel allié de taille pour l'URSS. Dans la même année, on assiste à la fin du blocus de Berlin, et à la création de deux États distincts, la RDA (République démocratique allemande) et la RFA (République fédérale d'Allemagne) qui atteste davantage d'un monde séparé en deux. Il est aussi question d'un événement important, la création de l'OTAN, qui prend forme avec le traité de Washington du 4 avril 1949. Douze démocraties occidentales signent le traité de l'Atlantique nord pour faire face à la menace soviétique. Le traité précise que tous les signataires s'engagent à se porter secours en cas d'attaque contre l'un ou l'autre d'entre eux. Il s'agit alors d'une organisation défensive. Les Américains entrent dans une alliance permanente avec le continent européen en vue d'éviter la soviétisation de l'Europe occidentale. En 1949, l'Europe et le monde paraissent de plus en plus nettement s'organiser autour de deux pôles de puissance. Jusqu'alors, le rapport de force était caractérisé par le fait que les États-Unis détenaient l'arme atomique. La question nucléaire va introduire une nouvelle variable qui va rythmer les politiques de défenses et les préoccupations Les États-Unis, qui jusqu'alors étaient les seuls détenteurs de l'arme atomique, se voient concurrencer par l'URSS. En effet, en 1949, l'URSS annonce faire les premiers essais de Bombe A. Cette première explosion soviétique va annoncer la mise en place dans les années suivantes d'un véritable arsenal nucléaire qui va renforcer sa puissance, mais aussi le regard que l'on va porter sur elle. Il n'est donc plus possible pour les États-Unis de mener une politique de dissuasion totale.
[...] Cette nouvelle acquisition va affecter les formes de défense de l'Europe, d'engagement, mais aussi, et surtout la politique de l'OTAN. Cela va impacter la manière d'envisager la défense, de la concrétiser dans des politiques, de l'appréhender au sein de la guerre. Dans quelles mesures la nouvelle donne nucléaire qui apparaît en 1949 impose-t-elle un bouleversement de la stratégie de défense de la coalition occidentale ? I/La nécessité d'une stratégie de guerre inédite A/Le combat conventionnel, stratégie caduque qui ne permet plus l'équilibre des forces Nous allons voir que la tactique et la mise en forme de l'appareil militaire conventionnel est remis en cause. [...]
[...] De plus, elles apparaissent difficiles à mettre en œuvre dans un système comme l'OTAN ou il aurait fallu un consensus dans l'action collective. Beaucoup plus évident de mettre cela en œuvre au niveau de l'URSS. L'éventualité suivant laquelle l'OTAN pourrait prendre l'initiative de la guerre, a été rejetée comme contraire aux principes de l'Alliance. La guerre ne peut être que la conséquence d'une agression communiste. L'URSS avait l'avantage des forces conventionnelles, ils avaient donc aussi l'arme nucléaire et avaient aussi l'avantage au niveau de l'initiative de l'attaque, de la surprise. [...]
[...] Le fait nucléaire va impliquer des réactions politiques, mais ces derniese, au vu de la vitesse des événements, ne prendront pas forcément dans la pratique. Néanmoins, la prise en compte de l'armement nucléaire bouleverse les notions traditionnelles de guerre et de sécurité. Elle a rendu secondaire, au moins pour un temps, les combats conventionnels et amènent à s'interroger sur les moyens nouveaux consacrés à rétablir un nouvel équilibre des force. Elle a bel et bien amenée des changements dans la stratégie défensive de l'Europe et dans la tactique à mettre en œuvre, stratégie qui nous l'avons vu est loin d'être immuable. [...]
[...] Cela participe aussi à changer les idées qui étaient perçues comme acquises sur les formes, les moyens utilisés dans la guerre. A l'archétype de la première et de la Seconde Guerre mondiale s'ajoute la guerre froide qui emprunte des stratégies nouvelles. Ce nouveau concept de défense instaure un climat de tension permanent, mais il permet surtout de réinstaurer un équilibre des forces par l'armement nucléaire. Nous allons maintenant envisager de manière concrète comment devait s'organiser la stratégie défensive de l'OTAN au vu de ces nouveaux paramètres et nous verrons que le fait nucléaire a été important au point de s'affirmer pleinement et de rythmer les politiques en vigueur. [...]
[...] Elle a donc été envisagée au moment ou se déroulait les pourparlers du groupe de travail de l'OTAN. Elle se positionne exactement dans la même lignée de compensation de la supériorité conventionnelle de l'URSS par la menace directe de représailles nucléaire. On aperçoit donc une adaptation de la politique et des stratégies de défense en fonction du fait nucléaire et des événements. A partir de 1957, la pensée stratégique américaine va encore évoluer en fonction de certains événements. Le 1er octobre 1957, grâce au lancement du premier satellite artificiel Spoutnik les Soviétiques montrent aux Américains qu'ils sont capables de lancer des missiles intercontinentaux, et donc d'atteindre leur territoire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture