Barack Obama, discours à l'université du Caire, 4 juin 2009, politique étrangère américaine, espoir d'un monde meilleur et en paix, Maison-Blanche, Moyen-Orient
Le texte étudié ici est un extrait d'un discours prononcé par Barack Hussein Obama le 4 juin 2009 à l'université du Caire. Avec ce propos, le tout nouvel occupant de la Maison-Blanche, politicien démocrate et premier président noir des États-Unis d'Amérique s'adresse à l'ensemble du Moyen-Orient et au monde musulman en général, mais présente également à la face du monde un réel discours programme de sa politique étrangère au Moyen-Orient, pour la paix et la sécurité dans la région, réelle source de conflit pour le monde entier. Même s'il ne développe concrètement aucun point il aborde toutes les questions qui se posent dans la région du nucléaire iranien aux interventions américaines en cours en passant par le conflit israélo-palestinien ou la démocratie. Dans un contexte post-Bush (unilatéralisme de l'invasion en Irak, guerre acharnée contre le terrorisme international et ''l'Axe du mal'') Obama s'adonne à un réel discours d'ouverture, d'ailleurs intitulé ''Un nouveau départ''. Interrompu à 37 reprises par des applaudissements et même par un ''Barack Obama we love you'' lancé par un membre de l'assistance, ce discours semble avoir eu une bonne réception par ses destinataires bien qu'il ne s'agisse pas d'une simple ouverture sans contrepartie attendue, ni d'une rupture totale avec la ligne de politique étrangère américaine au Moyen-Orient.
[...] Même si il reconnaît la difficulté de surmonter la méfiance, Obama veut s'asseoir à une table et négocier, mais encore une fois, la réciprocité est inéluctable. Il insiste sur la base d'un respect mutuel Obama confirme ainsi sa disposition à dialoguer avec les États voyous qu'il affichait déjà dans son discours inaugural, mais ce toujours à condition de réciprocité : A ceux qui s'accrochent au pouvoir par la corruption, la tromperie, et la mise au pas des dissidents, sachez que vous êtes du mauvais côté de l'histoire, mais que nous vous tendrons la main si vous êtes prêts à déserrer le poing. [...]
[...] Israël reçoit chaque année près de 3 milliards de dollars d'aide militaire de la part des Etats-Unis. Un peu plus d'un an auparavant, en mai 2008, George W. Bush déclarait devant la Knesset La population d'Israël n'est peut-être que d'un peu plus de 7 million mais quand vous faites face à la terreur et au mal, vous êtes 307 millions parce que l'Amérique est à vos côtés Avec Obama, ce lien reste ''immuable'' et il est évident que maintenir la supériorité stratégique de cet allié fondamental au Moyen-Orient reste une priorité pour l'administration Obama. [...]
[...] Un nouveau départ en somme, en collaboration avec les partenaires moyen-orientaux. Il est évident que la rupture avec Bush, et l'ouverture à l'Est, s'opèrent également sur d'autres sujets précis comme la question israélo-palestinienne ou celle du nucléaire, mais celles-ci seront développés ensuite et la question de l'ingérence impérialiste autour de l'intervention irakienne semble le mieux symboliser cette rupture en terme de politique étrangère. En effet, l'arrivée d'Obama au pouvoir marque également un changement radical dans les manières de faire la guerre, mais aussi d'exercer l'influence américaine à l'international. [...]
[...] Il tend ouvertement sa main vers le monde arabo-musulman qui ne doit plus s'opposer radicalement et dans la rivalité aux Americains tout comme ces derniers ne doivent plus s'opposer à eux. Il insiste sur ''l'intérêt et le respect mutuel'' car ''l'Amérique et l'Islam ne s'excluent pas'' et ''n'ont pas lieu de se faire concurrence''. Il doivent au contraire s'unir pour la paix et la sécurité. Il veut estomper le clivage que Bush opérait systématiquement dans sa ''guerre contre la terreur'' et Zaki Laïdi le repère encore une fois dans la rhétorique des deux présidents. [...]
[...] L'accent est ainsi mis sur des actions civiles et des projets de développement tout en poursuivant le state-building entamé notamment quant à la formation des forces nécessaires à un monopole de la violence légitime efficient. La première condition aux lendemains pacifiés et meilleurs que le président Obama fait entrevoir est que la main qu'il tend soit saisie et que les efforts consentis soit répartis. On relève cela particulièrement concernant deux questions phares de la géopolitique du Moyen-Orient : le conflit israélo-palestinien et le nucléaire iranien. [...]
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