A l'été 2002, une organisation d'opposants iraniens révèle lors d'une conférence de presse à Londres l'existence d'un programme nucléaire secret en Iran (notamment l'existence des sites de Natanz et d'Arak). Surpris par l'annonce, Téhéran est contraint de reconnaître les faits.
Quid des programmes iraniens avant 2002 ?
Au printemps 2003, des inspections poussées de l'AIEA sont montées, qui permettent de vérifier certains des faits. Un premier rapport de novembre 2003 est accablant. Deux autres rapports, en automne 2004 et 2005 le seront encore plus. Ils permettent de prouver un certain nombre de violations délibérées de l'accord de garantie, avec de nombreuses activités non déclarées. Sont ainsi prouvés :
- un programme d'enrichissement de l'uranium au laser, absurdité économique pour un programme civil
- la possession de béryllium et de polonium 210
- l'acquisition auprès du réseau du professeur Kahn de la technique d'usinage et de moulage de l'uranium métal en demi-sphères, dont la seule utilité connue est militaire.
- L'achat, plus globalement, de nombreux outils (centrifugeuses, etc.) au marché noir, et au prix fort, plutôt que sur le marché libre.
Le plus étonnant est cette obsession iranienne pour le contrôle du cycle du combustible, alors même que leur unique centrale, celle de Boucheir, dispose de combustible pour 10 ans (contrat de 2005) fourni par les russes. Par ailleurs, même s'ils parvenaient à produire leur propre combustible, il ne serait compatible avec la centrale qu'à condition que les russes leur fournissent les codes nécessaires, ce qu'ils n'ont pas l'intention de faire. Il ressort donc que l'Iran n'ai aucune raison objective de vouloir enrichir lui même son uranium à des fins civiles…
[...] - 31 août 2006 : rapport du DG de l'AIEA qui confirme que l'Iran ne se trouve pas en conformité avec la résolution 1696 : l'Iran n'a pas suspendu ses activités liées à l'enrichissement ; il ne coopère pas de manière satisfaisante avec l'Agence ; il ne fournit pas la transparence nécessaire. De nouvelles questions sont relevées par l'Agence, en particulier de nouvelles contaminations d'uranium hautement enrichi. - 23 décembre 2006 : adoption par la CSNU de sanctions (résolution 1737) Bibliographie - Dossier "ADM et sécurité internationale". In: Questions internationales, 13 (mai-juin 2005). - Delpech, Thérèse. Trois européens à Téhéran (suite et fin?). [...]
[...] On peut donc faire pression sur les iraniens pour qu'ils changent leurs projets, et il est même souhaitable de le faire pour soutenir les modérés qui ne veulent pas de la bombe. L'Iran ne peut se permettre des sanctions économiques qui brideraient son développement (250000 jeunes par an sur le marché du travail faut de la croissance ! Pour Thérèse Delpech, il faut dans un premier temps imposer un embargo sur les pièces détachées, particulièrement nécessaires à l'Iran, et sur le pétrole raffiné de l'essence raffiné consommée en Iran vient de l'extérieur). [...]
[...] - Poursuivre dans la voie du compromis. Autre option stérile, car le gouvernement iranien a prouvé par deux fois qu'il entubait les négociateurs pour travailler en cachette en plus le compromis aurait pour effet nécessaire d'autoriser l'Iran à enrichir sur son sol, ce qui est un jeu de duppe, dans la mesure où l'Iran n'a que faire d'uranium enrichi pour autre chose que pour des bombes Mais l'Iran cherche à pousser dans cette voie, notamment auprès des Etats-Unis (je calme le jeu en Irak et au Liban, et vous me foutez la paix). [...]
[...] - Des événements sont venu plaider pour un durcissement de la réponse internationale : radicalisation du régime iranien avec l'élection en 2005 d'Ahmadinejad, qui appelle à la destruction d'Israël, modernisation du missile Shahab 3 La remise en service de l'usine d'enrichissement de Natanz en janvier 2006 a sonné la fin des illusions et de la récré, et le transfert du dossier au CSNU. Fin mars 2006, nous avons appris que l'assemblage de centrifugeuses à Natanz était plus rapide que prévu, ce qui devrait permettre à l'Iran de disposer d'uranium de qualité militaire dès 2008, voire fin Que faire pour freiner le programme iranien ? Quatre approches sont envisageables : - ne rien faire. [...]
[...] - 10 novembre 2003 : l'Iran s'engage par écrit et annonce qu'il suspend toutes ses activités d'enrichissement. L'AIEA reconnaît qu'actuellement, il n'y a pas de preuves que l'Iran met au point l'arme nucléaire ce que réfutent les Etats-Unis. - 18 décembre 2003 - Signature à Vienne par l'Iran du protocole additionnel au TNP. - 14-17 juin 2004 - Réunion à Vienne du Conseil des gouverneurs de l'AIEA : résolution soulignant les omissions de l'Iran dans ses déclarations sur son programme nucléaire. [...]
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