Ce travail de thèse cible essentiellement les questions relatives aux effets de l'instabilité socio-politique et de conflits internes sur l'offre et la demande d'éducation. Il présente au préalable une analyse comparative qui indique que les pays pour lesquels le développement de l'éducation a été remarquable, sont ceux qui ont bénéficié de la paix civile.
[...] Tout cela dépend des relations entre les systèmes politiques et les systèmes scolaires. En effet, l'école remplit outre ses fonctions d'enseignement et d'éducation, une fonction d'appareil idéologique de l'Etat dominant (L. Althusser, 1976) : il est seul en dehors de la famille, à pouvoir disposer des enfants dès le plus jeune âge et ce, pendant des journées entières et durant de longues années, et à leur inculper l'idéologie des classes dominantes. Ainsi, dans les pays dirigés par des Etats autoritaires, caractéristique de la plupart des pays d'Afrique, le système scolaire fonctionne à l'instar des autres institutions, incorporant les pratiques de clientélisme, de corruption, de propagande, faisant souvent recours à la violence. [...]
[...] W. Schultz, J. Mincer et G. Becker, avaient montré que l'investissement dans l'éducation était rentable. A partir des années 60, d'autres économistes tels que Denison, Carre-Dubois- Malinvaud, Bowman et Anderson, ont confirmé cette thèse en démontrant avec les données des pays développés, notamment les Etats- Unis et la France, que l'effet direct de l'éducation est non seulement positif, mais il est plus ou moins considérable sur la croissance économique, en fonction des spécificités socio-économiques du pays ou de la région. [...]
[...] Notons que certains pays comme le Cameroun et le Togo, ont connu une histoire coloniale particulière avec un régime de pays sous mandat puis sous tutelle, marquée par une présence successive des colonisateurs allemands, anglais et français. Cette phase était entachée de suspicion ou de méfiance à l'égard de l'école que nombreuses familles rejetaient pour l'avoir considérée comme un élément de destruction des valeurs ancestrales. Les administrations coloniales qui s'appuyaient sur les chefferies traditionnelles pour gouverner, ont dû imposer aux notables et chefs coutumiers de scolariser leurs enfants. [...]
[...] Il n'est pas dans notre ambition d'étudier toutes les conséquences de ces événements de troubles sur le système éducatif centrafricain, mais d'analyser uniquement les principaux facteurs et les niveaux de l'offre et de la demande d'éducation qui auraient été affectés par les troubles durant la décennie 90, entraînant une détérioration notable et une baisse remarquable de la couverture du système éducatif. Ensuite, nous essayerons de proposer des orientations de nouvelles politiques plus appropriées aux circonstances post-conflit, à savoir la mise en place des programmes d'éducation d'urgence et de reconstruction, et l'instauration d'un système d'éducation palliatif doté d'une certaine autonomie et moins sensible aux divers troubles sociaux. Mais au préalable, nous tenterons de cerner l'intérêt du sujet en termes d'analyse plus globale des problèmes de développement de l'éducation en Afrique subsaharienne plus particulièrement. [...]
[...] En conséquence, les établissements scolaires se multipliaient. Par ailleurs, pour se préparer à cet heureux événement et couvrir les besoins en cadres moyens et supérieurs qui en découleront, une politique de bourses accordées aux stagiaires administratifs était mise en place par les Etats africains et soutenue par la métropole, en complément des bourses d'enseignement supérieur. Il convient de souligner qu'à côté de l'enseignement public, l'enseignement privé qui existait déjà en Afrique noire, plus particulièrement dans certaines colonies où l'action des missions était importante : Sénégal, Togo, Dahomey, Cameroun, etc., se développait. [...]
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