La maltraitance à enfant n'est pas un phénomène récent, mais celui-ci gagne actuellement du terrain du fait de la prise de conscience de ce problème, du déliement des langues, de la médiatisation de certaines affaires et de l'élaboration de textes législatifs (comme la convention des droits de l'enfant adoptée le 20 novembre 1989) qui ont transformé notre perception. Les signalements d'enfants en danger ont augmenté de 16 % entre 1995 et 1998 (passant de 58 000 à 77 000 enfants en danger, ceci comptabilisant les enfants maltraités et les enfants à risque)(1).
Tout d'abord on pourrait se demander ce qu'est un enfant maltraité. Il existe plusieurs définitions :
Selon la commission Jacques BARROT (1988), ce sont "des enfants victimes, de la part de leurs parents ou d'adultes en ayant la garde, soit de brutalités volontaires, soit d'une absence intentionnelle de soins entraînant des lésions physiques ou des troubles de l'état général.
On y inclut également les enfants victimes de comportements plus difficiles à mettre en évidence, car ne laissant pas de traces physiques : brutalités mieux contrôlées, comportements sadiques, manifestations de rejet, de mépris, d'abandon affectif, exigences éducatives disproportionnées... Leur retentissement sur le développement psychoaffectif de l'enfant peut être aussi grave que celui des sévices corporels".
[...] Ainsi, ce que les parents refusent est expulsé chez l'enfant, ce qui constitue leur Non-Moi, comme nous l'avons vu précédemment, le patient est alors défini par son identité négative. La fonction d'appropriation amène les parents à déposséder l'enfant de ce qui leur procure du plaisir : l'enfant est dépouillé de son propre désir d'où ce sentiment de vide, de mort de tout le désir propre du patient qui mettrait en danger l'objet de l'identification. Le mode de transmission de l'histoire est lié au mode de dire et de non-dire des parents. [...]
[...] - L'article 19 de la Convention Internationale des droits de l'enfant (20 novembre 1989) désigne la maltraitance comme "toute forme de violences, d'atteinte et de brutalités physiques et mentales, d'abandon ou de négligences, de mauvais traitements ou d'exploitation, y compris la violence sexuelle[ . - Pour l'ODAS (Observatoire Décentralisé de l'Action Sociale, 1993), un enfant maltraité est "celui qui est victime de violences physiques, cruauté mentale, abus sexuels, négligences lourdes ayant des conséquences graves sur son développement physique et psychologique"(2). [...]
[...] En effet, "un enfant ne parvient pas à admettre que ses parents l'ont mal aimé, voire maltraité ou ont abusé de lui. Nous abritons toujours en nous l'amour, l'estime de nos parents qui nous permettent d'affronter avec confiance les épreuves de la vie" (SUPINO-VITERBO V p. 76) (27). L'enfant cherche à préserver l'image du parent, il s'attache à lui parce qu'il ne veut malgré tout pas le perdre. Alors s'en suit un clivage où "le parent nourricier reste et le bourreau plus ou moins incestueux s'éclipse. [...]
[...] La répétition trangénérationnelle dans la maltraitance intrafamiliale à enfants Sommaire 1. Introduction 1. Champ 2. Problématique et hypothèse 2. Constitution du psychisme 1. Surmoi "précoce" : conception kleinienne 2. Surmoi "œdipien" : conception freudienne 3. Télescopage des générations et narcissisme 3. Conséquences de la maltraitance 1. Identification à l'agresseur 2. [...]
[...] Ainsi, lors d'une nouvelle parentalité, il y a résurgence du traumatisme et "ce sont vraisemblablement les forces de cette culpabilité égarée cette fois-ci rassemblées en un formidable potentiel destructeur qui poussent le nouveau parent à perpétuer la violence en une identification à l'agresseur dont la figure est exclusivement bonne et essentiellement différée" (21). Alors, l'agresseur intériorisé réapparaît. "Si l'enfant s'identifie au parent agresseur, devenu adulte, il aura le même comportement à l'égard de ses enfants" (SUPINO-VITERBO V p. 168) (27). C'est ainsi que la violence engendre la violence et que l'on rencontre une répétition d'une génération à l'autre des mauvais traitements. "Le parent violent a été jadis un enfant victime et ne peut séparer la violence du rôle parental" (SUPINO-VITERBO V p. 169) (27). [...]
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