Quelles stratégies de coopération pour favoriser l’implantation du relais parental sur la commune du Blanc Mesnil dans l’articulation des politiques départementales de prévention et la politique sociale municipale ?

Résumé du document

La conduite de projet de création d'un relais parental au Blanc Mesnil induira la mobilisation d'un réseau institutionnel en partie repérable de par les compétences de chacun en matière de politique de la famille et de protection de l'enfance. Mais s'agissant d'une structure sociale à compétence non liée, facultative, elle ne peut émaner que d'une volonté commune des institutions de sortir d'une conception restrictive de leurs compétences, en acceptant un pilotage multi partenarial du projet et en « jouant le jeu », d'un engagement continuel, dès le constat d'un éventuel consensus sur l'existence d'un besoin et de la pertinence de la réponse, jusqu'à la gestion, en passant par la définition des missions précises de la structure, de ses moyens, de ses sources de financement.

Extraits

[...] Ici, un énoncé serait « la ville manque d'une structure de soutien à la parentalité dont les partenaires soulignent la nécessité » . Le traducteur » formule une question qui sert de motif au rassemblement des acteurs, qui en venant envisagent déjà la possibilité de coopérer et forment réseau, et pourquoi pas, aussi vite que possible, une entité inter organisations, préfigurant l'architecture, pourquoi pas, d'une future gouvernance du relais parental. Le traducteur doit être légitime pour l'ensemble du réseau, sous peine d'échec de ce moment de consolidation, la question de départ elle-même disparaissant de l'horizon des acteurs. [...]

[...] « Culture et "effet sociétal" », Revue française de sociologie pp. 599-614. VOIZOT Bernard, Les petits groupes, des lieux pour penser les pratiques psychanalytiques dans la société », Revue française de psychanalyse, 2011/4 (Vol. p. [...]

[...] Ces acteurs, caractérisés par le sociologue, sont donc placés face à une situation ; celle des besoins de soutiens à la parenté sur la commune du Blanc Mesnil et l'émergence d'un projet de réponse, à travers le concept de relais parental. Le rôle du sociologue est ainsi de clarifier cette situation, de préciser le contexte (histoire, construction des institutions dans le champ concerné), en relation avec les évènements qui l'ont affectée, qu'ils soient politiques, légaux, qu'il s'agisse d'évènements propres au champ des politiques sociales (par exemple échec d'un projet précédent). [...]

[...] C'est à partir de ce système d'action que les enjeux de la conduite de projet de relais peuvent être dégagés, les points d'appui et les moyens mobilisables, et aussi les zones grises, la fameuse « incertitude » soulignée par Michel Crozier, qui sera ou non investie par certains acteurs. Les possibles résistances au projet seront soulignées. Le sociologue, ainsi, défriche un terrain. Il rend visible un espace, celui où pourrait exister un partenariat nouveau. C'est ici que le paradigme de la « traduction », élaboré notamment par Michel Callon entre en jeu. [...]

[...] Enfin, soulignons un enjeu difficile mais certainement essentiel. Une des théoriciennes de cette sociologie de l'acteur réseau, Madeleine Akrich, s'est interrogée sur le rôle des utilisateurs, des usagers, dans l'innovation sociale. Il paraît évident qu'un relais parental repose sur la démarche volontaire de la famille, sa demande d'appui, sa recherche de solutions, sa volonté, donc, de transformer la relation parent/enfant. Il paraît ainsi difficile d'objectiver un besoin de structure sans considérer les familles comme un acteur dans la définition même du projet. [...]