Passage matériel, territoires occupés, délimitation des territoires, zones de neutralité, rites de passage, pays civilisés, frontières, civilisations
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Aujourd'hui, dans la plupart des pays civilisés, le passage d'un pays à l'autre est libre et les frontières ont disparu. En effet, dans les régions civilisées, les frontières n'existent plus que sur les cartes.
Pour autant, il ne faut pas remonter loin dans le temps pour constater que le passage « d'un pays à l'autre et, à l'intérieur de chaque pays, d'une province à l'autre, auparavant même d'un domaine seigneurial à un autre » faisait l'objet de certaines formalités. Ces formalités pouvaient être de diverses natures : politique, juridique, économique et même magico-religieux. L'auteur s'attarde sur l'élément magico-religieux dans ce chapitre. À l'époque, plusieurs civilisations connaissaient et reconnaissaient le magico-religieux qui empiétait sur l'ensemble de la société.
[...] Ces formalités pouvaient être de diverses natures : politique, juridique, économique et même magico-religieux. L'auteur s'attarde sur l'élément magico-religieux dans ce chapitre. À l'époque, plusieurs civilisations connaissaient et reconnaissaient le magico-religieux qui empiétait sur l'ensemble de la société. Dans les sociétés ou tribus demi-civilisées, la délimitation des territoires occupés peut s'expliquait par des accidents naturels comme une pierre, un rocher, une rivière ou un lac. Mais dans ce cas, cette borne naturelle peut revêtir un caractère sacré et donc son franchissement sans autorisation peut entraîner des « sanctions surnaturelles ». [...]
[...] Il est intéressant de noter qu'il existe une différence entre la porte principale, qui fait souvent l'objet d'un rite particulier, et les autres portes. C'est ce qui explique que les voleurs préfèrent ne pas rentrer par la porte principale, de ne pas faire sortir un cadavre par la porte principale, etc. Il s'agit ainsi de conserver et de préserver le passage sacré de la porte principale. Toutefois, dans certains territoires et par exemple en Russie, plusieurs seuils de la maison font l'objet d'un rite particulier. [...]
[...] L'auteur évoque plusieurs exemples de cérémonies de passage matériel. Par exemple, à Sparte, lorsqu'un roi partait en campagne de guerre, il devait faire un sacrifice à Zeus et si les destins étaient favorables alors un `porte-feu' prenait du feu de l'autel et se portait en tête de l'armée. Une fois l'armée arrivée à la frontière, le roi de Sparte procédait à un nouveau sacrifice et, de nouveau, si les destins étaient favorables alors le passage de la frontière pouvait s'effectuer. [...]
[...] Mais progressivement ces zones « neutres' ont disparu. Ces zones de passage ont pourtant joué un rôle majeur à certaines époques reculées comme dans la Grèce antique, où elles étaient ou bien des lieux de commerce ou bien des lieux de combat. Encore une fois, les demi-civilisés ont aussi adopté cette pratique et connaissent également des zones relativement neutres entre deux territoires. Ce sont des zones comme le désert ou la forêt vierge qui sont sacrées pour les habitants des deux territoires entourant la dite-zone, alors que chacun de ces 2 territoires n'est sacré que pour ceux qui y habitent. [...]
[...] Il y a donc une interdiction magico-religieuse de pénétrer sur ces territoires délimités par des murs ou statues dans le monde civilisé et par des « moyens plus simples » dans le monde demi-civilisé. De la même façon que les murs dans le monde classique ne sont pas présents tout le long de la frontière, mais seulement là où il y a du passage ou des croisements, les demi-civilisés installent ces signes uniquement à certains endroits de de passage. Aujourd'hui, les pays civilisés se touchent, même au niveau des frontières. Autrefois, entre deux espaces distincts, il existait des zones de neutralité. [...]
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