Conflits du travail, syndicalisme, institutionnalisation des conflits, grève, travailleurs
Quels sont les acteurs, les enjeux et les formes des conflits du travail aujourd'hui ?
Depuis les années 1970, on constate une diminution globale des jours de grève passant de 3 à 4 millions de journées non travaillées par an à moins d'un million actuellement.
Toutefois, des conflits apparaissent irrégulièrement et peuvent se révéler très durs comme en 1995, ou bien retomber à un bas niveau comme sur la période de croissance 1997-2001.
Ces conflits sont en général plus locaux (au niveau d'un établissement) et portent sur des nouveaux objets.
[...] Ils ont donc un double rôle de gestion et de revendication qui peut révéler des contradictions. Par exemple, comment s'affirmer solidaire des chômeurs quand on diminue leurs prestations pour équilibrer les comptes de l'assurance-chômage ? On appelle institutionnalisation des conflits, le processus historique désignant l'émergence d'un ensemble de procédures organisées permettant la résolution des conflits. A l'issue de ce mouvement, les salariés apparaissent comme une composante légale du système de gestion politique. Ils ne sont plus une menace comme au 19ième siècle où l'armée n'hésitait pas à tirer sur les grévistes. [...]
[...] Les raisons du déclin des conflits du travail Le déclin des conflits du travail peut s'expliquer de différentes façons. D'une manière générale, les acteurs traditionnels des conflits du travail sont remis en cause : les syndicats et la classe n'apparaissent plus comme les acteurs centraux qui unifient les différentes protestations. Le contexte politique fait du capitalisme l'horizon indépassable des sociétés modernes. Il n'y a pas d'alternative crédible. Les syndicats traditionnels défendent mal les salariés des PME, les précaires et les chômeurs. [...]
[...] La crise du syndicalisme Depuis une trentaine d'années, en France, le syndicalisme connaît une grande désaffection : alors que le taux de syndicalisation (proportion de salariés syndiqués en était relativement stable des années 1950 aux débuts des années 1970 autour de 17% de salariés, il plonge après 1975 pour atteindre en 2005. La France est le pays où le taux de syndicalisme est le plus bas d'Europe. De plus, les salariés syndiqués sont surtout présents dans la fonction publique. Si l'on ne comptabilisait que les salariés syndiqués du secteur privé, les chiffres seraient encore plus bas. [...]
[...] Pourtant, aujourd'hui en France, le syndicalisme connaît une crise qui peut s'expliquer par les transformations du monde du travail et de la société. Cette crise n'est pas sans effet sur le salariat. L'institutionnalisation des conflits Au cours de l'Histoire, les relations de travail ont été progressivement réglementées : la grève n'est plus reconnue comme un délit en 1864, la liberté d'association des salariés (reconnaissance syndicale) est tolérée en 1884. En 1946, la Constitution consacre le droit de grève comme une liberté fondamentale. [...]
[...] Plus largement, le droit du travail encadre les contrats (âge minimum, durée du travail) et pacifie les relations sociales. Au 20ième siècle, pour la première fois dans l'Histoire, le statut de salarié bénéficie de protections et de droits sociaux. Par ailleurs, les négociations entre syndicats de salariés et organisations d'employeurs (on parle de partenaires sociaux) vont devenir régulières et encadrer les conflits. Elles se matérialisent dans les conventions collectives (reconnues et étendues par les lois de et 1950) qui sont des accords durables au niveau d'une branche en fixant les conditions d'emploi, les grilles salariales et les garanties diverses des salariés. [...]
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