il est intéressant de s'interroger sur l'évolution de la consommation en Europe et dans le monde au cours des dernières décennies.
Si la consommation reste une action de base de l'économie, les modes et lieux de consommation ont fortement évolué (I). Il n'en reste pas moins que son évolution est très largement conditionnée à la richesse disponible, notamment pour les ménages, mais également à des traits culturels et générationnels dans le rapport qu'entretiennent les agents économiques à l'acte de consommation (II).
[...] En effet, cette consommation, même sans utilité concrète (la consommation résidant dans l'achat d'un bien et non pas dans son utilisation effective), est comptabilisée comme productrice de richesse. Cette consommation intérieure est aujourd'hui et depuis une quarantaine d'années, le principal moteur de l'économie européenne. Elle s'appuie sur la présence, au sein de ces économies, d'une classe moyenne et populaire dont la propension marginale à consommer est élevée. Ainsi, en France, près de 60% de la croissance est due à la consommation. Cette part est croissante depuis près de deux décennies et se fait, en grande partie, au détriment de l'épargne. [...]
[...] Enfin, notons que la consommation varie également au cours de la vie. Les classes d'âges les plus jeunes, de par leur besoin de s'équiper mais également par leur consommation plus fortes de services liés aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, ont une propension marginale à consommer plus forte que les séniors. Cette tendance est cependant en train de s'inverser avec le baby-boom qui voit arriver dans la catégorie des séniors des personnes disposant d'un capital important (appelée la silver-economy) permettant la satisfaction d'un niveau de consommation plus élevé notamment d'un meilleur état de santé favorisant la consommation de plus de biens et de services (sport, voyages, etc.) A titre de conclusion, il est possible de constater que de nombreux éléments expliquent les variations de la consommation des ménages. [...]
[...] Comment évolue la consommation ? La question de l'évolution de la consommation interroge sur plusieurs éléments, principalement micro-économiques, qui touchent aux arbitrages des agents économiques quant à leurs choix de consommation, mais également d'épargne au regard d'une quantité de monnaie ou de valeurs échangeables mis à leur disposition. La consommation est aujourd'hui considérée comme le principal moteur économique des économies développées, notamment dans la mesure où celles-ci sont parvenues à développer, au sein de leur population, une classe moyenne disposant de revenus suffisants qui permettent aux entreprises de trouver des débouchées pour des produits de consommation ne relevant pas des besoins primaires (logement, nourriture, habillement de base). [...]
[...] Parallèlement, la création de nouveaux besoins et de nouvelles offres a généré une augmentation des charges de consommation « fixes » des ménages, notamment de par l'ajout au panier du consommateur moyen de l'ensemble des services et abonnements liés aux nouvelles technologies, notamment les forfaits téléphoniques mais également Internet. Cependant, il est intéressant de constater que les modalités et les lieux de consommation ont changé au cours de la dernière décennie. L'émergence d'Internet et de productions de biens et de services dématérialisés a continué à réduire la part de la consommation de biens par cette même classe moyenne au profit d'une plus grande consommation de services. [...]
[...] Cependant, et parallèlement, il est intéressant de constater que malgré ces changements importants dans les modes de consommation, les grandes tendances micro-économiques n'ont que peu varié et continuent d'expliquer les grandes tendances de la consommation. Ainsi, la propension marginale à consommer, mais également l'évolution de la consommation de services s'explique toujours par des déterminants forts tels que le revenu disponible. Ainsi, la propension marginale à consommer continue-t-elle d'être forte chez les ménages disposant de moins de ressources tandis que cette propension est plus faible chez les ménages disposant de plus de ressources. [...]
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