Spécisme, éthique, antispécisme, traditions éthiques, courant de philosophie, animaux
Cette revue de littérature concerne le "spécisme" et "antispécisme" ainsi que d'autres concepts pertinents comme les mouvements de protection des animaux, "Libération animale" par Peter Singer.
Le spécisme est un courant de philosophie éthique visant à remettre en cause la légitimité d'une domination de l'homme sur les autres animaux. Ce qui est critiqué c'est la pertinence d'un critère moral : l'appartenance à l'espèce humaine permettrait, seule, d'établir une supériorité sur les autres animaux. Il s'agit donc, en se penchant sur la question éthique du spécisme, de procéder à un questionnement métaéthique, car c'est bien les limites de la communauté morale qu'il s'agit d'interroger, de critiquer et, éventuellement, de redessiner.
[...] Dès lors, ce qu'entend protéger Tom Regan, ce n'est pas l'intérêt du plus grand nombre mais les individus eux-mêmes. Si l'on compare les êtres sensibles à des tasses : l'utilitarisme prend en compte les liquides qu'il y a dans la tasse (les expériences positives ou négatives de l'individu) et opère des calculs sur ces quantités de liquide alors qu'un penseur des droits prend en compte la tasse elle-même indépendamment de ce qu'elle contient. Cette protection, comme celle des droits de l'homme, doit être inaliénable. [...]
[...] Pour simplifier le raisonnement en réalité plus complexe de Kant on peut formuler sa condition ainsi : autrui n'a de valeur morale à mes yeux que s'il peut accorder de la valeur morale à autrui. En clair, seuls les agents moraux (ceux qui peuvent agir moralement) sont des patients moraux (ceux envers lesquels on doit se comporter moralement). On a affaire à une stricte circularité. La raison est simple : ce que valorise Kant c'est l'humanité. Or notre humanité tient à cette capacité morale. L'humain, seul, peut agir moralement. [...]
[...] On a vu aussi des grands singes sauver des oiseaux. Mais l'homme est l'être qui, grâce à ses capacités cérébrales, peut étendre son imagination plus loin et faire preuve d'une plus grande compassion. Or si le critère de considérabilité morale avancé est la souffrance, pourquoi ne donne-t-il pas lieu à une considération identique pour les hommes et pour les animaux ? En effet, le pathocentrisme conduit, philosophiquement, à un égalitarisme strict pour la simple raison que les souffrances se valent. [...]
[...] Il faut la faire reposer sur des principes rigides. Si l'on reprend le dilemme du tramway et que l'on décide, en bon utilitariste, de pousser cet homme massif pour arrêter le tramway en pensant sacrifier une vie pour en sauver peut-être qu'en réalité, la personne que l'on condamne venait de découvrir un antidote dont il avait le secret et qui aurait sauvé, dans un avenir très proche, des milliers de vie. Il faudrait, en fait, une omniscience divine pour faire une telle économie conséquentialiste afin de supprimer l'écart entre conséquences attendues et conséquences réelles. [...]
[...] (Aristote, La politique, 2). L'ontologie d'Aristote est alors la suivante : tous les êtres vivants sont habités par une âme, c'est-à-dire un principe de mouvement mais il existe plusieurs âmes, plusieurs "souffles de vie". Selon une lecture aristotélicienne en effet, les végétaux sont doués d'une âme nutritive permettant de croître et d'engendrer, les animaux sont doués d'une âme nutritive et d'une âme sensitive et les hommes sont doués d'une âme nutritive, sensitive et intellective, faculté qu'on définit par le logos et que lui seul possède. [...]
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