Henri Lefebvre, David Harvey, autonomie, responsabilité, capitalisme, Etats-unis, France, communauté, émancipation, classes populaires, mouvements, Action individuelle, effets d'agrégation et changement social, politiques, politiques urbaines, urbanisation, DALV Droit à la ville, quartier populaire
Les principes de l'autogestion nourrissent de plus en plus les luttes menées au sein des quartiers populaires, qu'ils soient nourris par les concepts du community organizing et de l'empowerment développés aux États-Unis, ou qu'ils s'appuient sur des usages du droit initiés par les collectifs immigrés en France dès les années 1980. Dans cette partie, on montrera comment les luttes menées directement par les concerné.e.s peuvent avoir une dimension émancipatrice.
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En France, la notion de community organizing est de plus en plus mobilisée dans les quartiers populaires depuis la fin des années 2000, d'abord par des collectifs comme « Stop le contrôle au faciès » ou l'Alliance citoyenne, puis dans des contextes de plus en plus professionnalisés, ce qui pose la question de la place des militants professionnels par rapport à celles et ceux dont il est censé représenter la parole. Quel que soit leur rapport aux institutions publiques, de nombreuses associations des quartiers populaires partagent le constat que la parole doit venir des concernés avant tout.
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L'établissement de « cliniques juridiques », directement auprès des justiciables, répond en partie à ce problème. Le concept vient des grandes facultés de droit américaines dans les années 1960 et 1970. Il s'agit de mettre localement en lien des étudiants et professionnels de la justice avec des habitants.
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Les initiatives locales sont cruciales, car on peut considérer que les villes sont les gardiennes des droits fondamentaux, comme l'affirme Leilani Fahra, rapporteur spécial des Nations Unies. Même si les grandes organisations internationales comme l'ONU persistent à s'adresser généralement plus aux Etats qu'aux municipalités ou à la société civile, les villes ont la place de choix dans la lutte contre les inégalités, car elles sont l'échelon où se joue la question du logement qui cristallise beaucoup des problèmes de notre société actuelle, marquée par le retour des rentiers.
[...] Il peut s'agir aussi pour les associations de mobiliser le plus grand nombre d'échelons juridiques possibles. Le collectif Non au CDG express, s'est transformé en association, justement afin d'engager un recours devant le Conseil d'Etat, mais il a aussi saisi les tribunaux administratifs, et les autorités européennes dans sa lutte contre la nouvelle ligne Charles de Gaulle Express qui doit être construite dans le cadre du Grand Paris. Didier Le Reste, président de l'association, présente le projet comme « ségrégatif » et « discriminatoire », car « sans arrêt de la gare de l'Est à l'aéroport de Roissy, il va traverser les départements notamment de Seine-Saint-Denis et de Seine et Marne sans s'arrêter. [...]
[...] En plus de ces actions sur les discriminations, l'association en a engagé d'autres « sur le plan environnemental ». « Le problème c'est que quand vous entendez sur la place publique tout un tas de discours lénifiants, dithyrambique, sur la lutte contre le réchauffement climatique et l'idée de réduire la place des principaux émetteurs de gaz à effet de serre ; notamment le transport routier qui prend sa part à hauteur de mais quels sont les actes derrière. Par exemple aujourd'hui on est en train de réduire la place du train sur le territoire, on ferme les gars, les guichets, les boutiques SNCF, on supprime des emplois on veut réduire la consistance des circulations TGV. [...]
[...] On va voir que cette autonomisation n'est possible que si on ancre le droit dans les réalités locales. L'autonomisation des habitant.e.s par l'affirmation de leurs droits Empowerment par le droit L'empowerment par le droit est devenu un élément clé des politiques de développement. Aujourd'hui plus de 1400 organisations à travers le monde se consacrent au legal empowerment. Cela peut prendre la forme de permanences juridiques, de médiation ou de mobilisations pour supporter un recours au contentieux. Comme tous les concepts repris institutionnellement, l'empowerment par le droit peut se comprendre de deux manières, l'une mainstream et l'autre plus radicale. [...]
[...] Le label « Plus sans ascenseur ». On sait qu'il y a des matériaux qui sont pas adaptés à l'utilisation et à la fréquence d'utilisation des locataires. Donc on voudra en fait avoir un droit de regard sur les pièces qui seront installées, pas sur la marque des pièces, parce qu'on s'en fiche, on veut pas être dans les problèmes de concurrence, mais sur les pièces et les références des pièces. On voudrait parler aussi du stockage, parce qu'il y a des problèmes de stockage. [...]
[...] Et en fait, bon, on les remet dans des conditions d'autant plus dangereuses en les rejetant à la rue. » La violence des expulsions des habitants des squats et des bidonville, qui ont lieu rappelons-le en moyenne à la fréquence d'un jour sur deux, est telle que Marion Fillonneau raconte la situation d'une famille dont l'enfant « dès qu'il voit quelqu'un en uniforme s'urine dessus, parce que l'uniforme est associé à la peur des expulsions au petit matin, à la violence des . [...]
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