La transmission des valeurs à l'école fait aujourd'hui partie intégrante de la fonction sociale de l'école et de sa mission. A ce titre, la dimension idéologique de l'école dans la formation des générations prend ici une nouvelle dimension dans la mesure où cette transmission de valeur l'éloigne d'une simple fonction d'instruction publique pour l'orienter vers une définition plus large, rendue explicite par la notion « d'éducation nationale ».
Cette capacité à affecter à l'école la transmission des valeurs en plus, voire parfois avant, la transmission du savoir explicite ainsi son rôle dans la construction de la nation mais également, dans une perspective plus moderne dans la constitution d'un « vivre ensemble » aux contours flous mais vecteur d'une tolérance souvent salvatrice pour préserver la paix sociale. Cette fonction est cependant aujourd'hui remise en question à la fois par la volonté de recentrer la fonction de l'école sur le savoir mais également par une résistance croissante de la population à toute autorité morale, particulièrement si celle-ci est laïque. Cette résistance, sanitaire dans la volonté affichée de l'école de former des citoyens, interroge cependant sur la question de la pertinence de la fonction de transmission des valeurs de l'école mais également sur la potentielle concurrence entre la transmission de savoirs et la transmission de valeurs.
[...] C'est justement cette nécessité de l'intégration de ces valeurs qui constitue le « plébiscite de tous les jours » et qui, dans une nation démocratique, justifie l'emploi d'une morale au sein de l'école. C'est également cette construction qui permet de justifier de l'expérimentation de la légitimité du professeur car émanant de ces institutions jugées légitimes et dont les objectifs sont l'intérêt général. La question de la neutralité philosophique de l'école : le subtil équilibre entre enseignement moral et savoir qu'il convient d'appliquer concrètement. [...]
[...] Cette solution nécessite cependant une identification précise des raisons exactes de l'ostracisation de l'élève concerné et notamment : Les motifs culturels ou ethniques Les motifs sociaux Les motifs physiques La bonne identification du motif permettra ainsi de souligner certains aspects moraux au cours des heures consacrées à l'éducations civique et morale tout en faisant le lien entre ces grands principes tels qu'appliqués dans les textes fondateurs du modèle républicain et les applications très concrètes dans l'espace de l'école. Par ailleurs, la question de la légitimité de l'école à inculquer doit également intégrer certaines considérations et notamment le fait que la classe n'est pas un espace démocratique puisque le maitre responsable de la classe n'est pas élu par les élèves, ni par leurs parents et ni par ses collègues. Il est recruté par l'état en fonction de son mérite et de ses compétences pour remplir une mission d'éducation qui est d'enseigner les programmes nationaux entre autre. [...]
[...] Un exercice efficace en ce sens pourrait ainsi permettre une modification structurelle du comportement de la classe dans son ensemble envers cet élève. [...]
[...] Ces valeurs sont la liberté, l'égalité, la fraternité, la laïcité, la solidarité, l'esprit de justice, le respect et l'absence de toutes formes de discrimination. Ces valeurs, jugées positives et nécessaires à la construction d'une société démocratique et jugée plus juste, restent les fondements Ainsi, l'école peut apparaître comme un espace d'apprentissage de ces valeurs sous plusieurs angles et à différents degrés. Ainsi, comme le précise Ruwen Ogien, dans l'école démocratique il est légitime d'instaurer une instruction civique, dont l'objectif est de nous apprendre le fonctionnement des institutions politiques et les règles du vivre ensemble. [...]
[...] Les effets particulièrement positifs de cet alignement des considérations morales entre professeurs et parents, en montrant la pleine complémentarité, particulièrement pour les enfants issus de l'immigration. Enfin, si l'élève est rejeté et fait l'objet d'un phénomène dit de « bouc émissaire », il peut sembler pertinent d'attirer l'attention de la classe sur ce concept et notamment sur son caractère profondément injuste. La capacité, par des mises en situation de faire ressentir à chacun la difficulté de cette posture et son incompatibilité avec les valeurs morales « naturelles » véhiculées par l'école pourrait notamment permettre d'ancrer dans une situation vécue des principes et des effets parfois difficiles à évaluer seulement au travers du prisme de la compréhension intellectuelle. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture