Les progrès de la science permettent aujourd'hui de réaliser un nombre croissant d'opérations impliquant la manipulation de produits organiques vivant appartenant ou ayant appartenu à un individu. Cette question de la propriété du corps de chacun n'est pas nouvelle, et a pris, dès le moyen âge, une importance législative concrète avec l'interdiction, dans les textes de loi canonique de l'époque du suicide
[...] Exposé : les questions éthiques relatives au don d'organe Les progrès de la science permettent aujourd'hui de réaliser un nombre croissant d'opérations impliquant la manipulation de produits organiques vivant appartenant ou ayant appartenu à un individu. Cette question de la propriété du corps de chacun n'est pas nouvelle, et a pris, dès le moyen âge, une importance législative concrète avec l'interdiction, dans les textes de loi canonique de l'époque du suicide. Plus récemment et en France, la propriété de son propre corps est une capacité qui est refusée à chacun. [...]
[...] On le voit, la mise en place de critères suppose, dès lors une hiérarchisation des vies et la mise en place d'une grille d'évaluation de la valeur d'une vie humaine qui n'est pas sans interroger sur les valeurs et dilemmes moraux que pose nécessairement ce type de méthode. Cet équilibre, aussi appelé « optimum » est l'un des nœuds gordiens du don d'organe. Les questions posées par les évolutions récentes de la médecine : le cas extrême de la transplantation de tête. Enfin, il apparaît nécessaire, à titre prospectif, d'envisager les problématiques éthiques que posent les évolutions en cours et à venir du don d'organe dans les prochaines décennies. [...]
[...] Si ces perspectives semblent intéressantes pour les personnes atteintes de paralysie ou de défaillance physique importante, d'autres possibilités offertes notamment en matière de prolongation artificielle de la vie interroge sur la progressive capacité de la médecine à offrir une vie drastiquement plus longue aux personnes disposant de capacités financières importantes. De plus, au-delà des questions d'inégalité devant la mort que suppose cette technologie, la question de la filiation se posera nécessairement à terme dans ce type d'opération. De qui serait l'enfant conçu d'un corps transplanté ? [...]
[...] Ainsi, à titre de conclusion, il est possible de considérer que le don d'organe, sous sa forme actuelle soulève principalement les questions éthiques relevant du consentement de la personne et des critères de décisions quant à l'attribution d'un organe sur un « marché » où la demande est structurellement plus forte que l'offre. Cette dichotomie interroge ainsi sur la hiérarchisation de la valeur des êtres humains entre eux, question éminemment éthique. Parallèlement, l'existence même de cette pratique et ce décalage entre offre d'organe et demande d'organe a généré de nouveaux marchés, éminemment immoraux, qui remettent en cause l'emploi même de l'éthique et interroge sur la capacité, une fois ces possibilités offertes à l'humanité, de limiter l'immixtion des logiques capitalistes dans la pratique du transfert d'organe. [...]
[...] En effet, ce sujet poise la question éthique de l'organisation du « marché » du don d'organe. En effet, si le don d'organe de son vivant est réalisé dans une extrême majorité des cas en situation de connaissance du receveur, ces cas sont relativement rares. De plus, les données médicales montrent que plus un receveur attend longtemps une transplantation, plus celle-ci risque d'échouer, rendant peu efficace la mise en place d'une liste d'attente se fondant sur le seul critère du « premier arrivé, premier servi ». [...]
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